Le ‘sboue’ de Timimoune est l’une des festivités les plus en vue dans la région du Gourara .
Ce festival ,connu localement sous le nom de ‘sboue’ ,le septième jour après la naissance du prophète Mohamed (qsssl) ,se déroule chaque année .
Un événement culturel, religieux ,touristique d’une grande importance .Son aspect économique revêt également toute sa dimension .Les nombreux visiteurs ,coutumiers ou pas ,y affluent de toutes les contrées du pays et même des pays voisins afin de participer à ce rite exceptionnel célébré par la confrérie de Sidi Hadj Belkacem .
Les tribus des Ouled el hadj Belkacem et Hamou zine inaugurent les premières ,les festivités ,en faisant dons de vivres aux descendants du cheikh.
La veille ,en plus du rituel et la récitation des versets coraniques ,les pèlerins assistent la nuit ,aux déclamations des kassidate telles que el hamazia ,el borda ainsi que d’autres chants religieux .
En cette occasion ,le prophète est béni ,sa majestuosité est louée et adorée .Dans une ambiance faite de chants ,de couleur et de chaleur emplie de saveur ,les bonnes femmes ,parées de leur plus précieux tissu , aux yeux passés au ‘khol’ et aux lèvres frictionnées de ‘meswek’ (brou de noix) confectionnent de succulents mets tels que le couscous aux quarante ingrédients ,’khobz el gola’ ,’khobz ennour ‘ ‘ ettanjia’ qui affolent ,emballent vos papilles réveillant en vous ,vos émotions gustatives bien enfouies dans le subconscient.
Des festivités folkloriques ,baroud sont organisées avec la participation des ksour avoisinants très sollicités pour l’occasion .
Le coran ,les soixante versets , est ainsi revisité ,relu , du crépuscule au lever du jour où une grande ‘fatha’ est célébrée en vue de bénéficier de la bénédiction et de la protection divines .
Au lieu dit ‘el djbel’ ,des groupes folkloriques et de baroud offrent des spectacles exceptionnels ,mélanges de louanges à Dieu et à son prophète ;une démonstration d’originalité et de beauté dont seule la région de Timimoune détient jalousement le secret .
Le convoi s’ébranle par la suite vers un autre site appelé ‘el houfra’ et avant qu’il ne l’atteigne ,une halte est observée au mausolée du saint patron Cheikh el Hadj Belkacem .A leur arrivée ,les pèlerins invoquent avec ferveur Dieu en entonnant de vive voix la même formule répétée par leurs ancêtres : ‘Au nom de Dieu ,il n’y a pas mieux que le nom de Dieu ‘.
Le rite se poursuit sous les supplications des visiteurs ,les détonations du baroud avant de laisser place au traditionnel prêche où sont rappelées à l’assistance ,les qualités transcendantes du prophète Mohamed (qsssl).
Le ‘SBOUE ‘ de Timimoune est sans doute l’événement le plus captivant de toute cette partie de l’Algérie profonde .
D’ une beauté époustouflante ,la célébration du baptême du prophète ,exécutée conformément aux rites séculaires ,attire incontestablement et indubitablement nombreux visiteurs .
Le jour du sboue ,les zaouia (confréries ) participantes se réunissent et chacune d’elle est reconnaissable à son singulier étendard et à son groupe de baroudeurs .On retrouve les oriflammes de Sidi el hadj du ksar de Tabelkoza ,de Ouled Said ,de Sidi mhamed benyoucef dont le mausolée se trouve au ksar de Massine à cinq kms de Timimoune la flamboyante .
D’autres tribus voisines y participent elles - aussi ,celles de Djedir et de Ouled Aissa ,de Sidi brahim ,et de Louajda .
Les rues sont noires de monde ,la circulation est dense et les nombreux véhicules venus de toutes parts encombrent les artères de la ville mais les autochtones dont l’hospitalité et l’amabilité légendaires ne sont plus à démontrer font preuve de patience et de bienveillance .
La commune aux palmeraies étincelantes se consacre solennement à la commémoration du ‘sboue’ : une cérémonie où règne ferveur et piété.
