vendredi 26 juin 2015

Adrar : entre la viande de dromadaire et celle du «Si Daoun»


Si de nombreux habitants de la ville d’Adrar, à l’instar des autres de la wilaya ,optent pour la viande de dromadaire, ce quadrupède, bête légendaire connue surtout pour sa résistance ,sa sobriété et son endurance ,d’autres préfèrent celle du ‘si daoun ‘ issu d’un croisement ovino-caprin.
Néanmoins ,les connaisseurs ont une préférence pour le chamelon (el-hachi) qui est à la chamelle ce qu’est l’agneau à la brebis. Même si son poids varie entre 80 et 100 kilogrammes, sa viande tendre, une fois cuite, ressemble à s’y méprendre à celle du veau et son goût très apprécié fait du chamelon un animal très prisé et que les Sudistes n’hésitent pas à sacrifier lors des cérémonies de mariage ou de «ziarra» (fêtes religieuses). Conseillée pour une catégorie de malades parce que dépourvue de cholestérol, on a souvent vu les gens du Nord l’acheter et l’acheminer en avion afin de la déguster en famille : un régal ! Dans certaines régions d’Algérie, manger de la viande cameline est considérée comme un acte incompréhensible, voire répugnant, alors qu’on se lèche les babines après un bon plat d’escargots. Aujourd’hui, il faudrait se rendre à l’évidence que cette viande renferme beaucoup de protéines dont les consommateurs ont saisi les qualités nutritives et le prix attractif. En effet, la viande de dromadaire est cédée 700 da le kilo, hachée, elle ne dépasse guère les 900 da, ce qui contribue amplement à faire des économies. Soulignons qu’auparavant, elle était cédée à 300 da seulement.
Mieux, ne dit-on pas que le lait de chamelle est vivement recommandé pour les femmes qui éprouvent des difficultés à procréer. Il n’est pas rare de voir de gros camions à remorque chargés de dromadaires, rouler en direction de Tindouf et de Béchar. Parfois, le voyage s’effectue de nuit afin d’éviter les grosses chaleurs de la journée pour les hommes et le matériel roulant car ce «vaisseau du désert» comme on le surnomme ne se plaint nullement du soleil. Contrairement à l’abattage des ovins et des bovins, que tout le monde connait, celui réservé au dromadaire diffère par de nombreux points.
La pratique consiste à le saigner d’abord au niveau de la veine jugulaire jusqu’à ce que l’animal, ayant perdu tout son sang et ses forces, puisse être égorgé et dépecé. Les morceaux de choix gravitent autour de sa colonne vertébrale (sardana) et la graisse de sa bosse (derwa) très bonne au demeurant et conseillée pour ses vertus thérapeutiques. Une autre viande, ovine cette fois, fournie par une race locale, (si daoun) elle-même le fruit d’un croisement entre ovins et caprins, est très appréciée et son prix bien qu’en hausse (1000 da le kilo) incite la majorité des consommateurs à l’acheter. Certains gens du Nord continuent à se procurer la viande ovine du Nord dont le prix avoisine celui du nord (1400da).
Dans le domaine de la richesse culinaire de nos régions si la «rechta» et la «tchakhchoukha» s’avèrent de véritables délices, dans la wilaya d’Adrar, «khobz el guola et ennour» constituent de vrais régals parfumés d’herbes aromatiques du Grand Sud. Pour l’anecdote, les mets cités se mangent avec les doigts car l’utilisation de la fourchette et de la cuiller en est bannie.
                                                                                                          

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