mardi 30 juin 2015

Quel avenir pour la foggara ?

L'eau dans la wilaya d'Adrar demeure un facteur primordial de tout développement des activités humaines. Les systèmes traditionnels de captage et d'irrigation par le moyen de la «foggara» témoignent du génie hydraulique humain remarquable dont l'organisation se place au premier plan.
La foggara est une conduite d'eau souterraine destinée à la consommation et aux besoins des habitants mais aussi à l'irrigation de la palmeraie qui comprend, bien entendu, le lopin de terre réservé à la culture de légumes.
Les foggaras sont orientées dans le sens sud-nord. C'est un ouvrage hydraulique qui réduit au maximum l'évaporation grâce à l'utilisation de galeries souterraines qui permettent de drainer l'eau du sous-sol et de l'amener par gravité à partir d'une succession de puits d'aération jusqu'à ce qu'elle parvienne aux champs pour sa répartition et sa distribution.
Il faut préciser que la foggara traverse d'abord le ksar pour parvenir aux champs. L'eau est ainsi récupérée dans un «Majen», grand bassin qui sert à retenir cette eau pour l'utiliser plus tard. Mais cette eau jaillissante qui sert à étancher la soif des plantes et des humaines nécessite un travail sans relâche et une opération inlassable qui se renouvelle au moins une fois par an. On compte 1 400 foggaras dans la wilaya d'Adrar dont le 1/3 est à l'abandon par défaut d'entretien, les canalisations se retrouvent obstruées. Généralement, on fait appel à un groupe de connaisseurs, habitués à ce travail pénible et éreintant.
Il faut descendre dans chaque foggara. Puis à l'aide d'une corde et d'un seau solidement attaché et dans un geste mécanique, c'est une corvée sans relâche qui attend nos volontaires puisque le travail ou plutôt le curetage de la foggara, enlevement de la boue, se fait sous forme de «touiza».
La «touiza» nécessite quelques bras vigoureux, munis de houes, chargés de cette opération délicate sans aucun engagement de la part du propriétaire si ce n'est le repas proposé. Ici, l'entraide est courante et fait partie des coutumes.
Sous le gémissement plaintif de la poulie fixée au milieu de la foggara, le seau est remonté et vidé de son contenu jusqu'à ce que l'eau retrouve son cours normal.
Cette tâche qui peut prendre des heures à cause des nombreux puits à curer, vous épuise mais procure une joie immense, un bonheur se lit sur les visages. Cette eau qui coule à nouveau librement est comme le sang qui parcourt les veines. La profondeur de la foggara peut parfois aller jusqu'à 30 mètres. Ce travail tisse des liens qui se résument par la fête (déguster un couscous dans le même plat) et par le travail qui sert à assurer la pérennité. Si les travaux sont fastidieux et éprouvants, la relève est assurée, puisque les jeunes, conscients du besoin crucial de cette eau bienfaitrice, accomplissent sans rechigner les gestes rituels. Une fois le travail (curetage) terminé, une séguia distribue cette eau par le biais de Kesria vers des séguias plus petites.
L'eau est matérialisée par des peignes placés en travers cheikh El-Khalfi ou «kial el-ma» demeure sans contestation l'homme à qui l'on confie cette tâche délicate et mathématique car il s'agit de noter et de mesurer la quantité d'eau qui revient à chacun selon le montant versé.
Le fonctionnement du débit de l'eau est contrôlé par un «kial» lequel détermine la quantité d'eau. Une trouvaille extraordinaire qui continue d'émerveiller à ce jour et dont la réalisation est attribuée par les historiens aux Irakiens tantôt à des tribus ayant peuplé la région depuis plusieurs siècles déjà.
Lorsque les calculs sont établis et l'eau coule, le montant et la quantité d'eau attribuée à chaque demandeur est soigneusement enregistré dans un registre «Zmam» en présence de deux témoins et d'autres proches. Ce rituel ancestral n'échappe pas à la dégustation d'un thé où dans cet espace de retrouvailles, on allie l'esprit, l'ouie, l'odorat et le goût qui permettra indubitablement de sceller cette transaction. Sans la foggara, pas de vie. Le désert couche une richesse incroyable où l'union du cœur et de l'esprit sont un message d'amour et de paix. Car l'endroit où coule l'eau de la foggara est aussi un espace féminin où les jeunes filles se transforment en blanchisseuses prêtes à partager leurs journées entre la lessive et leurs petits secrets de princes charmants qui permettront de resserrer les liens de la communauté – pourvu que ça dure ! sous la baraka du saint marabout qu'abrite un mausolée enduit de chaux pour l'occasion sollicité pour des événements où des versets coraniques sont récités et psalmodiés.

samedi 27 juin 2015

Tout sur cheikh Sidi Mohamed Ben Lekbir



LE CHEIKH EST NÉ EN 1911 DANS LA COMMUNE DE BOUDA, DANS LA WILAYA D’ADRAR. DU CÔTÉ PATERNEL, SA FILIATION REMONTE AU KHALIFE OTHMAN IBN AFFANE, CÔTÉ DE SA MÈRE, NOTRE CHEIKH SE TARGUE D’ÊTRE LE DIGNE REPRÉSENTANT DE LA LIGNÉE DES «CHOURAFA» DESCENDANTS DU PROPHÈTE MOHAMED (QUE LE SALUT SOIT SUR LUI).
A l’âge de sept ans, il perd sa mère et grandit dans la maison paternelle avec sa marâtre. Son père s’occupe de son éducation. Ainsi, le jeune Sidi Mohamed commença par l’apprentissage du Coran auprès de son oncle. Le fiqh et l’arabe suivirent. Agé de 18 ans, il se rend à Tamentit, petite localité située à 12 km d’Adrar. Là, pendant deux ans, sous l’œil attentif du maître Sidi Ahmed Didi, un homme pieux et respecté de la famille des Bekri, il continue son apprentissage. Mais le père du cheikh avait besoin du jeune prodige, qui dut se résigner à retourner au bercail familial, à Bouda où l’attendait un travail labo- rieux : s’occuper du «djenen». Une tâche rude et rigoureuse qui demandait sacrifice et abnégation. Deux ans, il quitte son ksar natal et se rend à Tlemcen pour s’initier au «Dikr» et à l’éducation soufie auprès d’un grand cheikh, en l’occurrence le patron de la zaouia de Kerzaz : Sidi Boufeldja Ben Abderrahmane qui occupait le poste d’imam de la grande mosquée de Tlemcen. Mais le poids de l’âge allait constituer un véritable handicap pour notre imam qui ne pouvait plus répondre à la soif d’apprendre du cheikh Sidi Mohamed. Celui-ci lui demande de lui indiquer un érudit capable de lui enseigner et de lui communiquer le rite malékite et les principes du fiqh. On lui conseille alors de retourner auprès de son maître à Tamentit. Mais devant la crainte et l’appréhension paternelles, il renonce et décide de rester à Tlemcen, mais chez un autre maître d’Adrar, un homme érudit et propriétaire d’une bibliothèque. Et Sidi Mohamed Belekbir de passer des nuits entières à lire, à chercher, à comprendre. Travail envoûtant et absorbant qui allait être payant par la suite, car tout ce qu’il lisait la nuit, il en discutait avec son maître le matin. Il ne perdait pas son temps. Ceci allait durer quatre mois jusqu'au jour où cheikh Sidi Boufelja rendit l’âme, une mort et une perte qui allaient l’affecter terriblement. Des habitants de la ville d’El Aricha prennent contact alors avec Sidi Mohamed Belkebir et lui demandent de dispenser des cours d’apprentissage du Coran à leurs enfants. Il finit par céder à leur demande en ayant reçu l’aval de son paternel. Après avoir passé une année entière parmi ces braves gens, il décide de rentrer mais devant l’insistance des gens d’El Aricha, qui ne voulaient pas le laisser partir, il renonce et s’installe à nouveau parmi eux avec la bénédiction de son père. Ainsi, Sidi Belekbir passe deux années à El Aricha et se rend ensuite dans la ville de Mecheria à la demande de notables de cette ville pour également s’occuper de leur progéniture : apprentissage du Coran. Toutes ces propositions d’El Aricha et Mecheria ont obtenu l’accord paternel. En effet sans l’assentiment de son père, rien n’aurait pu se faire, ce qui prouve encore une fois la soumission remarquable de Sidi Mohamed vis-à-vis du père. Hadj Mohamed fut l’un de ses disciples émérites, qui émergea du lot. Ravi, son père offre à Sidi Mohamed deux vaches laitières, une pour le maître, l’autre pour le fils qui avait brillé. Notre disciple comblé décide à son tour d’offrir sa vache à son maître qui la revendit pour quelques dirhams qui lui permettent d’acquérir tout ce dont il avait besoin pour peaufiner son apprentissage : dictionnaire et autres ouvrage tels que «Sahih El Boukhari». A Mecheria, il se marie et Dieu agrémente son foyer d’une petite fille qui, hélas, allait décéder. A Bouda, le père est souffrant et lorsque Sidi Mohamed l’apprend, il s’empresse de rentrer rendre visite à son père malade. Dans la précipitation, il laisse sa femme chez ses beaux-parents. On lui conseille alors de rester auprès de son père et de ne pas retourner à Mecheria. Sidi Mohamed s’exécute. Lorsque son père se rétablit, il demande alors à sa femme de le rejoindre à Bouda où il venait d’élire domicile. Cette dernière refuse et décide de rester auprès de sa famille. Contraint, Sidi Mohamed dut se résoudre au divorce. A Bouda, Sidi Mohamed s’occupait de son père, lui préparait soupe, thé, repas. Une tâche qui ne l’incommodait nullement. Le petit déjeuner, il le prenait avec son père, suivi de versets coraniques psalmodiés. Et en bons musulmans, ils ne rataient jamais la prière du «Sobh» à la mosquée ainsi que les autres prières. Un jour, un commerçant de Timimoun, Hadj Ahmed Akacem, l’invite à Timimoun, à 220 km d’Adrar, pour s’occuper de son école coranique qui regroupait une quarantaine d’apprenants. Mais en 1947, Sidi Mohamed, alors âgé de 36 ans, assiste au décès de son père. En 1948, Sidi Mohamed Belekbir quitte Timimoun et s’installe à Bouda où il entreprend la construction d’une medersa qui enregistre de nombreux inscrits, tous associés de savoir. En 1950, Hadj Ahmed Kabouya, commerçant d’Adrar, lui rend visite et lui fait savoir que son maître, Sidi Ahmed Didi, voudrait le voir. Une fois à Tamentit, en présence de son maître, Sidi Mohamed Belekbir rejette la proposition du maître, à savoir devenir imam de la mosquée de la ville d’Adrar pour l’unique raison que cette ville était pervertie. Le maître allait convaincre Sidi Mohamed que c’était à lui de redresser la situation et de faire d’Adrar une ville accueillante. Sidi Mohamed disposait d’un délai d’un an pour réaliser son envie. En cas d’échec, il serait libre de retourner à Bouda. On retient que Sidi Mohamed était un homme honnête et loyal et savait partager et se montrer très indulgent envers les autres. En 1965, il entreprend les travaux d’aménagement de la mosquée, lieu de culture par excellente, bâtie en 1946. L’école coranique trouve sa place et cette zaouia de Sidi Mohamed Belekbir, que Dieu ait son âme, a toujours prôné un Islam de tolérance, de paix et de pardon. Des milliers d’étudiants l’ont fréquentée et continuent à le faire aussi bien nationaux qu’étrangers, du Sénégal, du Niger et du Mali. Rappelons que cheikh Sidi Mohamed Belekbir, comme nous l’avons précisé au début de ce reportage, remonte très loin : c’est cheikh Sidi Med Ben Sidi Med Abdallah Ben Med Ben Abdelkrim Ben Abdallah Ben Med Ben Abderrahmane Ben Ali Ben Ahmed Ben Daoud Ben Med Ahmed Ben Med Ben Abdallah Ben Soltan Ben Tamine Ben Omar Ben Malouk Ben Youness Ben Madani Ben Dani Ben Saknass Ben Maghraoua Ben Kaiss Ben Med Ben Abane Ben El Khalifa Thalith Nourine Ben Sahabi El Jalil Othman Ibnou Affane Ben Abi El Aas Ben Omia Ben Abdechemess Ben Abd Manofe. Voici en gros toute la filiation de notre illustre cheikh Mohamed Belekbir qui remonte jusqu’au calife Othman. D’ailleurs, tous les membres de sa famille sont reconnus pour leur légendaire hospitalité. Nous allons le découvrir un peu plus loin. A partir de 1948, lorsque le cheikh s’installe à Adrar pour diriger la grande mosquée, il entame la création d’une école coranique mitoyenne à l’édifice des prières et ce, grâce aux dons généreux de quelques bonnes âmes. Puis, en 1950, fut construit le logement destiné à accueillir la famille du cheikh qui se trouvait à Bouda. Une fois sur place, les membres de sa famille s’empressent de s’occuper des tâches ménagères multiples et quotidien-nes : restaurants des apprenants du Coran et autres. Il n’y avait pas de budget ou de subvention pour subvenir aux besoins sans cesse grandissants des étudiants qui venaient de partout, le bouche-à-oreille ayant fait son effet. Le cheikh avait recours à la récolte de son propre champ de Bouda pour nourrir tout ce beau monde. Certes, les dons de quelques bienfaiteurs ne manquent pas mais demeurent précaires et insuffisants, surtout en cette période coloniale où l’on voyait d’un mauvais œil la prolifération des écoles coraniques ou des medersas comme on les appelait. Ceci n’empêchait nullement le cheikh de continuer à œuvrer efficacement par les cours dispensés et à subvenir également à leurs besoins, car certains arrivaient complètement démunis. Les cours étaient gratuits et personne n’était obligé de verser quoi que ce fût. Ainsi, durant toute cette période jusqu’aux années 1990, le cheikh continuait inlassablement son travail de professeur, de père spirituel, de guide et de sage. Son emploi du temps était tout simple. Depuis la prière du fedjr à la prière du doha, son temps, il le passait à la mosquée puis se rendait à la salle réservée aux invités où il prenait son petit-déjeuner et recevait les nouveaux adeptes. De nouveau, ce sont les cours à dispenser et ainsi durant toute la journée, cours, prières, etc. Un rite immuable que garda ce saint homme durant des décennies au service de Dieu. Une aubaine pour ceux qui ont la chance et l’honneur de le connaître, de l’approcher. La mosquée où a toujours vécu cheikh Belekbir, personnage charismatique et influent dans la région, vient d’être rasée au profit d’un édifice plus imposant et plus spacieux. Des explications sont fournies révélant ainsi les causes de cette démolition. Devenus vétustes les piliers qui soutenaient cette construction présentaient des dangers d’effondrement. La toiture aussi souffrait de fissures qui pouvaient mettre la vie des pratiquants et des apprenants de l’école coranique en danger. Une année entière aurait fallu pour décider de la conception de la nouvelle mosquée ou collaboration avec des personnalités influentes de la sphère religieuse. Sa superficie est de 4000 m2 dont 3 300 m2 bâtis. Sa capacité d’accueil est de 4000 fidèles. L’enveloppe retenue pour sa réalisation est évaluée à près de 40 milliards de centimes. Aujourd’hui, cette mosquée est un véritable monument, une merveille architecturale qui se fond dans le paysage et qui suscite l’admiration et l’émerveillement de tous. Une fraîcheur agréable vous accueille une fois à l’intérieur de cette enceinte. On a envie de rester plus longtemps en se vouant totalement à la lecture de versets coraniques comme c’est le cas dans toute la région. Le fils du cheikh, Hadj Abdellah, a pris la relève et s’acquitte admirablement de la continuité de la zaouia. Aujourd’hui, la ville d’Adrar commémore l’anniversaire de la mort du Saint cheikh Belekbir que Dieu ait son âme, fondateur de la grande zaouia de Touat. Le cheikh a quitté ce monde en 2000, à l’âge de 89 ans, plus précisément le 15 septembre 2000. Une grande selka doublée d’un riche programme religieux sont célébrés chaque année, attirant une foule des quatre coins du pays et même de pays frontaliers, malgré une chaleur écrasante. Toutes ces personnes vouent une reconnaissance absolue au cheikh, leur père spirituel, apportant offrandes et dons. Le cheikh est mort à la suite d’une longue maladie qui a entraîné l’amputation de sa jambe. Durant toutes ces années, le cheikh a formé de grandes personnalités religieuses avec comme thème principal la paix, la tolérance et le pardon. Son autre fils, actuellement au Caire pour des études de théologie, reviendra au bercail suivre les traces de son père. Le cheikh a vécu de 1911 à 2000, soit 89 ans, qui lui ont permis de former des enseignants du Coran éparpillés à travers le territoire national et même à l’étranger.
             

Reggane s’en souvient : il y a 55 ans, «Gerboise Bleue»…



Dans les années 1950, 1960 et 1970 ,nous avons assisté un peu partout dans le monde à
 l’explosion de bombes atomiques qui sortaient de terre comme des champignons, sans pour autant oublier les ratés mémorables de tirs nucléaires souterrains, qui ont donné lieu à des contaminations radioactives alarmantes. Pierre Messmer fut ministre des armées entre 1960 et 1969 à l’époque où la France procéda à son tour, à ses premiers essais nucléaires dans le Sahara algérien (bombes au plutonium et à uranium ).
Le roman de la bombe atomique à Reggane
Dès l’origine ,les études et les travaux qui ont abouti à l’édification de la base atomique de Reggane, furent entourés des plus hermétiques des secrets. On comprend pourquoi. Non pas que les atomiciens civils et militaires aient pu espérer cacher au monde qu’ils élaboraient une bombe atomique. Cette discrétion ne présentait aucun intérêt, car tous les spécialistes savaient que l’aboutissement de la construction de piles serait la bombe .
A ces divers points de vue, Reggane présentait un bon choix ; autrefois ,simple petite oasis sur la piste saharienne entre Béchar et Adrar. Le génie militaire y creuse de nombreux puits. Une longue falaise qui en borde le flanc nord se prête à l’implantation de l’aérodrome et au percement de galeries souterraines servant de magasins et de dépôt. A 70 km de Reggane, un centre fut aménagé à El -Hamoudia. Il est constitué d’un blockhaus en ciment percé de hublots qui servira d’abri aux atomiciens et contiendra leurs appareils. C’est là que l’explosion de la première bombe atomique a été télécommandée le 13 février 1960 à 7 heures du matin .Durant la période allant du 13 février 1960 au 25 avril 1961 ,l’armée coloniale a procédé à quatre tirs aériens dont le plus important fut celui de Gerboise bleue. Ce tir a eu un retentissement particulier puisque ses retombées radioactives ont été signalées même dans quelques états africains tels que le Mali, le Soudan et le Sénégal. Les responsables en place à l’époque reconnaissent qu’il y a eu des incidents et des accidents avec de fortes doses de radiatigons suite à ces explosions. Malheureusement, aucun scientifique politique ne veut reconnaître qu’il y a un lien de cause à effet entre les victimes de cancer .
Ce premier essai ‘Gerboise bleue’ est effectué sous la présidence de Charles de Gaule .Toutefois ,c’est au début d’avril 1958 que Felix Gaillard, Premier ministre sous la présidence de René Coty ,décide que ce premier essai ait lieu au début de l’année 1960 et que le site de test sera localisé au Sahara . A 180 km d’Adrar, plus précisément à Foumlekhneg, on décida alors de dévier l’oued ‘Messaoud’ ,le nourricier de son cours afin d’éviter d’éventuelles crues qui pourraient retarder ou perturber le projet de la construction du site de la bombe atomique sachant que ce oued pouvait ,en cas de fortes pluies ,parvenir jusqu’à Reggane.

Qu’en est – il aujourd’hui ,55 ans après l’explosion ?

Les répercussions de l’onde de choc et du flash thermique suscitent encore, aujourd’hui ,partout de très vives réactions d’hostilité .Les rares survivants de cette agression française au Sahara racontent que la flore ,la faune et les hommes ont beaucoup souffert traînant irrémédiablement des séquelles visibles encore de nos jours. L’ un d’eux s’est confié : La terre, jadis fertile, connaît une baisse dans le rendement et le palmier-dattier subit lui aussi des transformations .Le niveau de la nappe phréatique a diminué. Reggane était une belle oasis. Et quand le vent souffle de l’ouest à la période des semences ,il engendre des désagréments à l’agriculture. Les personnes, elles aussi ,qui vivent encore ,connaissent des difficultés respiratoires, une hypertension et, parfois, des cancers apparaissent .Vu l’importance des séquelles causées par l’explosion ,les membres de l’association ’13 février 1960′ revendiquent une véritable analyse médicale de la population et la prise en charge des soins. On insiste également sur la désinfection des lieux et des espaces où se sont déroulés les essais .La région de Reggane enregistre un grand nombre de malades atteints de leucémie, d’infections ophtalmiques, de multiples cancers de la peau, des poumons et plusieurs autres tumeurs. Les femmes ne sont pas à l’abri de ces séquelles : stérilité, hémorragies internes et aiguës avec de nouveau-nés qui traînent des malformations congénitales. La localité d’el – Hamoudia, lieu de l’impact, ne verra pas une plante pousser sur son sol avant 24000 ans. Les membres de cette association voudraient une reconnaissance de ce malheur engendré par la course effrénée à la possession de la bombe atomique .
Traitement psychothéra-peutique
Le ministère de la Solidarité avait envoyé par le passé des équipes pluridisciplinaires composées de médecins, de psychologues et de sociologues afin de recenser les personnes présentant un handicap physique ou moral suite des conséquences des retombées des derniers essais nucléaires du 13 février 1960. Il s’agit en effet de venir en aide aux familles concernées par cette tragédie ubuesque en leur fournissant des prothèses, et mettant à leur disposition des centres de rééducation et écoles spécialisées afin de bénéficier pleinement des conditions matérielles leur permettant de mener une vie normale. Rappelons que depuis sa nomination, M Madani Fouatih Abderrahmane, wali d’Adrar, a visité le site en insistant sur la maintenance du périmètre de sécurité et à la consolidation de la clôture mise en place afin d’éviter au maximum les effets radioactifs encore existants.
Une clôture de plus de 3000 mètres, formée de piquets et de grillage, genre Zimmerman, a été installée et couvre toute la superficie du lieu d’impact. Soucieux de préserver l’environnement, le wali attache énormément d’importance à ce fléau ,à ses conséquences et apporterait tout son soutien et son aide afin de faire renaître Reggane de ses cendres. Cette bombe atomique fut une étape capitale mais une politique sans grandeur pour la France. Ce constat nous pousse à réfléchir sur l’ambition démesurée des hommes.
                                                                                                     

vendredi 26 juin 2015

ADRAR DE LA ZIARA DE BLILOU À LA SOURCE «Aïn Chafia» de Bouda


Le ksar de Blilou se trouve à une vingtaine de kilomètres d’Adrar. Il fait partie de la circonscription administrative de la commune de Bouda.
C’est un endroit paisible où il fait bon vivre. Peuplé de plus de 2 000 âmes, ses habitants pour la plupart se rendent quotidiennement soit au chef-lieu pour y travailler soit dans leurs champs où le travail de la terre leur assure la subsistance. Mais ce qui distingue ce ksar des autres c’est l’organisation de ziara deux fois par an au lieu d’une à l’instar des autres ksour de la wilaya. La première débute les 23 et 24 octobre, la seconde tout juste le deuxième jour de l’Aïd El- Adha. Les préparatifs sont longs, éprouvants et contraignants : ils sont le fruit de toute une année de travail et d’économies. Il faut rappeler que même pour les plus démunis, cet évènement religieux est sacré et personne ne s’y dérobe. Les invités, les amis, les proches sont là et il faut les accueillir. Pourquoi deux ziarate au lieu d’une ? Deux saints, deux cheikhs de zaouïa qui vécurent en même temps et se vouant une admiration et un respect mutuels décident d'un commun accord d’un arrangement. Cheikh Benounes et Sidi Rahmani conviennent à ce que la célébration de la cérémonie ait lieu le jour pour le premier et la nuit pour le deuxième. Et depuis, ce rituel se perpétue attirant de nombreux visiteurs de Reggane, Timimoun, Aoulef, Kerzazi, parfois même au-delà. Qu’il vente, qu’il pleuve, rien ne vient perturber l’immuabilité de ce grand rassemblement où les hommes parés de leurs plus beaux habits (gandoura et chèche) paradent comme de grands guerriers. Leurs danses sont rythmées par des groupes folkloriques, brandissant karkabou et aghlal(grosse derbouka). Cette attraction dure toute la journée et une partie de la nuit. Les participants ne se reposent que pour aller faire ripaille. Brochettes melfouf, couscous garni de légumes et de viande sont dégustés par de nombreux convives dont le nombre ahurissant dépasse amplement les 2 000 ou 3000 personnes. Tout ce beau monde se retrouve assis à même le sol. En guise de table, une toile cirée est étalée. Un groupe de 8 ou 10 se constitue et après les entrées proposées : malfouf, horsd’œuvre, le plat de consistance (couscous) fait son apparition, recouvert d’un couvercle en osier. Aussitôt, l’un des invités, après avoir pris le soin de se laver les mains, s’empare de la viande et commence la distribution, une répartition équitable tesmar. Chacun attend patiemment son tour. Sitôt le morceau de viande déposé dans l’endroit préalablement creusé, on s’empresse de l’envoyer au fond du gosier. Cette manière de faire trouve son explication dans deux versions différentes. La première nous renvoie au passé où les gens pauvres et démunis ne pouvaient se permettre de consommer la viande quotidiennement, alors quand l’occasion se présente, autant le faire avec parcimonie. La deuxième vous oblige à manger le couscous fourni dans un grand plat en bois. Alléché par le morceau de viande, on n’hésite pas à emballer tout ça dans la cuillerée. On ne peut se retirer de la salle sans prendre les 3 verres de thé : le premier est amer comme la vie, le deuxième doux comme l’amour et enfin le troisième léger comme l’air. Le thé, bien entendu, servi sous forme de décoction, a bouilli sous les braises dans un brasero ( mejmer). Blilou et toute la région de Bouda sont surtout prisés pour leurs bains de sable chaud et sa source thermale, Aïn Chafia. Quand on souffre d’arthrose, de mal de dos, de rhumatisme, il est tout à fait recommandé d’enfouir une partie de son corps ou du moins la partie «malade» dans le sable. La tête, quant à elle, sera recouverte d’un drap retenu par des piquets de fortune (branches de palmier). L’enfouissement peut durer de 1 à 3 heures. Une fois sorti de trou, on vous couvre d’une couverture et on vous sert un bon bol de soupe ( lehssa). Cette opération peut se répéter également 1, 2 ou 3 fois. Il paraît que ceux qui l’ont essayée se sont sentis soulagés et leurs souffrances ont fini par s’estomper. La période recommandée va du mois d’avril au mois d’octobre. La source thermale Aïn Chafia est l’endroit indiqué par référence pour ses soins appropriés pourvu que la foi soit présente. On raconte que le saint Cheikh Sidi M’hamed avait pris l'initiative durant les années 1900 à 1930 de restaurer une ancienne foggara. Il avait demandé à tous les fellahs des champs avoisinants de ne pas les cultiver et attendre la fin des travaux. Tous se soumettent à l'exception d’un seul. Puis réalisant la gravité de son acte, il se rend chez le cheikh pour lui faire part de sa conduite. Celui-ci lui suggère de couper les épis et de les laisser tel quel. Une fois la besogne terminée, le fellah insoumis fut surpris en retournant à son champ de retrouver ses épis transformés en grains, ils avaient mûri. La conduite souterraine de cette foggara donna naissance à une source connue aujourd’hui sous le nom de Aïn Chafia. Des handicapés retrouvèrent leurs jambes et certains muets, la parole. Incroyable mais vrai ! Si auparavant, les gens éprouvaient d’énormes difficultés pour s’y rendre à cause de l’ensablement puisqu’une piste non balisée vous conduisait, aujourd’hui, la route est là et d’Adrar à Aïn Chafia, on met à peine 20 minutes. Une manifestation divine, sans aucun doute ! L’eau propre à la consommation est très bonne et facilite la digestion. Pour l’anecdote, si vous êtes invité à Bouda, une fois la panse remplie, de retour à Adrar, la faim vous tenaille. C’est le résultat de l’eau. Pour revenir à la célébration de la ziara, il est utile de préciser que la veille, la coupole qui abrite le tombeau du saint est passée à la chaux et décorée de branches de palmier. Les habitants de Moulay Mimoun et de Béni Abdessadek arrivent de leur ksour respectifs, arborant drapeaux et d’énormes étendards multicolores. Certains sont destinés à l'habillement du tombeau. Durant toute la matinée c’est la parade, c’est la danse en continu où les fusils font parler la poudre. Cette fête continue tard dans la nuit et permet aux femmes, libérées de leurs tâches ménagères, de prendre part aux festivités : folklore, baroud, tbel constituent une véritable attraction. Tous se sentent bien. Car ici et en ce moment, personne ne ressent le besoin de quitter se spectacle envoûtant, personne n’est dans le besoin, seuls les gens cupides le ressentent. Cette tradition nous amène à dire que le retour aux sources nous conduit inéluctablement à éviter les excès de la circulation contemporaine, de ne pas être esclave passif de la télévision, de la téléphonie mobile. Là au moins, les gens existent et s’expriment. Cette première journée appelée mize attire un nombre réduit de convives, mais par contre, le deuxième jour, jour de la ziara c’est l’attroupement généralisé. Point de place. Ni pour les piétons ni pour les véhicules. Un monde fou. Ça grouille de partout. La même ferveur, la même cérémonie gagne aussi la population de Gsiba à quelques kilomètres plus loin, qui célèbre la ziara de Sidi Saïd. Un phénomène qui dure depuis des siècles et célébré à travers les 294 ksour que compte la wilaya. Beaucoup de mystères, de secrets entourent cette manifestation religieuse que clôture une Fatiha où des versets coraniques sont récités depuis le crépuscule jusqu’à l’aube. Puis tous ces gens se dispersent avec une seule idée en tête, remettre cela l’année suivante. C’est un monde qui vit en parfaite harmonie où le besoin d’aider son prochain est omniprésent, où les gens n’ont rien mais s'habillent de modestie. La visite de cette région est à recommander et sa source, Aïn Chafia, n’a pas encore fini de nous étonner et de nous surprendre. A vos montures !
El Hachemi S.

Retour des pèlerins Adrar connaît une spécificité particulière par rapport à son vaste territoire et ses 294 ksour dispersés à travers toute la wilaya. Ces jours-ci, la wilaya d’Adrar, à l’instar des autres villes du pays, vit un événement particulier qui se traduit par le retour des pèlerins. Lundi, mardi et mercredi sont les jours de fête et de liesse. Dans un concert de klaxons, les véhicules arborant fièrement l’emblème national prennent d’assaut l’aéroport de Timimoun. Il faut souligner la présence régulière et permanente des agents de la sûreté qui veillent scrupuleusement au bon déroulement des opérations. Au niveau de l’aérogare de Timimoun, le personnel de la douane, de la santé, de la gendarmerie, de l’EGSA par leur savoirfaire ont largement contribué à l’accueil des hadjis, exténués par ce long périple. A l’extérieur, les youyous fusent de partout et des groupes folkloriques (karkabou et tbal) animent à leur manière ce retour tant attendu. Si pour les gens de la ville de Timimoun, le voyage est terminé, pour les autres pèlerins d’Adrar, Aoulef et Bordj Badji Mokhtar, il reste encore du chemin à faire. La nuit, ils la passent chez des proches pour repartir le lendemain. Ils ne sont pas encore au bout de leur peine. Mais sitôt arrivés à destination, les familles, qui, auparavant, avaient pris le soin de peaufiner les préparatifs, sont là pour les accueillir. Le mouton est égorgé, les légumes, fruits et limonade sont achetés. Les gâteaux ont été confectionnés bien avant et la théière fume sur la brasero, et ceux qui viennent rendre visite au hadji ont droit à une collation de l’eau de Zemzem et un verre de thé. Chacun raconte ses péripéties devant une assistance attentive et ceux qui ont déjà eu le privilège de s’être rendus à La Mecque confirment le récit. Cette année, on parle beaucoup des facilités apportées quant au lancer des sept pierres. Beaucoup sont ravis et n’ont pas éprouvé de contrainte particulière. Dans quelques jours, les nouveaux pèlerins vaqueront à leurs occupations respectives et la vie reprendra son cours habituel. 