Les habitants participent chacun à sa manière à ce grand rassemblement ,chacun orne la devanture de son commerce ,de sa maison ,histoire de faire honneur aux spectateurs .
Les fusils clamaient, les gens les acclamaient ,les danseurs se mettent à danser sous le rythme des ‘aghlal’ et des ‘bendir’.
La foule grandissait sans cesse et dans une grande allégresse ,prônait l’unité , la paix et la repentance .
Au beau milieu de l’après-midi du sboue ,tout le monde converge vers un endroit situé à 3 kms de Timimoune plus précisément à Houfrat ouled belkacem .Pas une place de libre !Tous attendent l’arrivée imminente des tribus locales que nous avons citées plus haut .Elles sont reconnaissables à l’étendard qu’elles déploient et brandissent .La première tribu qui parviendra à le planter avant les autres ,se verra décerner le titre tant convoité de tribu de l’année et remettra en jeu son titre l’année prochaine .Il s’agit en outre d’une course effrénée qui nécessite des jeunes bien aguerris ,qui , à la suite d’un effort colossal essaieront , par tous les moyens pacifiques ,de glaner ce précieux trophée .
Une ambiance formidable règne et on oublie pour un instant ,toutes les tracasseries endurées .
Un spectacle à ne pas rater !Les you-you fusent de partout ,agrémentant gaiement cette ambiance .Des troupes folkloriques constituent l’attraction principale de cette journée .
Dans des gestes immarcessibles ,arborant de belles gandoura blanches ,des hommes dansent armés de fusils .Leur danse dure soulevant l’engouement général de la foule ,puis dans un fracas étourdissant ,la poudre tonne provoquant un immense nuage de poussière et de fumée sous les applaudissements nourris des spectateurs complètement conquis et abasourdis .
Cette joie et cet enthousiasme qui se lisent les visages radieux rassurent et dans un élan de solidarité ,chacun se laisse bercer ,emporter dans un mouvement impétueux et éclectique .Le soir ,tout le monde se retrouve pour faire ripaille .
Les demeures de Timimoune restent ouvertes en cette occasion ,et tous ,sans exception aucune ,s’installent à même le sol afin de prendre part aux repas .
Des groupes de huit ou dix personnes dégustent ce couscous encore chaud et fumant .Les plats se vident car la température a considérablement chuté ces jours –ci et il faut se réchauffer comme il se doit .
Le thé ,boisson incontournable ,est servi et le rituel des trois verres n’échappe pas à la règle :trois verres qui vous rappent la langue constituant un véritable digestif .
La célébration du sboue est une tradition bien établie et bien ancrée dans la région .
Dès que l’on s’éloigne des sentiers battus de la haine ,de la vanité ,Timimoune demeure une destination de rêve où vivent des femmes et des hommes en parfaite symbiose avec la nature où le respect des traditions ,le sens de l’accueil et de l’hospitalité légendaire rappelle que nous vivons tous sur la même planète où l’harmonie devrait régner afin de permettre à chacun de prendre le temps de savourer chaque moment ,chaque instant .
C’est un univers sans limite où l’expression naturelle de la joie spontanée créent une certaine effervescence, et vous donne rendez-vous avec l’histoire ,celle de l’Algérie qui demeure en toute circonstance ,un vaste creuset de civilisations comme le précise Mr Madani Fouatih Abderrahmane ,le Wali ,qui affiche pleinement son attachement et sa détermination à l’encouragement de pareilles manifestations religieuses , culturelles ,sportives .
C’est dans ce contexte que le premier responsable de la wilaya d’Adrar en véritable homme de terrain ,ne lésine ni sur les moyens ni sur les milliers de kilomètres parcourus à travers l’immensité de ce vaste territoire dont le redoutable désert du Tanezrouft en fait partie, sachant pertinemment que la commune de Timiaouine à titre d’exemple se trouve à 950 kms du chef –lieu .
Ceci ne décourage nullement le wali et son équipe qui ne reculent devant rien afin de veiller au bon déroulement des projets retenus pour le bien-être du citoyen qui constitue l’intérêt principal de toute action entreprise .
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