En parcourant les régions arides d'Adrar,le visiteur se rend compte que les démunis sont nombreux et parviennent difficilement à joindre les deux bouts .Entre la rentrée des classes ,la facture d'électricité ,les dépenses alimentaires ;certains pères et mères de famille se retrouvent confrontés à un véritable dilemme ,celui de faire un choix ,entre l'achat des fournitures scolaires et la nourriture .Un choix difficile à assurer car il faut bien que les enfants mangent !
Voir des enfants déambuler dans les rues d'Adrar n'a rien d'étonnant ,ils sont souvent à la recherche de petits travaux ,vente à la criée ,plongeur dans une gargote ,en vue de dénicher quelques sous qui seront bien gérés par les parents .Ces petits garnements se lèvent tôt le matin au même titre que les adultes ,parfois à quatre heures du matin ,les yeux encore rougis par un manque de soleil flagrant ,un tee-shirt usé fait office de vêtement car ce qui compte vraiment ce sont les sacs à transporter du gros camion vers la camionnette du vendeur .Nous sommes au marché du gros des fruits et légumes .Il faut faire vite ,la concurrence est rude et il ne faudrait surtout pas montrer une faiblesse ou défaillance quelconque ,oser relever le défi ,assumer et assurer coûte que coûte sans broncher,sans laisser percer le moindre petit signe de fatigue ,synonyme de renvoi éventuel.
Dure est la vie pour ces jeunes enfants qui n'ont pas le temps de jouer comme leurs pairs .
D'autres sont affectés à des taches plus rudes .Nettoyage du restaurant ,épluchage des légumes généralement des pommes de terre qui serviront de friture plus tard .Les premiers clients sont là à partir de onze trente et le patron n'aime pas les faire attendre .Durant la matinée ,nos jeunes essuient souvent des injures et font souvent l'objet de reproches véhéments qu'ils acceptent car ils n'ont guère le choix ,travailler ou déguerpir et plus de sous .
Certains sont là au niveau du marché des fruits et légumes depuis les premières lueurs du jour ,vente à la criée en essayant de convaincre des clients récalcitrant à cause des prix pratiqués et qui ne reflètent nullement la qualité des produits exposés ,souvent ramollis par un soleil cuisant .
On retrouve des gamins engagés comme apprentis dans les salons de coiffure ,dans les garages de mécaniques où la tenue du matin ne ressemble plus à celle du soir ,pleine de cambouis que la maman peine à laver .
Et quand vient enfin l'école ,le scénario se reproduit .Certaines taches pour ceux qui ont la chance de travailler dans un café ,sont effectuées tôt le matin .Vite ,il faut avaler quelque chose et un quignon de pain et rejoindre en courant l'école .Deux ou trois cahiers sont enfouis au fond du cartable ,souvent en piteux état ,un tablier auquel manque un bouton .Pour la couleur on n'a guère le choix ,bleu ,blanc ou vert ,l'essentiel c'est de le fournir .
Parfois ,le père est convoqué pour des raisons de retards attribués au travail du café ,mais il faut faire avec .
En attendant ,la vie continue ,les journées s'éclipsent pour des jours peut-être meilleurs .
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire