vendredi 3 juillet 2015

ADRAR....origine



Le nom d'Adrar tire son origine du berbère (le zénète) et veut dire «pierres» au pluriel.
Capitale des régions du Touat, Gourara et Tidikelt depuis le début du XVIIIe siècle, Adrar a succédé à Tamentit qui le fut des siècles durant. Le Touat doit son appellation, tout comme le Gourara et le Tidikelt à l'idiome berbère. Touat signifie localité habitée avec les lettres «T» comme préfixe et suffixe. Par contre, le mot gourara au pluriel noté «Tigourarine» veut dire «monticules» et Tidikelt signifie endroit vaste. Considérée jadis comme une très importante zone d'échange et de transit, la région d'Adrar a connu des époques florissantes surtout au milieu du XVIIIe siècle lorsque le commerce était à son apogée. Le Touat, il faut le souligner, constituait une véritable plaque tournante. Escale d'origines tous azimuts et trocs importants de produits de première nécessité, la région d'Adrar fut un véritable trait d'union entre les régions du Nord et du Sud en général et entre le grand Maghreb et les pays dits du «Soudan» autrement dit l'Afrique subsaharienne. Les vestiges historiques témoins de ces époques de gloire font aujourd'hui la fierté de toute la région. Ils sont considérés comme un véritable musée à ciel ouvert. En chiffres succincts, la wilaya d'Adrar s'étend sur une superficie totale de 427 968 km2 pour une population globale de plus de 350 000 habitants. Sa carte de visite met en relief 11 daïras et 28 communes. Plus de 294 ksour la composent où s'érigent palmeraies verdoyantes et autres cultures de subsistance irriguées grâce à la foggara. C'est un système traditionnel de captage et d'irrigation du Sud qui témoigne du génie hydraulique humain remarquable dont l'organisation se place au premier plan. Les foggara sont omniprésentes. Ce sont d'anciennes conduites d'eau souterraine destinées à irriguer la palmeraie. La foggara est un ouvrage hydraulique qui réduit au maximum l'évaporation. Elle utilise un système de galeries souterraines qui permettent de drainer l'eau du sous-sol et de l'amener par gravité à partir d'une succession de puits d'aération jusqu'à ce qu'elle parvienne aux champs. Une séguia, une rigole, distribue cette eau par le biais de «kesria» (distribution en pierres) vers de petites séguias. Le partage de l'eau est matérialisé par des peignes placés en travers des canaux d'irrigation. Le fonctionnement quant à lui est contrôlé par un «kial» lequel détermine la quantité d'eau en fonction du montant versé par le demandeur. Une trouvaille extraordinaire qui continue d'émerveiller à ce jour et dont la réalisation est attribuée tantôt aux Irakiens tantôt à des tribus ayant peuplé la région depuis plusieurs siècles déjà. Cependant, en dehors du palmier-dattier, il ne peuvent servir qu'une agriculture de subsistance. La région d'Adrar regorge de mille et une curiosités touristiques, culturelles, historiques et religieuses qui s'égrènent harmonieusement sur la toile d'araignée qui dessine les contours fonciers de la wilaya. Les atouts économiques de la wilaya sont nombreux et multiples et laissent de ce fait présager des lendemains meilleurs et pleins de promesses dans tous les domaines de la vie sociale. Ses frontières avec le Mali et la Mauritanie ainsi que ses limites administratives avec les wilayas de Tamanrasset, Tindouf,Béchar, El-Bayadh et Ghardaïa lui confèrent une position géostratégique. Néanmoins, le développement du tourisme demeure conditionné par la réussite de projets structurants. Durant les dernières assises qui se sont tenues à Alger, les régions du Touat, du Gourara et du Tidikelt sont considérées comme des pôles d'excellence. Selon M. Bourad, le directeur du tourisme au niveau d'Adrar, une feuille de route a été mise ne place par sa direction et dans laquelle on relève la participation et l'implication des secteurs suivants : les opérateurs, les investisseurs, les banques, le mouvement associatif afin de répondre favorablement au développement et à l'épanouissement du tourisme bâti sur la concertation et la novation. La wilaya d'Adrar renferme un fort potentiel naturel archéologique, historique et culturel et des infrastructures existantes (routes, aéroports, pistes balisées...). Les autres atouts incontestables demeurent bien entendu la féerie des paysages formés par des ergs (erg Chech, Grand Erg occidental, Raoui, Innegui...) des gravures rupestres, des ksour remplis de secrets, des kasbate, des sebkhate sans pour autant négliger et omettre les énormes potentiels du sous-sol : gaz, pétrole, or... Les énergies hydrique, solaire et éolienne sont autant d'exemples concrets qui n'attendent qu'à être exploitées. Cependant, l'ouverture de voies de communication demeure primordiale afin de garantir le succès et la réussite du tourisme à Adrar. Au niveau du secteur de l'hôtellerie, on enregistre hélas d'énormes carences qui pourraient endiguer ce vaste projet. Un secteur, qui une fois remis sur les rails, pourrait rapporter gros. Concernant le développement de l'écotourisme oasien dans le pôle sudouest, le responsable du tourisme nous explique que les communautés d'accueil sont au centre de toute action du tourisme saharien bâti sur des approches de durabilité, de respect des coutumes et des cultures locales. Certains en bénéficient par l'obtention de postes de chauffeur, de guide, de chamelier ainsi que par l'artisanat et la gastronomie. Il s'agit de normaliser l'offre des modes d'hébergement selon les attentes des visiteurs (clients). Il faudrait penser à la restauration des habitations traditionnelles et des ksour dont la plupart sont vétustes et qui constituent l'une des attractions des touristes. Les jeunes, par le biais de l'Ansej, l'Angem et la Cnac, pourraient y participer et trouver espace par le montage de projets hôteliers (camping, auberges, transport...). Le potentiel à saisir est énorme : une littérature orale à connotation religieuse conjuguée à un folklore immensément riche repris et chanté par la célèbre troupe Ahelil au son naturel. De plus l'accueil de la population connue pour son hospitalité légendaire : l'attrayant et le pittoresque conjugués à la générosité jalousement conservée par les gens du Sud. Adrar offre un cadre idéal pour touristes et hommes d'affaires avec une gastronomie raffinée pour le plaisir du palais. La valeur et la beauté de la région tiennent d'abord de sa variété. Chaque élément qui la constitue est unique, irremplaçable, indispensable. Derrière les manifestations religieuses, culturelles, sportives, derrière les coutumes, arts et traditions se dissimule un monde très élaboré, indivisible, solide où vivaient et vivent encore ces peuples d'Adrar, dans un cosmos ordonné et structuré avec la complémentarité du monde moderne.

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