Adrar : Tit, la cité des miracles !


À notre départ d’Adrar,il était un peu plus de seize heures. La route longue nous offrait un spectacle féerique. De part et d’autre, tel un chapelet, s’égrènent de nombreux ksour, dont chacun renferme un secret et toute une histoire. La présence de marabouts corrobore l’authencité des récits colportés de bouche à oreille. Reggane et la bombe atomique. Tamentit, Boufadi, Fenoughil, Baamar, Aghil, Zaouit-Kounta, In-Zegmir-Sali et, enfin, Enfiss et Reggane qui relate tout un épisode, hélas, malheureux et tragique, de la présence coloniale, où furent commises les pires atrocités humaines en déflorant flore et faune par l’explosion de la première bombe atomique, le 13 février 1960, à El-Hamoudia,70 km de Reggane. De Reggane, on vire carrément à l’Est. Sur une distance de 90 km, apparaît Aoulef, chef-lieu de la daïra. Puis direction Tit, l’enchanteresse, cité des miracles.
Tit, l’enchanteresse !
Juste à l’entrée du ksar, un énorme ‘erg’ s’impose se dressant, majestueusement, avec sa masse de sable, bloquant, ainsi, le passage. Impossible de le détrôner, il faut le contourner: une déviation de quelques centaines de mètres est obligatoire. Notre ami n’a pu se retenir et brandit sa caméra, afin d’immortaliser ce colosse fascinant qui vous défie. Il s’est largement attardé en zoomant sur ce phénomène, spectacle sublime. Un silence abyssal enveloppe Tit qui s’offre au visiteur, dans un décor immuable et légendaire. Quelque 3 000 âmes y vivent dans une ambiance fraternelle que beaucoup leur envie.
L ‘eau, source de vie
L’eau est omniprésente et coule à flot. Il suffit de creuser entre deux et trois mètres pour faire jaillir cette eau douce, fraîche en été et relativement tiède en hiver. La cité repose sur la nappe phréatique albienne qui explique le nom de Tit (Aïn). Avec toute cette réserve contenue dans le sous-sol, si l’eau dans les ménages est coulante, elle n’est pas courante.
El-erg «Echaoueff»
Un «erg» appelé ‘erg Echaouef’ (celui qui permet de voir) la domine et la nargue du haut de ses 80 mètres.Il mesurait plus de 150, mais au fil des années, l’érosion a eu raison de lui. D’ailleurs, un Japonais du nom de Kaboré vient régulièrement, chaque année, mesurer sa hauteur.
Afrague, pour lutter contre les vents
Tit est constamment battue par les vents. Une préoccupation majeure pour l’APC qui a, dans le cadre du filet social, mis en place une équipe, afin de fabriquer des brise-vents, genre de clôture faite de palmes appelée ‘Afrague’. Ils ne font que ça, leur tâche consiste à tenir tête, dans un combat perpétuel et sans relâche, à cette avancée du sable. Il s’agit de sauvegarder le tissu urbain et les ‘jnane ‘(lopins de terre servant à la culture). Le pari n’est pas encore gagné, mais leur volonté est inébranlable. Car par une simple volonté de communautés, ces hommes ont su s’opposer à cette sorte de fatalité en érigeant ce rempart de palmes. Ce qui est magnifique et mérite d’être mis en valeur.
Tit, ses quartiers et ses foggarate
Tit est divisée en cinq quartiers Boussâada, Gasba, Atik, Khalid-ibn-el-walid et Gasbet echorfa (les nobles). Trois foggarate (Jennet erraouda, Djedida et Gasba) alimentent les champs, où poussent des légumes destinés uniquement à la consommation locale. Là, aussi, la dépendance des camions du Nord du pays (Mascara, Tiaret…) est quasi-totale. Leur présence constitue une véritable aubaine pour la population.
Tit et sa variété de dattes
La palmeraie est riche et les variétés de dattes (Tgaza, Tinasser, Tazerzai, Agazou, Ahartane, Tindeken, Tikarbouche… sont très nourrissantes et très appréciées. D’ailleurs, T’gaza et Tinasser sont exportées vers le Mali et le Niger. En contrepartie, des moutons et des dromadaires sont ramenés, dans le cadre du troc. Si Tit figure dans le découpage administratif de la wilaya d’Adrar, ses habitants ont un penchant pour celle de Tamenrasset. Leur tenue ‘bazan’, sorte de gandoura très ample, les différencie de la gandoura d’Adrar, beaucoup plus rétrécie.
L’artisanat, une véritable attraction !
L’artisanat constitue l’une des attractions de la cité qui recèle des éléments de vestige et des pièces artisanales atypiques qui témoignent du génie et de l’habileté des habitants de cette région. Des paniers, des ‘t’bag ‘(plats en osier) ‘tadara’ (genre de jarre) sont fabriqués à partir de palmes ou de tiges de bambous. Le tannage du cuir permet d’obtenir des tapis, des sandales et même des tentes, qui ont contribué à la renommée de Tit. Un jumelage verra bientôt le jour avec une commune de Tizi-Ouzou pour la confection des poteries. L’art ne se perd pas, en véritable globe-trotter, il arrive et se perpétue.
Cet apprentissage sera réservé uniquement aux femmes, afin de résorber une partie du chômage. La plupart des habitations sont construites en pisé (toub) mélange d’argile et de paille).
Le thermomètre dépasse parfois les 50 degrés en été, et les pluies rares font de cette région une région ballottée par les vents. Lorsque celui-çi souffle, la visibilité est quasi- nulle, et vous oblige à vous cantonner chez vous, en attendant la clémence et le répit .
Tit et la forêt pétrifiée
Une forêt pétrifiée n’est pas loin de la cité et sa visite est vraiment conseillée et recommandée. Une autre forêt avec une végétation luxuriante appelée ‘ ‘Sbat ‘ prolifère. Cette plante, appréciée des dromadaires, est très demandée. Durant la célébration des fêtes religieuses et particulièrement l’Aïd el- adha, les autochtones se retrouvent. L’organisation des repas où les gens font ripaille et les jeux revêtent une importance particulière.
L’art culinaire et le sel gemme
Le sel gemme est déniché à deux km de la cité pour la préparation d’un plat à base de ‘regguague’ et de poulet très prisé et très convoité. Un autre plat ‘le baharouz’ (couscous garni de bouzelouf) très demandé, il demeure le plat et le mets favori de cette région.
Sport, une pratique lunatique
Quant au sport, qui se pratique, il ressemble étrangement au hockey sur gazon. Les cannes (clubs) sont fabriquées à partir de branches de palmiers et la balle en piassava (touffe de palmiers). Le jeu suscite un grand intérêt.
Le thé préparé sur des braises demeure une boisson très consommée et répond à un rituel séculaire que des mains habiles de verre en verre, avec dextérité, afin d’obtenir une mousse, preuve d’une bonne décoction. Si, en hiver, la foule se fait plus rare et plus discrète après la prière du ‘ichaa’, l’été foisonne et les noctambules rassurent, par leur présence. Certains ne rentrent qu’au petit matin.
D’autres, sans doute complètement avachis, s’étendent à même le sol, bercés, sans bercette, par une fraîcheur apaisante. D’ailleurs, les mariés saisissent cette opportunité que leur offre la nature, afin de célébrer leur union synonyme de fête où le t’bel regroupe les habitants des ksour voisins tels que Akabli, Ingher et Aoulef. Un bon prétexte d’évasion, de distraction et de défoulement.
Tenues, modernisme, coiffure et transport
Les habitants ont beaucoup changé et les tenues qu’arborent les jeunes filles le démontrent, amplement. Ici, à Tit, le salon de coiffure n’existe pas, et les gens se débrouillent comme ils peuvent, grâce au système ‘D’. Le transport existe, mais il demeure insuffisant. Les navettes reliant Tit à Aoulef sont irrégulières, et souvent les horaires ne conviennent pas. Le téléphone fixe et mobile vous permettent d’entrer en contact avec le monde extérieur, faisant, ainsi, le bonheur des usagers.
L’éducation, une belle perspective !
Deux écoles primaires et un collège assurent la scolarité des enfants. D’ailleurs, il y a autant de filles que de garçons sur les bancs scolaires. Les filles n’hésitent pas à se rendre à Aoulef,50 km plus loin, pour les études secondaires. Tit compte déjà ses universitaires, garçons et filles, qui attendent de débusquer un emploi. Ils se rabattent sur les possibilités d’offres de l’Anem.
HTA, diabète et asthme !
Tit dispose également d’un dispensaire et d’une salle de maternité. En 2000, nous confie le médecin, il n’y avait rien, les femmes accouchaient par terre. Aujourd’hui, la salle de maternité permet aux femmes une plus grande décence. On recence trois ou quatre naissances par mois. Un médecin, deux infirmières et une accoucheuse rurale gèrent tout ce petit monde. La pharmacie est la grande absente et les gens se rabattent, inéluctablement, vers Aoulef. Certains ont recours à un stock personnel pour les premiers soins. Le HTA (hypertension artérielle) est très répandu, surtout chez les femmes, ce qui ne les empêche pas de vaquer aux tâches ménagères avec des pics de 24. Elles s’en accommodent bien, selon le médecin. La population n’est pas à l’abri du diabète et de l’asthme. Le ksar de Tit dispose d’un stade et d’un terrain matico, où les jeunes s’adonnent et animent, à leur manière, d’interminables parties de football.
Le plan quinquennal, une valeur sûre
Tit a bénéficié dans le cadre du plan quinquénal de 150 logements ruraux, de 7 km d’électrification de zones agricoles, d’un chateau-d’eau avec forage et de 5 logements de fonction.
La baraka de Sidi-Saleh
Tit est enveloppée magiquement sous les pans du burnous du marabout Sidi-Salah Baba-Ould el-Hadj, d’après les dires des habitants de cette cité, a fait surgir en une seule nuit du néant, cent puits, une mosquée et une grande gasba (genre de clôture qui entoure les habitations). Le secret est bien gardé et la baraka du Cheikh est omniprésente.
Des échanges fructuants
Chaque année, on organise des échanges entre les ksour de Tit et celui d’Akabli, où des familles entières se rendent chez les unes et chez les autres, en y séjournant une semaine entière. Cet échange contribue à tisser des liens solides et à raffermir les relations entre ces deux peuples.
Valeur et beauté de Tit
La valeur et la beauté de Tit tient d’abord de sa variété. Chaque élément qui la constitue est unique, irremplaçable, indispensable. Face à ces cultures, dont on se sent éloigné, on a commis l’erreur de ne pas interroger leur passé, de ne pas en percer le voile des apparences afin de découvrir que derrière ces manifestations religieuses, sportives et culturelles, derrière ces coutumes, se dissimule un monde très élaboré, indivisible, solide, où vivaient, et vivent encore, ces peuples dans un cosmos ordonné et structuré avec une complémentarité du monde moderne. La visite de Tit est à recommander.
                                                                                                                  

