vendredi 26 juin 2015

ADRAR DE LA ZIARA DE BLILOU À LA SOURCE «Aïn Chafia» de Bouda


Le ksar de Blilou se trouve à une vingtaine de kilomètres d’Adrar. Il fait partie de la circonscription administrative de la commune de Bouda.
C’est un endroit paisible où il fait bon vivre. Peuplé de plus de 2 000 âmes, ses habitants pour la plupart se rendent quotidiennement soit au chef-lieu pour y travailler soit dans leurs champs où le travail de la terre leur assure la subsistance. Mais ce qui distingue ce ksar des autres c’est l’organisation de ziara deux fois par an au lieu d’une à l’instar des autres ksour de la wilaya. La première débute les 23 et 24 octobre, la seconde tout juste le deuxième jour de l’Aïd El- Adha. Les préparatifs sont longs, éprouvants et contraignants : ils sont le fruit de toute une année de travail et d’économies. Il faut rappeler que même pour les plus démunis, cet évènement religieux est sacré et personne ne s’y dérobe. Les invités, les amis, les proches sont là et il faut les accueillir. Pourquoi deux ziarate au lieu d’une ? Deux saints, deux cheikhs de zaouïa qui vécurent en même temps et se vouant une admiration et un respect mutuels décident d'un commun accord d’un arrangement. Cheikh Benounes et Sidi Rahmani conviennent à ce que la célébration de la cérémonie ait lieu le jour pour le premier et la nuit pour le deuxième. Et depuis, ce rituel se perpétue attirant de nombreux visiteurs de Reggane, Timimoun, Aoulef, Kerzazi, parfois même au-delà. Qu’il vente, qu’il pleuve, rien ne vient perturber l’immuabilité de ce grand rassemblement où les hommes parés de leurs plus beaux habits (gandoura et chèche) paradent comme de grands guerriers. Leurs danses sont rythmées par des groupes folkloriques, brandissant karkabou et aghlal(grosse derbouka). Cette attraction dure toute la journée et une partie de la nuit. Les participants ne se reposent que pour aller faire ripaille. Brochettes melfouf, couscous garni de légumes et de viande sont dégustés par de nombreux convives dont le nombre ahurissant dépasse amplement les 2 000 ou 3000 personnes. Tout ce beau monde se retrouve assis à même le sol. En guise de table, une toile cirée est étalée. Un groupe de 8 ou 10 se constitue et après les entrées proposées : malfouf, horsd’œuvre, le plat de consistance (couscous) fait son apparition, recouvert d’un couvercle en osier. Aussitôt, l’un des invités, après avoir pris le soin de se laver les mains, s’empare de la viande et commence la distribution, une répartition équitable tesmar. Chacun attend patiemment son tour. Sitôt le morceau de viande déposé dans l’endroit préalablement creusé, on s’empresse de l’envoyer au fond du gosier. Cette manière de faire trouve son explication dans deux versions différentes. La première nous renvoie au passé où les gens pauvres et démunis ne pouvaient se permettre de consommer la viande quotidiennement, alors quand l’occasion se présente, autant le faire avec parcimonie. La deuxième vous oblige à manger le couscous fourni dans un grand plat en bois. Alléché par le morceau de viande, on n’hésite pas à emballer tout ça dans la cuillerée. On ne peut se retirer de la salle sans prendre les 3 verres de thé : le premier est amer comme la vie, le deuxième doux comme l’amour et enfin le troisième léger comme l’air. Le thé, bien entendu, servi sous forme de décoction, a bouilli sous les braises dans un brasero ( mejmer). Blilou et toute la région de Bouda sont surtout prisés pour leurs bains de sable chaud et sa source thermale, Aïn Chafia. Quand on souffre d’arthrose, de mal de dos, de rhumatisme, il est tout à fait recommandé d’enfouir une partie de son corps ou du moins la partie «malade» dans le sable. La tête, quant à elle, sera recouverte d’un drap retenu par des piquets de fortune (branches de palmier). L’enfouissement peut durer de 1 à 3 heures. Une fois sorti de trou, on vous couvre d’une couverture et on vous sert un bon bol de soupe ( lehssa). Cette opération peut se répéter également 1, 2 ou 3 fois. Il paraît que ceux qui l’ont essayée se sont sentis soulagés et leurs souffrances ont fini par s’estomper. La période recommandée va du mois d’avril au mois d’octobre. La source thermale Aïn Chafia est l’endroit indiqué par référence pour ses soins appropriés pourvu que la foi soit présente. On raconte que le saint Cheikh Sidi M’hamed avait pris l'initiative durant les années 1900 à 1930 de restaurer une ancienne foggara. Il avait demandé à tous les fellahs des champs avoisinants de ne pas les cultiver et attendre la fin des travaux. Tous se soumettent à l'exception d’un seul. Puis réalisant la gravité de son acte, il se rend chez le cheikh pour lui faire part de sa conduite. Celui-ci lui suggère de couper les épis et de les laisser tel quel. Une fois la besogne terminée, le fellah insoumis fut surpris en retournant à son champ de retrouver ses épis transformés en grains, ils avaient mûri. La conduite souterraine de cette foggara donna naissance à une source connue aujourd’hui sous le nom de Aïn Chafia. Des handicapés retrouvèrent leurs jambes et certains muets, la parole. Incroyable mais vrai ! Si auparavant, les gens éprouvaient d’énormes difficultés pour s’y rendre à cause de l’ensablement puisqu’une piste non balisée vous conduisait, aujourd’hui, la route est là et d’Adrar à Aïn Chafia, on met à peine 20 minutes. Une manifestation divine, sans aucun doute ! L’eau propre à la consommation est très bonne et facilite la digestion. Pour l’anecdote, si vous êtes invité à Bouda, une fois la panse remplie, de retour à Adrar, la faim vous tenaille. C’est le résultat de l’eau. Pour revenir à la célébration de la ziara, il est utile de préciser que la veille, la coupole qui abrite le tombeau du saint est passée à la chaux et décorée de branches de palmier. Les habitants de Moulay Mimoun et de Béni Abdessadek arrivent de leur ksour respectifs, arborant drapeaux et d’énormes étendards multicolores. Certains sont destinés à l'habillement du tombeau. Durant toute la matinée c’est la parade, c’est la danse en continu où les fusils font parler la poudre. Cette fête continue tard dans la nuit et permet aux femmes, libérées de leurs tâches ménagères, de prendre part aux festivités : folklore, baroud, tbel constituent une véritable attraction. Tous se sentent bien. Car ici et en ce moment, personne ne ressent le besoin de quitter se spectacle envoûtant, personne n’est dans le besoin, seuls les gens cupides le ressentent. Cette tradition nous amène à dire que le retour aux sources nous conduit inéluctablement à éviter les excès de la circulation contemporaine, de ne pas être esclave passif de la télévision, de la téléphonie mobile. Là au moins, les gens existent et s’expriment. Cette première journée appelée mize attire un nombre réduit de convives, mais par contre, le deuxième jour, jour de la ziara c’est l’attroupement généralisé. Point de place. Ni pour les piétons ni pour les véhicules. Un monde fou. Ça grouille de partout. La même ferveur, la même cérémonie gagne aussi la population de Gsiba à quelques kilomètres plus loin, qui célèbre la ziara de Sidi Saïd. Un phénomène qui dure depuis des siècles et célébré à travers les 294 ksour que compte la wilaya. Beaucoup de mystères, de secrets entourent cette manifestation religieuse que clôture une Fatiha où des versets coraniques sont récités depuis le crépuscule jusqu’à l’aube. Puis tous ces gens se dispersent avec une seule idée en tête, remettre cela l’année suivante. C’est un monde qui vit en parfaite harmonie où le besoin d’aider son prochain est omniprésent, où les gens n’ont rien mais s'habillent de modestie. La visite de cette région est à recommander et sa source, Aïn Chafia, n’a pas encore fini de nous étonner et de nous surprendre. A vos montures !
El Hachemi S.

Retour des pèlerins Adrar connaît une spécificité particulière par rapport à son vaste territoire et ses 294 ksour dispersés à travers toute la wilaya. Ces jours-ci, la wilaya d’Adrar, à l’instar des autres villes du pays, vit un événement particulier qui se traduit par le retour des pèlerins. Lundi, mardi et mercredi sont les jours de fête et de liesse. Dans un concert de klaxons, les véhicules arborant fièrement l’emblème national prennent d’assaut l’aéroport de Timimoun. Il faut souligner la présence régulière et permanente des agents de la sûreté qui veillent scrupuleusement au bon déroulement des opérations. Au niveau de l’aérogare de Timimoun, le personnel de la douane, de la santé, de la gendarmerie, de l’EGSA par leur savoirfaire ont largement contribué à l’accueil des hadjis, exténués par ce long périple. A l’extérieur, les youyous fusent de partout et des groupes folkloriques (karkabou et tbal) animent à leur manière ce retour tant attendu. Si pour les gens de la ville de Timimoun, le voyage est terminé, pour les autres pèlerins d’Adrar, Aoulef et Bordj Badji Mokhtar, il reste encore du chemin à faire. La nuit, ils la passent chez des proches pour repartir le lendemain. Ils ne sont pas encore au bout de leur peine. Mais sitôt arrivés à destination, les familles, qui, auparavant, avaient pris le soin de peaufiner les préparatifs, sont là pour les accueillir. Le mouton est égorgé, les légumes, fruits et limonade sont achetés. Les gâteaux ont été confectionnés bien avant et la théière fume sur la brasero, et ceux qui viennent rendre visite au hadji ont droit à une collation de l’eau de Zemzem et un verre de thé. Chacun raconte ses péripéties devant une assistance attentive et ceux qui ont déjà eu le privilège de s’être rendus à La Mecque confirment le récit. Cette année, on parle beaucoup des facilités apportées quant au lancer des sept pierres. Beaucoup sont ravis et n’ont pas éprouvé de contrainte particulière. Dans quelques jours, les nouveaux pèlerins vaqueront à leurs occupations respectives et la vie reprendra son cours habituel. 

Adrar : Tit, la cité des miracles !


À notre départ d’Adrar,il était un peu plus de seize heures. La route longue nous offrait un spectacle féerique. De part et d’autre, tel un chapelet, s’égrènent de nombreux ksour, dont chacun renferme un secret et toute une histoire. La présence de marabouts corrobore l’authencité des récits colportés de bouche à oreille. Reggane et la bombe atomique. Tamentit, Boufadi, Fenoughil, Baamar, Aghil, Zaouit-Kounta, In-Zegmir-Sali et, enfin, Enfiss et Reggane qui relate tout un épisode, hélas, malheureux et tragique, de la présence coloniale, où furent commises les pires atrocités humaines en déflorant flore et faune par l’explosion de la première bombe atomique, le 13 février 1960, à El-Hamoudia,70 km de Reggane. De Reggane, on vire carrément à l’Est. Sur une distance de 90 km, apparaît Aoulef, chef-lieu de la daïra. Puis direction Tit, l’enchanteresse, cité des miracles.
Tit, l’enchanteresse !
Juste à l’entrée du ksar, un énorme ‘erg’ s’impose se dressant, majestueusement, avec sa masse de sable, bloquant, ainsi, le passage. Impossible de le détrôner, il faut le contourner: une déviation de quelques centaines de mètres est obligatoire. Notre ami n’a pu se retenir et brandit sa caméra, afin d’immortaliser ce colosse fascinant qui vous défie. Il s’est largement attardé en zoomant sur ce phénomène, spectacle sublime. Un silence abyssal enveloppe Tit qui s’offre au visiteur, dans un décor immuable et légendaire. Quelque 3 000 âmes y vivent dans une ambiance fraternelle que beaucoup leur envie.
L ‘eau, source de vie
L’eau est omniprésente et coule à flot. Il suffit de creuser entre deux et trois mètres pour faire jaillir cette eau douce, fraîche en été et relativement tiède en hiver. La cité repose sur la nappe phréatique albienne qui explique le nom de Tit (Aïn). Avec toute cette réserve contenue dans le sous-sol, si l’eau dans les ménages est coulante, elle n’est pas courante.
El-erg «Echaoueff»
Un «erg» appelé ‘erg Echaouef’ (celui qui permet de voir) la domine et la nargue du haut de ses 80 mètres.Il mesurait plus de 150, mais au fil des années, l’érosion a eu raison de lui. D’ailleurs, un Japonais du nom de Kaboré vient régulièrement, chaque année, mesurer sa hauteur.
Afrague, pour lutter contre les vents
Tit est constamment battue par les vents. Une préoccupation majeure pour l’APC qui a, dans le cadre du filet social, mis en place une équipe, afin de fabriquer des brise-vents, genre de clôture faite de palmes appelée ‘Afrague’. Ils ne font que ça, leur tâche consiste à tenir tête, dans un combat perpétuel et sans relâche, à cette avancée du sable. Il s’agit de sauvegarder le tissu urbain et les ‘jnane ‘(lopins de terre servant à la culture). Le pari n’est pas encore gagné, mais leur volonté est inébranlable. Car par une simple volonté de communautés, ces hommes ont su s’opposer à cette sorte de fatalité en érigeant ce rempart de palmes. Ce qui est magnifique et mérite d’être mis en valeur.
Tit, ses quartiers et ses foggarate
Tit est divisée en cinq quartiers Boussâada, Gasba, Atik, Khalid-ibn-el-walid et Gasbet echorfa (les nobles). Trois foggarate (Jennet erraouda, Djedida et Gasba) alimentent les champs, où poussent des légumes destinés uniquement à la consommation locale. Là, aussi, la dépendance des camions du Nord du pays (Mascara, Tiaret…) est quasi-totale. Leur présence constitue une véritable aubaine pour la population.
Tit et sa variété de dattes
La palmeraie est riche et les variétés de dattes (Tgaza, Tinasser, Tazerzai, Agazou, Ahartane, Tindeken, Tikarbouche… sont très nourrissantes et très appréciées. D’ailleurs, T’gaza et Tinasser sont exportées vers le Mali et le Niger. En contrepartie, des moutons et des dromadaires sont ramenés, dans le cadre du troc. Si Tit figure dans le découpage administratif de la wilaya d’Adrar, ses habitants ont un penchant pour celle de Tamenrasset. Leur tenue ‘bazan’, sorte de gandoura très ample, les différencie de la gandoura d’Adrar, beaucoup plus rétrécie.