Bordj Badji-Mokhtar sous le feu des projecteurs


Il est huit heures du matin, le soleil pointe à l'horizon et les premiers rayons nous harponnent déjà. Chacun prend le soin de bien emballer ses affaires dans un grand sac en plastique afin d'éviter qu'elles ne prennent la poussière durant le trajet. Les chauffeurs sont là et les véhicules aussi dont on a chargé l'un d'eux de réserve de carburant.
Le chef de daïra et le P/APC sont là pour nous accueillir et nous souhaiter la bienvenue. Nous prenons congé d'eux, et rendez-vous est pris pour le dîner. Chacun se précipite pour se jeter sous l'eau, source bienfaitrice afin de retrouver un semblant de forme. Puis tout ce beau monde se retrouve pour le dîner offert en cette circonstance où on foule de tout et de rien. De temps à autre, une anecdote vient ponctuer ces bavardages et le rire se répand. La fatigue commence à se faire sentir et se lit et se dessine sur les visages largement éprouvés par le voyage et chacun se retire pour aller se réfugier dans son lit et dormir, dormir pour être en forme pour le lendemain. BBM a toute une histoire Un Français nommé Laprieur entreprit le creusage d'un puits. Puis un fort fut construit tout près. Ce fort sera appelé fort Laprieur. Après l'indépendance, fort Laprieur devint Bordj Badji- Mokhtar. BBM compte aujourd'hui entre 10 et 12 000 habitants, selon les saisons. Les maisons en toute côtoient étrangement les constructions en dur peintes à l'ocre rouge, couleur typique et distinctive de la région. Il y a quelques années, il n'y avait rien. Aujourd'hui, le village a changé, plusieurs routes sont goudronnées, le reste suivra, l'électricité existe et l'eau potable coule dans les robinets. Le téléphone fixe et le réseau Mobilis permettent de sortir de l'isolement, et les antennes paraboliques vous assurent une bonne ouverture sur le monde extérieur. Les trottoirs entièrement refaits par endroit contribuent à une bonne et meilleure organisation de la circulation. Même Nedjma (téléphonie mobile) sera présente dans les semaines ou les mois qui viennent. Tel est le prix à payer pour cette contrée très éloignée. Les magasins d'alimentation, de confection, de quincaillerie, les restaurants fleurissent un peu partout et les cafés permettent aux jeunes et aux moins jeunes de griller une cigarette sur les terrasses et de s'adonner la dégustation d'un thé mousseux. Ici, la cartouche de cigarette est vendue à 200 DA. De quoi vous donner l'envie de fumer ! La tenue vestimentaire qu'arbore la population est essentiellement composée d'un bazan (genre de gandoura très large) et d'un chèche (turban). La nourriture qui prédomine est sans aucun doute la viande, le couscous et le fameux lait de chamelle qui constitue un élément très nutritif et très apprécié. BBM est en train de s'épanouir et de sortir de sa léthargie. Le village dispose d'un petit aéroport où des Foker assurent une liaison hebdomadaire à destination d'Adrar. Bientôt BBM sera rallié à Alger. Un désengorgement qui apportera beaucoup à cette population dont 80 % parle uniquement le targui. Cinq écoles primaires et un CEM assurent aux apprenants une bonne éducation, et nombreux sont ceux qui percent et qui réussissent. D'ailleurs, le taux de réussite au BEF est parmi l'un des meilleurs au niveau de la wilaya. Ici pas de lycée, la relève est assurée par le lycée de Reggane, à 650 km. Bientôt un lycée ouvrira ses portes à BBM. Durant notre séjour dans la daïra de BBM, des spécialistes du corps médical et des généralistes se sont démenés dans tous les sens pour satisfaire la demande sans cesse croissante de la population avide de soins appropriés. Il faut rappeler qu'au niveau de la daïra, il existe un unique dispensaire et un seul médecin : Zidane, le cousin germain de notre grand footballeur. Oui, il est là depuis quelques années et il y a pris attache et n'envisage nullement de quitter les lieux. Son dynamisme et sa présence quasi permanents rassurent les habitants et méritent amplement notre reconnaissance. Un grand bravo à ce docteur qui a bravé toutes les excentricités des grandes villes pour venir s'installer à BBM, loin des tourments, des affres que connaissent les citadins des grandes agglomérations. Un grand bravo également aux autorités locales (chef de daïra et P/APC) pour nous avoir facilité la tâche et les déplacements. Durant sept jours que dura notre voyage, cette équipe pluridisciplinaire a consulté, vacciné sans relâche des centaines de patients. Des circoncisions ont été également effectuées même sur des enfants parfois un peu âgés (plus de 10 ans). Des soins bucco-dentaires et des extractions ont eu lieu au niveau des établissements scolaires. Pour les malades chroniques, ils seront orientés vers les hôpitaux de Reggane et d'Adrar pour une prise en charge. D'ailleurs, les autorités locales et la société civile ont pleinement apprécié cette initiative de la DSP qui est à féliciter au passage. Conscients de l'importance de l'impact favorable, une autre caravane médicale pluridisciplinaire sera lancée en avril 2007. D'ailleurs, elle est très attendue à BBM. La population a profité d'examens en pneumologie, ophtalmologie, neuro-chirurgie, rééducation, soins dentaires et autres consultations. Tout ce beau monde au service de cette population. Parmi la délégation se trouvaient deux femmes médecins, qui, inlassablement, ont parcouru elles aussi, les pistes, loin de leurs familles pour s'occuper des malades. Un soir, autour de la table, nous avons été surpris par le plat de viande qu'on nous avait présenté. En effet, là, la viande jouit d'une pratique tout à fait particulière. Du bois est brûlé afin de recueillir des braises sur lesquelles on pose un plat métallique rempli de viande assaisonnée et recouvert de papier d'emballage. Puis on recouvre le tout à l'aide de braises et de sable et on laisse cuire. Quel-ques heures plus tard, on sort le plat et on sert. Un vrai délice pour le palais. La viande se coupe toute seule et personne n'ose se retenir pour s'en lécher les doigts. Quant au thé, le soin de la préparation est laissé aux femmes qui vous concoctent un breuvage, élixir mousseux qui vous râpe la langue au premier verre, l'adoucit au deuxième et vous permet une bonne dégustation au troisiè-me. Tout un rituel ici comme nous l'explique un habitué. Le thé a besoin de 3 J. Le premier pour les braises Jamar, le 2e pour les gens Jmaâ, le 3e pour le chant, la discussion Jar. Un soir, juste au moment où le disque solaire allait s'éclipser à l'horizon, une caravane d'une dizaine de dromadaires chargés de sacs, s'apprêtait à prendre le départ en direction de Timiaouine, 150 km plus loin. Timiaouine est une commune de 6 000 âmes. 150 km la séparent de BBM, 150 km de piste chaotique. Epreuve difficile et fastidieuse. La langue qui prédomine est le targui et la présence d'un interprète s'avère indispensable. Au fur et à mesure que l'on approche de la commune, le paysage change étrangement, une végétation verdoyante et luxuriante, des oueds vous accueillent. Un spectacle sublime pour les yeux. D'ailleurs, à l'entrée, nous nous sommes garés à l'ombre d'un arbre gigantesque. Nous étions plus de 15 personnes. Timiaouine est considérée comme zone humide qui implique un passage obligé pour les oiseaux migrateurs. Le staff de la wilaya a pris toutes les mesures pour une prospection et un suivi permanent. A Timiaouine, cafés et magasins aux commerces multiples animent ce ksar et les divers articles proposés n'ont rien à envier à ceux que l'on trouve sur nos marchés. Timiaouine jouit d'un climat subtropical et le sable s'étale à perte de vue. A la tombée de la nuit et en l'absence de nuages, la température chute rapidement. Ici on prend le temps de vivre. BBM, une destination de rêve et de mystère Dans cette contrée lointaine où femmes et hommes vivent en parfaite symbiose avec la nature, où le respect des traditions, le sens de l'accueil et l'hospitalité légendaire nous rappellent que nous vivons tous sur une même planète, où l'harmonie doit régner afin de permettre à chacun de prendre le temps de vivre. La beauté du paysage est tellement fascinante qu'elle fait douter de la réalité. Elle suscite votre émotion et libèrè des soucis et des con-traintes, votre vie en sera transformée. C'est un univers sans limite où l'expression naturelle et la joie spontanée créent une certaine effervescence et vous donnent rendez-vous avec l'histoire, celle de l'Algérie, qui demeure en toute circonstance, un vaste creuset de civilisations. Derrière ces coutumes, ces traditions, se dissimule un monde très élaboré, indivisible, solide où vivent ces peuples dans un cosmos ordonné et structuré. L'aspect culturel reste l'une des plus grandes curiosités de ce pays de l'extrême. Le PSS (Programme spécial Sud) annoncé, pourra sans nul doute donner un coup de fouet autant au tourisme qu'à la réhabilitation du patrimoine culturel et artistique de la région.   