L’artisanat, une véritable attraction !
L’artisanat constitue l’une des attractions de la cité qui recèle des éléments de vestige et des pièces artisanales atypiques qui témoignent du génie et de l’habileté des habitants de cette région. Des paniers, des ‘t’bag ‘(plats en osier) ‘tadara’ (genre de jarre) sont fabriqués à partir de palmes ou de tiges de bambous. Le tannage du cuir permet d’obtenir des tapis, des sandales et même des tentes, qui ont contribué à la renommée de Tit. Un jumelage verra bientôt le jour avec une commune de Tizi-Ouzou pour la confection des poteries. L’art ne se perd pas, en véritable globe-trotter, il arrive et se perpétue.
Cet apprentissage sera réservé uniquement aux femmes, afin de résorber une partie du chômage. La plupart des habitations sont construites en pisé (toub) mélange d’argile et de paille).
Le thermomètre dépasse parfois les 50 degrés en été, et les pluies rares font de cette région une région ballottée par les vents. Lorsque celui-çi souffle, la visibilité est quasi- nulle, et vous oblige à vous cantonner chez vous, en attendant la clémence et le répit .
Tit et la forêt pétrifiée
Une forêt pétrifiée n’est pas loin de la cité et sa visite est vraiment conseillée et recommandée. Une autre forêt avec une végétation luxuriante appelée ‘ ‘Sbat ‘ prolifère. Cette plante, appréciée des dromadaires, est très demandée. Durant la célébration des fêtes religieuses et particulièrement l’Aïd el- adha, les autochtones se retrouvent. L’organisation des repas où les gens font ripaille et les jeux revêtent une importance particulière.
L’art culinaire et le sel gemme
Le sel gemme est déniché à deux km de la cité pour la préparation d’un plat à base de ‘regguague’ et de poulet très prisé et très convoité. Un autre plat ‘le baharouz’ (couscous garni de bouzelouf) très demandé, il demeure le plat et le mets favori de cette région.
Sport, une pratique lunatique
Quant au sport, qui se pratique, il ressemble étrangement au hockey sur gazon. Les cannes (clubs) sont fabriquées à partir de branches de palmiers et la balle en piassava (touffe de palmiers). Le jeu suscite un grand intérêt.
Le thé préparé sur des braises demeure une boisson très consommée et répond à un rituel séculaire que des mains habiles de verre en verre, avec dextérité, afin d’obtenir une mousse, preuve d’une bonne décoction. Si, en hiver, la foule se fait plus rare et plus discrète après la prière du ‘ichaa’, l’été foisonne et les noctambules rassurent, par leur présence. Certains ne rentrent qu’au petit matin.
D’autres, sans doute complètement avachis, s’étendent à même le sol, bercés, sans bercette, par une fraîcheur apaisante. D’ailleurs, les mariés saisissent cette opportunité que leur offre la nature, afin de célébrer leur union synonyme de fête où le t’bel regroupe les habitants des ksour voisins tels que Akabli, Ingher et Aoulef. Un bon prétexte d’évasion, de distraction et de défoulement.
Tenues, modernisme, coiffure et transport
Les habitants ont beaucoup changé et les tenues qu’arborent les jeunes filles le démontrent, amplement. Ici, à Tit, le salon de coiffure n’existe pas, et les gens se débrouillent comme ils peuvent, grâce au système ‘D’. Le transport existe, mais il demeure insuffisant. Les navettes reliant Tit à Aoulef sont irrégulières, et souvent les horaires ne conviennent pas. Le téléphone fixe et mobile vous permettent d’entrer en contact avec le monde extérieur, faisant, ainsi, le bonheur des usagers.
L’éducation, une belle perspective !
Deux écoles primaires et un collège assurent la scolarité des enfants. D’ailleurs, il y a autant de filles que de garçons sur les bancs scolaires. Les filles n’hésitent pas à se rendre à Aoulef,50 km plus loin, pour les études secondaires. Tit compte déjà ses universitaires, garçons et filles, qui attendent de débusquer un emploi. Ils se rabattent sur les possibilités d’offres de l’Anem.
HTA, diabète et asthme !
Tit dispose également d’un dispensaire et d’une salle de maternité. En 2000, nous confie le médecin, il n’y avait rien, les femmes accouchaient par terre. Aujourd’hui, la salle de maternité permet aux femmes une plus grande décence. On recence trois ou quatre naissances par mois. Un médecin, deux infirmières et une accoucheuse rurale gèrent tout ce petit monde. La pharmacie est la grande absente et les gens se rabattent, inéluctablement, vers Aoulef. Certains ont recours à un stock personnel pour les premiers soins. Le HTA (hypertension artérielle) est très répandu, surtout chez les femmes, ce qui ne les empêche pas de vaquer aux tâches ménagères avec des pics de 24. Elles s’en accommodent bien, selon le médecin. La population n’est pas à l’abri du diabète et de l’asthme. Le ksar de Tit dispose d’un stade et d’un terrain matico, où les jeunes s’adonnent et animent, à leur manière, d’interminables parties de football.
Le plan quinquennal, une valeur sûre
Tit a bénéficié dans le cadre du plan quinquénal de 150 logements ruraux, de 7 km d’électrification de zones agricoles, d’un chateau-d’eau avec forage et de 5 logements de fonction.
La baraka de Sidi-Saleh
Tit est enveloppée magiquement sous les pans du burnous du marabout Sidi-Salah Baba-Ould el-Hadj, d’après les dires des habitants de cette cité, a fait surgir en une seule nuit du néant, cent puits, une mosquée et une grande gasba (genre de clôture qui entoure les habitations). Le secret est bien gardé et la baraka du Cheikh est omniprésente.
Des échanges fructuants
Chaque année, on organise des échanges entre les ksour de Tit et celui d’Akabli, où des familles entières se rendent chez les unes et chez les autres, en y séjournant une semaine entière. Cet échange contribue à tisser des liens solides et à raffermir les relations entre ces deux peuples.
Valeur et beauté de Tit
La valeur et la beauté de Tit tient d’abord de sa variété. Chaque élément qui la constitue est unique, irremplaçable, indispensable. Face à ces cultures, dont on se sent éloigné, on a commis l’erreur de ne pas interroger leur passé, de ne pas en percer le voile des apparences afin de découvrir que derrière ces manifestations religieuses, sportives et culturelles, derrière ces coutumes, se dissimule un monde très élaboré, indivisible, solide, où vivaient, et vivent encore, ces peuples dans un cosmos ordonné et structuré avec une complémentarité du monde moderne. La visite de Tit est à recommander.
                                                                                                                  

Bordj Badji-Mokhtar sous le feu des projecteurs


Il est huit heures du matin, le soleil pointe à l'horizon et les premiers rayons nous harponnent déjà. Chacun prend le soin de bien emballer ses affaires dans un grand sac en plastique afin d'éviter qu'elles ne prennent la poussière durant le trajet. Les chauffeurs sont là et les véhicules aussi dont on a chargé l'un d'eux de réserve de carburant.
Le chef de daïra et le P/APC sont là pour nous accueillir et nous souhaiter la bienvenue. Nous prenons congé d'eux, et rendez-vous est pris pour le dîner. Chacun se précipite pour se jeter sous l'eau, source bienfaitrice afin de retrouver un semblant de forme. Puis tout ce beau monde se retrouve pour le dîner offert en cette circonstance où on foule de tout et de rien. De temps à autre, une anecdote vient ponctuer ces bavardages et le rire se répand. La fatigue commence à se faire sentir et se lit et se dessine sur les visages largement éprouvés par le voyage et chacun se retire pour aller se réfugier dans son lit et dormir, dormir pour être en forme pour le lendemain. BBM a toute une histoire Un Français nommé Laprieur entreprit le creusage d'un puits. Puis un fort fut construit tout près. Ce fort sera appelé fort Laprieur. Après l'indépendance, fort Laprieur devint Bordj Badji- Mokhtar. BBM compte aujourd'hui entre 10 et 12 000 habitants, selon les saisons. Les maisons en toute côtoient étrangement les constructions en dur peintes à l'ocre rouge, couleur typique et distinctive de la région. Il y a quelques années, il n'y avait rien. Aujourd'hui, le village a changé, plusieurs routes sont goudronnées, le reste suivra, l'électricité existe et l'eau potable coule dans les robinets. Le téléphone fixe et le réseau Mobilis permettent de sortir de l'isolement, et les antennes paraboliques vous assurent une bonne ouverture sur le monde extérieur. Les trottoirs entièrement refaits par endroit contribuent à une bonne et meilleure organisation de la circulation. Même Nedjma (téléphonie mobile) sera présente dans les semaines ou les mois qui viennent. Tel est le prix à payer pour cette contrée très éloignée. Les magasins d'alimentation, de confection, de quincaillerie, les restaurants fleurissent un peu partout et les cafés permettent aux jeunes et aux moins jeunes de griller une cigarette sur les terrasses et de s'adonner la dégustation