                                                                                                    

                                                                         

Adrar : De la ziarra de blilou à la source« Ain chafia » de bouda


Adrar  : De la ziarra de blilou à la source«  Ain chafia » de bouda
Le ksar de « Blilou » se trouve à une vingtaine de Kms d’Adrar il fait partie de la circonscription administrative de la commune de bouda.
C’est un endroit paisible où il fait bon d’y vivre, c’est aussi une population de plus de 2000 âmes, ses habitants pour la plupart, se rendent quotidiennement soit au chef lieu pour y travailler, soit dans leurs champs respectifs où le travail de la terre et du « JNEN » leur assure la subsistance par la culture des légumes avec palmiers qui émergent du lot.
Mais ce qui distingue ce Ksar des autres c’est l’organisation de la « Ziarra » qui a lieu deux fois par an au lieu d’une à l’instar des autres Ksars de la wilaya.
La première débute les 23 et 24 octobre, la seconde tout juste le deuxième jour de l’Aïd El Adha. Les préparatifs sont longs, éprouvants et contraignants. Ils sont le fruit de toute une année de travail et d’économie et cela même pour les plus démunis. Cet événement religieux est sacré, pour cette population ne laisse personne s’y dérober ou se soustraire. Les invités, les amis, les proches sont tous la et il faut les accueillir.
Pourquoi deux ziarras au lieu d’une ? Parce que c’est l’histoire de deux saints, deux Cheikhs de Zaouia qui vécurent en même temps se vouant une admiration et un respect mutuel, ils décidèrent d’un commun accord et d’un arrangement avec cheikh Benounes et Sidi Rahmani, pour convenir de la célébration et de la cérémonie, pour qu’elle ait lieu le jour pour le premier et la nuit pour le deuxième. Depuis, ce rituel se perpétue attirant de nombreux visiteurs de des villes voisines, dont Regane, Timimoun, Aoulef Kerzaz parfois même de plus loin
Qu’il vente, qu’il pleuve, rien ne peut perturber l’immuabilité de ce grand rassemblement où les hommes parés de leurs plus beaux habits, gandoura et chech, paradent comme de grands guerriers du temps passé et leurs danses sont rythmées par des groups folkloriques, brandissant karkabou et aghhal grosse derbouka » cette attraction dure toute la journée et une partie de la nuit, les participants ne se reposent que pour aller faire ripaille brochettes » Melfouf », couscous garni de légumes et de viande sont dégustés par de nombreux convives dont le nombre et parfois ahurissant et depasse amplement les 2000 ou 3000 personnes, tout a beau monde se retrouve assis à même le sol en guise de table, une toile cirée est étalée et des groupes se constituent par 8 et par 10 et après le entrés proposées : Melfouf, hors d’œuvre, c’est le plat de consistance ( couscous) qui fait son apparition, recouvert d’un couvercle comme le veut la tradition. Aussitôt, l’un des invités, après avoir pris le soin de se laver les mains, s’empare de la viande et commence la distribution, par une répartition équitable « Tesmar » ou chacun attend patiemment son tour. Sitôt la viande morcelée et déposé à l’endroit préalablement creusé dans le couscous, on s’empresse de se l’envoyer au fond du gosier, celle manière de faire trouve son explication dans deux versions différentes.
La première explication nous renvoie au passé où les gens pauvres et démunis ne pouvaient se permettre de consommer la viande quotidiennement, alors quand l’occasion se présentait , autant le faire avec parcimonie, la deuxième vous oblige à manger le couscous fourni dans un grand plat en bois. Alléché par le morceau de viande on n’hésite pas à emballer tout ça dans la cuillerée.
On ne peut par la suite se retirer sans prendre les 3 verres de thé le 1er est amère comme la vie, 2 doux comme l’amour et en fin le 3 léger comme l’air.
Le thé bien entendu sevi sous forme force de décoction ou il a bouilli sur les braises dans un Brasero « mejmer » » Blilou et toute la région de Bouda sont surtout portés pour leurs bain de sable chaux et sa source thermale « Ain Chafia » quand on souffre d’arthrose, de mal de dos, de rhumatismes, il est tout à fait recommandé d’enfouir une partie « malade » dans le sable la tête, quand à elle, sera recouverte d’un drap retenu par des piquets de fortune : branches de palmier l’enfouissement peut durer de 1 à 3 heures.
Une fois sorti de trou, on vous couvre d’une couverture et on vous apporte un bon bol de soupe « LEHSSA » cette opération pourrait se répéter également 1,2 et 3 fois il parait que ceux qui l’ont assagi se sont sentis soulagés et leurs souffrances ont fini par s’estomper.
La période recommandée va du mois d’avril ou mois d’octobre la source thermale « Ain Chafia » est l’endroit indiqué par référence pour les soins appropriés pourvu que la foi soit présente.
On raconte que le saint Cheikh Sidi M’hamed avait pris l’initiative durant les années allant de 1900 à 1930, et ordonner de restaurer une ancienne foggara. Il avait demandé aussi à tous les fellahs des champs avoisinants de ne pas les cultiver et attendre la fin des travaux. Tous se sont soumis à l’exception d’un seul qu’en fait fi. Puis réalisant la gravité de son acte, il se rend chez le cheikh pour lui faire part de sa conduite celui-ci lui suggèrera de couper les épis et de les laisser tels quels.
Un fois la besogne terminée le fellah insoumis fut surpris, de retrouver ses épis transformés et la conduite souterraine de la foggara donna naissance a une source connue aujourd’hui sons le nom de « Ain Chafia »des handicapés retrouvèrent leurs jambes et certains muets, la parole ; incroyable cependant mais vrai !Si auparavant, les gens éprouvaient d’énormes difficultés pour s’y rendre à cause de l’ensablement puisqu’une piste non balisée vous conduisait, aujourd’hui, la route est la et d’Adrar à Ain Chafia, on met à peine 20 minute, c’est peut être une manifestation divine, sans aucun doute ! L’eau propre de la consommation est très bonne et facilite la digestion. Pour l’anecdote, si vous êtes invité à Bouda , une fois la panse remplie, de retour à Adrar la faim vous tenaille : ce résultat est dut à l’eau, pour revenir à la célébration de la Zarra, il est utile de préciser que la veille la coupole qui abrite le tombeau du saint est passé à la chaux et décorer de branches de palmiers les habitants de Moulay Mimoun et de Beni Abdessadek arrivent de leur ksar respectif, arborant drapeaux et d’énormes étendards multicolores. Certains destinés à l’habillement du tombeau.
Durant toute la matinée c’est la parade, c’est la danse en continu où les fusils font parler la poudre
Cette fête continue tard dans la nuit et permet aux femmes libérés de leurs tâches ménagères, de prendre part aux festivités Folkloriques, Baroud, Tbal constituent une véritable attraction, tous se sentent bien et personne ne ressent le besoin de quitter ce spectacle envoûtant, cette tradition nous amène à dire que le retour aux sources nous conduit inéluctablement à éviter les excès de la civilisation contemporaine de ne pas être esclave passif de la télévision et du téléphone mobile. Là au moins les gens existent et l’expriment en cette première journée appelée « MIZE » qui attire un nombre réduit de convives, mais par contre le deuxième jour, pour la « ZIARRA » c’est l’attroupement généralisé.
Point de place : ni pour les véhicules un nombre fou ça grouille de partout, la même ferveur, la même cérémonie gagne aussi la population de « GSIBA » à quelques kms plus loin, qui célèbre la Ziarra de Sidi Saïd.
Un phénomène qui perdure depuis des siècles et célébrer à travers les 294 ksours que compte la wilaya beaucoup de mystères, beaucoup de secrets entourent cette manifestation religieuse que clôture une « fetha » on des versets coraniques sont récités depuis le crépuscule jusqu’à l’aube.
Puis tous ces gens se dispersent avec une seule idée en tête, remette cela à l’année suivante.
C’est un monde qui vit en parfaite harmonie où le besoin d’aider son prochain est omniprésent, où les gens n’ont rien mais s’habillent de modestie, la visite de cette région est à recommander et sa source, « Ain Chafia » n’a pas encore fini de nous étonner et de nous surprendre.
A vos montures ! 
                                                                                           

Adrar : entre la viande de dromadaire et celle du «Si Daoun»


Si de nombreux habitants de la ville d’Adrar, à l’instar des autres de la wilaya ,optent pour la viande de dromadaire, ce quadrupède, bête légendaire connue surtout pour sa résistance ,sa sobriété et son endurance ,d’autres préfèrent celle du ‘si daoun ‘ issu d’un croisement ovino-caprin.
Néanmoins ,les connaisseurs ont une préférence pour le chamelon (el-hachi) qui est à la chamelle ce qu’est l’agneau à la brebis. Même si son poids varie entre 80 et 100 kilogrammes, sa viande tendre, une fois cuite, ressemble à s’y méprendre à celle du veau et son goût très apprécié fait du chamelon un animal très prisé et que les Sudistes n’hésitent pas à sacrifier lors des cérémonies de mariage ou de «ziarra» (fêtes religieuses). Conseillée pour une catégorie de malades parce que dépourvue de cholestérol, on a souvent vu les gens du Nord l’acheter et l’acheminer en avion afin de la déguster en famille : un régal ! Dans certaines régions d’Algérie, manger de la viande cameline est considérée comme un acte incompréhensible, voire répugnant, alors qu’on se lèche les babines après un bon plat d’escargots. Aujourd’hui, il faudrait se rendre à l’évidence que cette viande renferme beaucoup de protéines dont les consommateurs ont saisi les qualités nutritives et le prix attractif. En effet, la viande de dromadaire est cédée 700 da le kilo, hachée, elle ne dépasse guère les 900 da, ce qui contribue amplement à faire des économies. Soulignons qu’auparavant, elle était cédée à 300 da seulement.
Mieux, ne dit-on pas que le lait de chamelle est vivement recommandé pour les femmes qui éprouvent des difficultés à procréer. Il n’est pas rare de voir de gros camions à remorque chargés de dromadaires, rouler en direction de Tindouf et de Béchar. Parfois, le voyage s’effectue de nuit afin d’éviter les grosses chaleurs de la journée pour les hommes et le matériel roulant car ce «vaisseau du désert» comme on le surnomme ne se plaint nullement du soleil. Contrairement à l’abattage des ovins et des bovins, que tout le monde connait, celui réservé au dromadaire diffère par de nombreux points.
La pratique consiste à le saigner d’abord au niveau de la veine jugulaire jusqu’à ce que l’animal, ayant perdu tout son sang et ses forces, puisse être égorgé et dépecé. Les morceaux de choix gravitent autour de sa colonne vertébrale (sardana) et la graisse de sa bosse (derwa) très bonne au demeurant et conseillée pour ses vertus thérapeutiques. Une autre viande, ovine cette fois, fournie par une race locale, (si daoun) elle-même le fruit d’un croisement entre ovins et caprins, est très appréciée et son prix bien qu’en hausse (1000 da le kilo) incite la majorité des consommateurs à l’acheter. Certains gens du Nord continuent à se procurer la viande ovine du Nord dont le prix avoisine celui du nord (1400da).
Dans le domaine de la richesse culinaire de nos régions si la «rechta» et la «tchakhchoukha» s’avèrent de véritables délices, dans la wilaya d’Adrar, «khobz el guola et ennour» constituent de vrais régals parfumés d’herbes aromatiques du Grand Sud. Pour l’anecdote, les mets cités se mangent avec les doigts car l’utilisation de la fourchette et de la cuiller en est bannie.
                                                                                                          