d'un thé mousseux. Ici, la cartouche de cigarette est vendue à 200 DA. De quoi vous donner l'envie de fumer ! La tenue vestimentaire qu'arbore la population est essentiellement composée d'un bazan (genre de gandoura très large) et d'un chèche (turban). La nourriture qui prédomine est sans aucun doute la viande, le couscous et le fameux lait de chamelle qui constitue un élément très nutritif et très apprécié. BBM est en train de s'épanouir et de sortir de sa léthargie. Le village dispose d'un petit aéroport où des Foker assurent une liaison hebdomadaire à destination d'Adrar. Bientôt BBM sera rallié à Alger. Un désengorgement qui apportera beaucoup à cette population dont 80 % parle uniquement le targui. Cinq écoles primaires et un CEM assurent aux apprenants une bonne éducation, et nombreux sont ceux qui percent et qui réussissent. D'ailleurs, le taux de réussite au BEF est parmi l'un des meilleurs au niveau de la wilaya. Ici pas de lycée, la relève est assurée par le lycée de Reggane, à 650 km. Bientôt un lycée ouvrira ses portes à BBM. Durant notre séjour dans la daïra de BBM, des spécialistes du corps médical et des généralistes se sont démenés dans tous les sens pour satisfaire la demande sans cesse croissante de la population avide de soins appropriés. Il faut rappeler qu'au niveau de la daïra, il existe un unique dispensaire et un seul médecin : Zidane, le cousin germain de notre grand footballeur. Oui, il est là depuis quelques années et il y a pris attache et n'envisage nullement de quitter les lieux. Son dynamisme et sa présence quasi permanents rassurent les habitants et méritent amplement notre reconnaissance. Un grand bravo à ce docteur qui a bravé toutes les excentricités des grandes villes pour venir s'installer à BBM, loin des tourments, des affres que connaissent les citadins des grandes agglomérations. Un grand bravo également aux autorités locales (chef de daïra et P/APC) pour nous avoir facilité la tâche et les déplacements. Durant sept jours que dura notre voyage, cette équipe pluridisciplinaire a consulté, vacciné sans relâche des centaines de patients. Des circoncisions ont été également effectuées même sur des enfants parfois un peu âgés (plus de 10 ans). Des soins bucco-dentaires et des extractions ont eu lieu au niveau des établissements scolaires. Pour les malades chroniques, ils seront orientés vers les hôpitaux de Reggane et d'Adrar pour une prise en charge. D'ailleurs, les autorités locales et la société civile ont pleinement apprécié cette initiative de la DSP qui est à féliciter au passage. Conscients de l'importance de l'impact favorable, une autre caravane médicale pluridisciplinaire sera lancée en avril 2007. D'ailleurs, elle est très attendue à BBM. La population a profité d'examens en pneumologie, ophtalmologie, neuro-chirurgie, rééducation, soins dentaires et autres consultations. Tout ce beau monde au service de cette population. Parmi la délégation se trouvaient deux femmes médecins, qui, inlassablement, ont parcouru elles aussi, les pistes, loin de leurs familles pour s'occuper des malades. Un soir, autour de la table, nous avons été surpris par le plat de viande qu'on nous avait présenté. En effet, là, la viande jouit d'une pratique tout à fait particulière. Du bois est brûlé afin de recueillir des braises sur lesquelles on pose un plat métallique rempli de viande assaisonnée et recouvert de papier d'emballage. Puis on recouvre le tout à l'aide de braises et de sable et on laisse cuire. Quel-ques heures plus tard, on sort le plat et on sert. Un vrai délice pour le palais. La viande se coupe toute seule et personne n'ose se retenir pour s'en lécher les doigts. Quant au thé, le soin de la préparation est laissé aux femmes qui vous concoctent un breuvage, élixir mousseux qui vous râpe la langue au premier verre, l'adoucit au deuxième et vous permet une bonne dégustation au troisiè-me. Tout un rituel ici comme nous l'explique un habitué. Le thé a besoin de 3 J. Le premier pour les braises Jamar, le 2e pour les gens Jmaâ, le 3e pour le chant, la discussion Jar. Un soir, juste au moment où le disque solaire allait s'éclipser à l'horizon, une caravane d'une dizaine de dromadaires chargés de sacs, s'apprêtait à prendre le départ en direction de Timiaouine, 150 km plus loin. Timiaouine est une commune de 6 000 âmes. 150 km la séparent de BBM, 150 km de piste chaotique. Epreuve difficile et fastidieuse. La langue qui prédomine est le targui et la présence d'un interprète s'avère indispensable. Au fur et à mesure que l'on approche de la commune, le paysage change étrangement, une végétation verdoyante et luxuriante, des oueds vous accueillent. Un spectacle sublime pour les yeux. D'ailleurs, à l'entrée, nous nous sommes garés à l'ombre d'un arbre gigantesque. Nous étions plus de 15 personnes. Timiaouine est considérée comme zone humide qui implique un passage obligé pour les oiseaux migrateurs. Le staff de la wilaya a pris