Investissement à Adrar : de grandes opportunités

Oser s’aventurer, ou s’exposer durant la journée dans la région d’Adrar, cette partie de l’Algérie profonde où l’on recense les plus fortes températures (entre 46 et 48 degrés) durant la saison estivale, relève de l’exploit, de la vaillance et du défi. On a l’impression que le soleil qui tape fort est juste au-dessus de nos têtes. Se protéger de ses rayons qui vous transpercent, vous lézardent ne sert à rien, puisque la chaleur torride, lourde, écrasante, mordante, vous serre la gorge, dessèche votre bouche, et mortifie les crânes aussi.
Ceci n’empêche nullement les habitants d’Adrar de jeûner comme tout le monde dans ces conditions difficiles et insupportables et de vaquer à leurs occupations quotidienes. Les traditions ancestrales, ataviques; se perpétuant, ainsi pour l’adolescent, jeûner pour la première fois, fait l’objet d’un rite particulier. Une véritable cérémonie, est organisée. La veille du carême, notre jeune est conduit sur une terrasse, muni d’une glace afin d’observer le croissant. Sitôt ce geste accompli, ses proches se hâtent de lui faire porter des habits neufs .Ce soin est généralement laissé à la grand-mère .
Une gandoura et un «cheche» (turban) d’un blanc immaculé sont choisis pour la circonstance. Puis, autour d’une table garnie de viande grillée et de fruits, l’adolescent se remplit la panse jusqu’à se gaver, en prévision d’une longue et rude journée où il faudrait tenir et résister.
A la rupture du jeûne, il est félicité par sa famille, ses amis l’honorent de quelques billets bien mérités.Du lait, des dattes et une délicieuse soupe connue sous le nom de «lahssa» font partie du menu.Les mains du jeune sont enduites de henné et ses yeux passés au «khol». On lui enfile aussi un anneau en argent .
Et voilà notre jeune homme devenu adulte
Le rituel du thé est incontournable, un thé aux trois lettres «J». La première lettre «J» (jmer ou braises), la seconde «J»(pour la jmaâ ou le groupe )et enfin la troisième «J» (pour le jarr ou le chant). Aux environs de 22 heures, direction la mosquée pour les prières surérogatoires (tarawih) qui durent environ une heure.Retour à la maison pour faire ripaille et sortir soit afin de rejoindre le centre-ville pour les grandes cités soit s’affaler sur le sable doux et fin des dunes dans les ksour.
Là, on parle, de tout et de rien, les téléphones s’invitent majestueusement à la soirée. L’un des présents s’éclipse discrètement pour aller chercher ce thé, breuvage qui vous assure énergie et force. Les femmes, une fois les tâches domestiques accomplies, se retrouvent entre elles, évoquant, les recettes du jour, les dernières séquences du feuilleton que personne ne rate.
L’heure du «shor» est aux alentours de trois heures trente, voire un peu plus .Si certains continuent à se gaver littéralement de couscous arrosé de soupe ou de lait caillé, d’autres par contre se contentent de quelques poignées de «sfouf», dattes concassées et gardées dans une «tadara», ustensile en osier, et de gorgées d’eau ou de lait.
Un verre de thé pour clôturer le tout et le tour est joué, le ventre bien rempli afin d’entamer la journée. Et on croise surtout les doigts pour qu’il n’y ait pas de coupures d’électricité : pas d’électricité, pas de fraîcheur, pas d’eau, pas de feuilleton. La vie tourne au ralenti ! Dur, dur est le Ramadhan à Adrar.Mais selon la direction de la Sonelgaz, cette année, toutes les dispositions ont été prises, changements de postes transformateurs, de supports vétustes et surtout de bouclage de lignes au niveau des points noirs recensés l’année dernière afin de mettre fin aux perturbations et les Adraris sont sûrs de passer un bon Ramadhan .
                                                                                           

Adrar : rites et coutumes du Ramadhan

Oser s’aventurer, ou s’exposer durant la journée dans la région d’Adrar, cette partie de l’Algérie profonde où l’on recense les plus fortes températures (entre 46 et 48 degrés) durant la saison estivale, relève de l’exploit, de la vaillance et du défi. On a l’impression que le soleil qui tape fort est juste au-dessus de nos têtes. Se protéger de ses rayons qui vous transpercent, vous lézardent ne sert à rien, puisque la chaleur torride, lourde, écrasante, mordante, vous serre la gorge, dessèche votre bouche, et mortifie les crânes aussi.
Ceci n’empêche nullement les habitants d’Adrar de jeûner comme tout le monde dans ces conditions difficiles et insupportables et de vaquer à leurs occupations quotidienes. Les traditions ancestrales, ataviques; se perpétuant, ainsi pour l’adolescent, jeûner pour la première fois, fait l’objet d’un rite particulier. Une véritable cérémonie, est organisée. La veille du carême, notre jeune est conduit sur une terrasse, muni d’une glace afin d’observer le croissant. Sitôt ce geste accompli, ses proches se hâtent de lui faire porter des habits neufs .Ce soin est généralement laissé à la grand-mère .
Une gandoura et un «cheche» (turban) d’un blanc immaculé sont choisis pour la circonstance. Puis, autour d’une table garnie de viande grillée et de fruits, l’adolescent se remplit la panse jusqu’à se gaver, en prévision d’une longue et rude journée où il faudrait tenir et résister.
A la rupture du jeûne, il est félicité par sa famille, ses amis l’honorent de quelques billets bien mérités.Du lait, des dattes et une délicieuse soupe connue sous le nom de «lahssa» font partie du menu.Les mains du jeune sont enduites de henné et ses yeux passés au «khol». On lui enfile aussi un anneau en argent .
Et voilà notre jeune homme devenu adulte
Le rituel du thé est incontournable, un thé aux trois lettres «J». La première lettre «J» (jmer ou braises), la seconde «J»(pour la jmaâ ou le groupe )et enfin la troisième «J» (pour le jarr ou le chant). Aux environs de 22 heures, direction la mosquée pour les prières surérogatoires (tarawih) qui durent environ une heure.Retour à la maison pour faire ripaille et sortir soit afin de rejoindre le centre-ville pour les grandes cités soit s’affaler sur le sable doux et fin des dunes dans les ksour.
Là, on parle, de tout et de rien, les téléphones s’invitent majestueusement à la soirée. L’un des présents s’éclipse discrètement pour aller chercher ce thé, breuvage qui vous assure énergie et force. Les femmes, une fois les tâches domestiques accomplies, se retrouvent entre elles, évoquant, les recettes du jour, les dernières séquences du feuilleton que personne ne rate.
L’heure du «shor» est aux alentours de trois heures trente, voire un peu plus .Si certains continuent à se gaver littéralement de couscous arrosé de soupe ou de lait caillé, d’autres par contre se contentent de quelques poignées de «sfouf», dattes concassées et gardées dans une «tadara», ustensile en osier, et de gorgées d’eau ou de lait.
Un verre de thé pour clôturer le tout et le tour est joué, le ventre bien rempli afin d’entamer la journée. Et on croise surtout les doigts pour qu’il n’y ait pas de coupures d’électricité : pas d’électricité, pas de fraîcheur, pas d’eau, pas de feuilleton. La vie tourne au ralenti ! Dur, dur est le Ramadhan à Adrar.Mais selon la direction de la Sonelgaz, cette année, toutes les dispositions ont été prises, changements de postes transformateurs, de supports vétustes et surtout de bouclage de lignes au niveau des points noirs recensés l’année dernière afin de mettre fin aux perturbations et les Adraris sont sûrs de passer un bon Ramadhan .
                                                                                                  

récit d’une Omra

Adrar : récit d’une Omra !