toutes les mesures pour une prospection et un suivi permanent. A Timiaouine, cafés et magasins aux commerces multiples animent ce ksar et les divers articles proposés n'ont rien à envier à ceux que l'on trouve sur nos marchés. Timiaouine jouit d'un climat subtropical et le sable s'étale à perte de vue. A la tombée de la nuit et en l'absence de nuages, la température chute rapidement. Ici on prend le temps de vivre. BBM, une destination de rêve et de mystère Dans cette contrée lointaine où femmes et hommes vivent en parfaite symbiose avec la nature, où le respect des traditions, le sens de l'accueil et l'hospitalité légendaire nous rappellent que nous vivons tous sur une même planète, où l'harmonie doit régner afin de permettre à chacun de prendre le temps de vivre. La beauté du paysage est tellement fascinante qu'elle fait douter de la réalité. Elle suscite votre émotion et libèrè des soucis et des con-traintes, votre vie en sera transformée. C'est un univers sans limite où l'expression naturelle et la joie spontanée créent une certaine effervescence et vous donnent rendez-vous avec l'histoire, celle de l'Algérie, qui demeure en toute circonstance, un vaste creuset de civilisations. Derrière ces coutumes, ces traditions, se dissimule un monde très élaboré, indivisible, solide où vivent ces peuples dans un cosmos ordonné et structuré. L'aspect culturel reste l'une des plus grandes curiosités de ce pays de l'extrême. Le PSS (Programme spécial Sud) annoncé, pourra sans nul doute donner un coup de fouet autant au tourisme qu'à la réhabilitation du patrimoine culturel et artistique de la région.   

                                                                                                    

                                                                         

Adrar : De la ziarra de blilou à la source« Ain chafia » de bouda


Adrar  : De la ziarra de blilou à la source«  Ain chafia » de bouda
Le ksar de « Blilou » se trouve à une vingtaine de Kms d’Adrar il fait partie de la circonscription administrative de la commune de bouda.
C’est un endroit paisible où il fait bon d’y vivre, c’est aussi une population de plus de 2000 âmes, ses habitants pour la plupart, se rendent quotidiennement soit au chef lieu pour y travailler, soit dans leurs champs respectifs où le travail de la terre et du « JNEN » leur assure la subsistance par la culture des légumes avec palmiers qui émergent du lot.
Mais ce qui distingue ce Ksar des autres c’est l’organisation de la « Ziarra » qui a lieu deux fois par an au lieu d’une à l’instar des autres Ksars de la wilaya.
La première débute les 23 et 24 octobre, la seconde tout juste le deuxième jour de l’Aïd El Adha. Les préparatifs sont longs, éprouvants et contraignants. Ils sont le fruit de toute une année de travail et d’économie et cela même pour les plus démunis. Cet événement religieux est sacré, pour cette population ne laisse personne s’y dérober ou se soustraire. Les invités, les amis, les proches sont tous la et il faut les accueillir.
Pourquoi deux ziarras au lieu d’une ? Parce que c’est l’histoire de deux saints, deux Cheikhs de Zaouia qui vécurent en même temps se vouant une admiration et un respect mutuel, ils décidèrent d’un commun accord et d’un arrangement avec cheikh Benounes et Sidi Rahmani, pour convenir de la célébration et de la cérémonie, pour qu’elle ait lieu le jour pour le premier et la nuit pour le deuxième. Depuis, ce rituel se perpétue attirant de nombreux visiteurs de des villes voisines, dont Regane, Timimoun, Aoulef Kerzaz parfois même de plus loin
Qu’il vente, qu’il pleuve, rien ne peut perturber l’immuabilité de ce grand rassemblement où les hommes parés de leurs plus beaux habits, gandoura et chech, paradent comme de grands guerriers du temps passé et leurs danses sont rythmées par des groups folkloriques, brandissant karkabou et aghhal grosse derbouka » cette attraction dure toute la journée et une partie de la nuit, les participants ne se reposent que pour aller faire ripaille brochettes » Melfouf », couscous garni de légumes et de viande sont dégustés par de nombreux convives dont le nombre et parfois ahurissant et depasse amplement les 2000 ou 3000 personnes, tout a beau monde se retrouve assis à même le sol en guise de table, une toile cirée est étalée et des groupes se constituent par 8 et par 10 et après le entrés proposées : Melfouf, hors d’œuvre, c’est le plat de consistance ( couscous) qui fait son apparition, recouvert d’un couvercle comme le veut la tradition. Aussitôt, l’un des invités, après avoir pris le soin de se laver les mains, s’empare de la viande et commence la distribution, par une répartition équitable « Tesmar » ou chacun attend patiemment son tour. Sitôt la viande morcelée et déposé à l’endroit préalablement creusé dans le couscous, on s’empresse de se l’envoyer au fond du gosier, celle manière de faire trouve son explication dans deux versions différentes.