Lorsqu’on nous annonce l’accord de notre inscription pour l’accomplissement d’une ‘Omra, on n’ y a pas cru, parce qu’auparavant le doute persistait. Imaginez Adrar, La Mecque, une sacrée distance. Le départ est imminent et tout un dossier à fournir en plus du passeport, une condition obligatoire pour la candidature.
Dossiers solidement ficelés ,ils furent remis au premier responsable des œuvres sociales, qui nous précise qu’il ne faudrait surtout pas badiner avec la vaccination , acheter le carnet et procéder au change auprès de la banque :130 euros pour 15 000 DA.
Une fois toutes ces formalités accomplies, restent les bagages à préparer : vêtements et un second sac réservé aux ustensiles de première nécessité : cafetière, théière, marmite, quelques légumes et surtout dattes, thé, sucre et j’en passe. Certains emportent même de la viande séchée.
Il faut aussi songer à laisser des provisions aux enfants, pour les couples et s’accorder à asseoir des règles bien distinctes à appliquer.
Après quelques jours de répit, sous un soleil de plomb, ‘ramadhan’ sonne à nos portes et il faut changer son régime alimentaire, ses horaires de repos, ses habitudes et dire au revoir au bon sommeil qui, va nous manquer et ses traces se liront sur les visages aux yeux cernés.
Un mois de piété, de pardon, de clémence et de soumission, mais dans les marchés, c’est la flambée des prix, la valse des étiquettes.
Revenons à notre périple. Avant d’atteindre Alger, la capitale, il est nécessaire de passer par plusieurs étapes. D’abord la ville de Béchar, ville cosmopolite où la circulation routière à l’intérieur du tissu urbain est pénible contraignante ; un vrai casse-tête chinois qui vous rend dingue : une seule voie afin de rallier le centre-ville. Et ce phénomène risquerait de perdurer et les habitants en pâtissent.Passé Béchar, direction Oran, capitale de l’ouest algérien. Nous venons de franchir 1300 kms et il reste encore 400 bornes à faire. À la sortie de Saïda, un épais brouillard opaque gêne considérablement la circulation obligeant les automobilistes à allumer leurs feux de position. Brouillard qui n’allait se dissiper qu’à partir de Relizane , passage incontournable pour atteindre la fameuse autoroute. Heureusement l’autoroute Est/Ouest nous facilite le trajet, mais avec les imprudents de la route « ces chauffards » les dépassements à droite, la vitesse excessive on n’est pas encore sorti de l’auberge ! Bien que la vitesse soit limitée entre 80 et 120 kms. certains conducteurs vous dépassent allègrement à des pointes qui frôlent les 160 ,voire 180 kms ! Mais quand les gendarmes sont là, tout redevient normal comme par magie. Au niveau de Blida, l’encombrement se fait terriblement sentir et se faufiler et parvenir à destination de l’aéroport, il faudrait une certaine patience ! Une fois sur place, nous nous retrouvons confrontés face à un véritable dilemme. Pas de chariot disponible à l’extérieur et quand on aperçoit un, il est solidement agrippé par une personne qui vous propose de transporter vos bagages moyennant bien-entendu une somme. Péniblement on arrive devant le premier poste de contrôle où tous les bagages sont systématiquement passés au scanner et nous passagers, nous subissons une fouille corporelle.
Rien n’est laissé au hasard ! Une fois le seuil de cette entrée franchi ,comble de l’ironie ,des chariots bien alignés se trouvent là et en grande quantité. Billets en main ,il faut vite se rendre au guichet numéro un pour l’enregistrement des bagages .Mais quelle fut notre surprise lorsqu’on nous avise du changement de destination. Initialement prévu pour El -Madina ,on se retrouve malgré nous partants pour Djeddah dans un mécontentement général. Retour à la salle d’embarquement, nous passons de fouille en fouille et de nouveau des queues interminables se forment et les gens s’impatientent. Police des frontières, personnel chargé de l’embarquement, douane, toute une panoplie de formalités auxquelles chacun se soumet dans la plus grande discipline.Et encore une autre fouille, cette fois-ci du personnel navigant saouédien. Pas de ciseau, pas de couteau et chacun subit également un contrôle magnétique. Finalement tout ce beau monde dont la plupart porte des gandouras, se trouve à l’intérieur d’un ‘Boeing 777′. Il est 19 heures 59mn quand le commandant de bord annonce la rupture du jeune. Trois dattes sont servies ,une gorgée d’eau et puis RIEN !!! Mais encore une fois, la solidarité des passagers algériens dépasse tout entendement : Dattes ,bourek, pain maison ‘matloue) eau minérale fusent de partout et cet élan eut raison de l’équipage ..Djeddah ,notre destination sera atteinte dans cinq heures environ. Pour le moment, l’avion est en pleine phase de décollage et après quelques minutes ,l’altimètre affiche les 6 000 mètres ,la température a déjà chuté. Vitesse de croisière, 900 kms, température extérieure, moins 49 degrés, altitude, plus de 11000 mètres ! Une visite de cet appareil s’impose. Commençons par les toilettes dont la propreté laisse à désirer .Après une heure de vol, une petite collation nous est servie. Du riz sans viande, des biscuits, un café, jus et c’est tout ! Pour le ‘shour’ chacun se débrouille. C’était sans compter sur le lien qui unissait les passagers : Poulet, fromage , frittes, fruits thé de la nourriture à profusion ; on nourrissait même les hôtesses de l’air !
Une fois gavé, chacun vaque à ses occupations, conversations, lecture de quelques versets coraniques ….
Cinq heures se sont écoulées et on annonce un atterrissage imminent, ceintures de sécurité attachées, ce gros porteur se pose avec quelques frayeurs. L’avion a d’abord glissé sur la droite puis sur la gauche avant de se rétablir. Un ouf de soulagement est poussé par tous une fois l’appareil immobilisé. Une fois dehors, un souffle chaud vous accueille à l’aéroport de Djeddah .Tous les passagers sont orientés vers une grande salle réservée à l’accueil. Drôle d’accueil ! Des queues interminables devant des guichets presque vides où seuls deux ou trois agents vous lancent des regards furtifs, l’air hautain, une attitude narguante qui vous gêne. Quatre heures quarante du matin, c’est l’heure de ‘el imssek’ Rien à l’horizon ! Nous avions sur nous une seule bouteille d’eau minérale qui fut répartie avec parcimonie. Une fois les formalités policières accomplies ,nous nous retrouvions de l’autre côté afin de récupérer nos bagages jétés à même le sol sans aucune surveillance ! Vite ,il faut se dépêcher pour embarquer. Complètement avachis,nous roulons maintenant en direction de ‘el mitak’,à 100kms de Djeddah,pour se purifier et mettre ces fameuses serviettes blanches. De retour de ces ablutions, une fois à l’intérieur du bus ,un saoudien de la compagnie des transports allume une cigarette. Nous sommes restés bouche bée, et lorsque la remarque lui fut faite, il se perd en excuses. Direction La Mecque ,que nous atteignons aux environs de midi trente (heure locale ). Nous sommes éveillés depuis pratiquement deux jours et cette chaleur lourde, pesante et écrasante commence à se faire sentir et la fatigue gagne du terrain. Après une longue attente qui nous paraissait interminable, les clefs des chambres nous sont remises et chacun s’affale en attendant la rupture du jeûne.
Une fois la prière du ‘maghreb’ accomplie, retour à l’hôtel.
Il faut se rassasier, se détendre un peu et filer vers la mosquée ‘el harem’ pour la prière ‘d’el ichaa’. Prière face à la ‘Kaaba’ vous donne la chair de poule et voir ce nombre impressionnant de fidèles venus de pays différents implorer Dieu, demander sa miséricorde, son pardon vous pousse à vous soumettre davantage. Sitôt la prière accomplie, il faut se soumettre et accomplir les rites de la ‘OMRA’. Rappelons que nous portons toujours nos serviettes blanches. Au centre de la mosquée là où se trouve ‘LA KAABA’, un néon vert indique le point de départ. Sept tours, sept circambulations sont nécessaires autour desquels, implorations ,’douaa’incantatoires sont récités et une fois au niveau de ‘MakamSidna Ibrahim’, lever la main droite et prononcer gloire louange au bon Dieu, Allah ouakbar ! Ensuite, c’est le rite de ‘safaoua el marwa’ qui nous attend, deux longs couloirs qu’il faut traverser sept fois avec des ‘douaa’. Une fois au niveau d’une petite lumière verte, une foulée s’impose, pour les hommes seulement ! À la sortie tu bois de l’eau de ‘zam-zam’ ,te couper quelques cheveux afin de pouvoir ôter les serviettes. La ‘Omra’ est terminée. Il est cependant possible de refaire une deuxième en observant certaines règles .Au moment de la rupture du jeûne, des bienfaiteurs installent des toiles cirées et déposent des boites remplies de victuailles : eau, jus, gâteaux, dattes et la demande est sans cesse croissante. L’eau ‘Zamzam’ coule à flot. Fraiche des bonbonnes thermos, elle demeure salvatrice et vous permet de vous désaltérer et d’étancher la soif de la journée oh combien dure et chaude. Seul inconvénient, au départ de la mosquée, pour remplir votre gourde ou votre bidon , l’eau vous est proposée par des jeunes de la ville au prix de 20 ,30 riyals voire plus. .Son transport à l’hôtel, si les jambes vous lâchent, coûte aussi une petite fortune.
UN DîNER À LA SAOUDIENNE
Durant notre séjour ,nous avons fait la connaissance d’un bijoutier saoudien qui a invité à diner chez lui. Rendez-vous est donc pris et il propose de nous y conduire.
Les coutumes changent. Première impression :pas de table ou de ‘meida’ comme chez nous ;une toile cirée est étalée à même le sol sur laquelle sont disposés les couverts. Pas de lait ,d’eau et des dattes. Nous avons insisté afin de respecter la tradition. La ‘samboussa ‘ ,sorte de bourak à la forme triangulaire ,ensuite le ‘khamir’ sorte de beignet sont servis au moment de la rupture du jeûne avec une tasse de café, un café à la couleur jaunâtre et au goût amer qui ne passe pas. Puis une chorba ou soupe défile suivie de verres de jus. À la Mecque ,les gens prennent le temps de rassasier ,un bon petit quart d’heure avant de se lever pour la prière. Au cours de la discussion, le propriétaire des lieux m’apprend que si l’électricité n’est pas chère, il faut compter 150 riyals par mois en pleine saison estivale (4 climatiseurs ,2 frigos ,en plus des autres accessoires )et seulement 60 ou 80 en hiver. La bouteille demeure chère par rapport à notre pays (16 riyals environ )
Le loyer varie entre 1 200 et 1 500 pour un logement mais 3 600 riyals pour un commerce
Après la soupe, c’est la ‘labania’ sorte de flan très apprécié par les enfants et très consommé. L e change parallèle demeure en dents de scies : entre 23 et 30 riyals pour 1000 DA, et entre 540 et 480 pour 100 euros selon le cours du jour bien entendu. La tenue vestimentaire des hommes se compose d’un ‘iqual’ cerceau noir, de la ‘ghotra ‘(châle blanc), ou ‘ chemagh’et la fameuse gandoura blanche .On peut également porter le ‘bichta’ burnous très léger.
EL MADINA ,SES RITES, SES SURPRISES !
Elle se trouve à 440 kms au nord de La Mecque. C’est une ville cosmopolite de différentes ethnies de plus de trois millions d’habitants. Son pôle d’attraction principal demeure bien-entendu la mosquée du prophète Mohamed (qsssl)un véritable bijou architectural qui accueille un nombre impressionnant de fidèles ,un million peut-être voire plus. Sa grande esplanade, une extension qui permet également aux fidèles d’accomplir les prières grâce notamment à la mise en place automatique de parasols géants qui vous protègent des rayons du soleil. Prières, visites guidées font partie du quotidien .Mais quand il s’agit du mausolée du prophète (qsssl)il faut s’attendre à un monde fou.
Une à fois à l’intérieur de la mosquée, des vendeuses ,des vendeurs ambulants vous proposent divers objets hétéroclites, mais gare à la descente de la police qui opère sans pitié et ramasse tout ce qui traine malgré les pleurs et les excuses. Une visite s’impose vers la mosquée de ‘Kouba’où s’acquitter de deux prières équivaut à une ‘Omra, car c’est la première mosquée construite par le prophète Mohamed(qsssl)et pour mieux rafraichir les mémoires ,la chamelle conduite par Sidna Mohamed (qsssl) choisit cet endroit pour s’asseoir et ce lieu fut retenu pour la construction de l’édifice religieux. Puis, direction vers le mont (djebel Ouhoud)théatre de batailles rangées entre les musulmans et les infidèles et mécréants.
RETOUR AU BERCAÏL
Une affiche placardée tout près de l’ascenseur par l’agence de voyage nous informer que le départ prévu pour Djeddah est fixé le jour suivant à deux heures du matin. Encore une nuit blanche ! C’est la ruée .Valises ,cabas disparaissent au fond de gros sacs blancs et rayés ,solidement ficelés .
Les bidons de 10 litres de ‘zamzam’ sont plastifiés, règlement oblige ! Un camion supplémentaire fut affrété pour le transport. Finalement les deux bus s’ébranlent. Difficile de sortir de Médine même à cette heure tardive à cause d’un encombrement de véhicules. Les bus s’élancent et roulent à 80 kms. Nous pensions qu’à ce rythme, le voyage va perdurer, mais une fois sur l’autoroute le chauffeur en gandoura et sandales accélère pour atteindre les 120 kms. Le compteur indique une vitesse maximale de 140 ,elle sera atteinte dans un moment .
4h30 arrêt, ablutions et prière collective
Il est un peu plus de sept heures quand les bus s’immobilisent sur le parking de l’aéroport de Djeddah. Vite il faut courir chercher un chariot et attendre le camion pour charger les bagages Une fois récupérés, la tâche s’annonce ardue et délicate .Toutes les valises seront emmaillotées doivent obligatoirement passer par une machine de plastification moyennant la somme de 20 riyals.
Peine perdue d’essayer de convaincre l’agent ,il faut payer un point c’est tout ! Puis, direction l’enregistrement, un passage redouté par les passagers à cause de l’excédent du poids. Pour un surplus, le prix à payer est de 45 riyals le kilo. Les formalités terminées, c’est l’embarquement à destination d’ Alger la blanche, capitale de notre patrie qui nous a terriblement manqué. Une fois sur place, rebelote il nous reste encore 1300 bornes à se taper !
S. A. T.

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