La première explication nous renvoie au passé où les gens pauvres et démunis ne pouvaient se permettre de consommer la viande quotidiennement, alors quand l’occasion se présentait , autant le faire avec parcimonie, la deuxième vous oblige à manger le couscous fourni dans un grand plat en bois. Alléché par le morceau de viande on n’hésite pas à emballer tout ça dans la cuillerée.
On ne peut par la suite se retirer sans prendre les 3 verres de thé le 1er est amère comme la vie, 2 doux comme l’amour et en fin le 3 léger comme l’air.
Le thé bien entendu sevi sous forme force de décoction ou il a bouilli sur les braises dans un Brasero « mejmer » » Blilou et toute la région de Bouda sont surtout portés pour leurs bain de sable chaux et sa source thermale « Ain Chafia » quand on souffre d’arthrose, de mal de dos, de rhumatismes, il est tout à fait recommandé d’enfouir une partie « malade » dans le sable la tête, quand à elle, sera recouverte d’un drap retenu par des piquets de fortune : branches de palmier l’enfouissement peut durer de 1 à 3 heures.
Une fois sorti de trou, on vous couvre d’une couverture et on vous apporte un bon bol de soupe « LEHSSA » cette opération pourrait se répéter également 1,2 et 3 fois il parait que ceux qui l’ont assagi se sont sentis soulagés et leurs souffrances ont fini par s’estomper.
La période recommandée va du mois d’avril ou mois d’octobre la source thermale « Ain Chafia » est l’endroit indiqué par référence pour les soins appropriés pourvu que la foi soit présente.
On raconte que le saint Cheikh Sidi M’hamed avait pris l’initiative durant les années allant de 1900 à 1930, et ordonner de restaurer une ancienne foggara. Il avait demandé aussi à tous les fellahs des champs avoisinants de ne pas les cultiver et attendre la fin des travaux. Tous se sont soumis à l’exception d’un seul qu’en fait fi. Puis réalisant la gravité de son acte, il se rend chez le cheikh pour lui faire part de sa conduite celui-ci lui suggèrera de couper les épis et de les laisser tels quels.
Un fois la besogne terminée le fellah insoumis fut surpris, de retrouver ses épis transformés et la conduite souterraine de la foggara donna naissance a une source connue aujourd’hui sons le nom de « Ain Chafia »des handicapés retrouvèrent leurs jambes et certains muets, la parole ; incroyable cependant mais vrai !Si auparavant, les gens éprouvaient d’énormes difficultés pour s’y rendre à cause de l’ensablement puisqu’une piste non balisée vous conduisait, aujourd’hui, la route est la et d’Adrar à Ain Chafia, on met à peine 20 minute, c’est peut être une manifestation divine, sans aucun doute ! L’eau propre de la consommation est très bonne et facilite la digestion. Pour l’anecdote, si vous êtes invité à Bouda , une fois la panse remplie, de retour à Adrar la faim vous tenaille : ce résultat est dut à l’eau, pour revenir à la célébration de la Zarra, il est utile de préciser que la veille la coupole qui abrite le tombeau du saint est passé à la chaux et décorer de branches de palmiers les habitants de Moulay Mimoun et de Beni Abdessadek arrivent de leur ksar respectif, arborant drapeaux et d’énormes étendards multicolores. Certains destinés à l’habillement du tombeau.
Durant toute la matinée c’est la parade, c’est la danse en continu où les fusils font parler la poudre
Cette fête continue tard dans la nuit et permet aux femmes libérés de leurs tâches ménagères, de prendre part aux festivités Folkloriques, Baroud, Tbal constituent une véritable attraction, tous se sentent bien et personne ne ressent le besoin de quitter ce spectacle envoûtant, cette tradition nous amène à dire que le retour aux sources nous conduit inéluctablement à éviter les excès de la civilisation contemporaine de ne pas être esclave passif de la télévision et du téléphone mobile. Là au moins les gens existent et l’expriment en cette première journée appelée « MIZE » qui attire un nombre réduit de convives, mais par contre le deuxième jour, pour la « ZIARRA » c’est l’attroupement généralisé.
Point de place : ni pour les véhicules un nombre fou ça grouille de partout, la même ferveur, la même cérémonie gagne aussi la population de « GSIBA » à quelques kms plus loin, qui célèbre la Ziarra de Sidi Saïd.
Un phénomène qui perdure depuis des siècles et célébrer à travers les 294 ksours que compte la wilaya beaucoup de mystères, beaucoup de secrets entourent cette manifestation religieuse que clôture une « fetha » on des versets coraniques sont récités depuis le crépuscule jusqu’à l’aube.
Puis tous ces gens se dispersent avec une seule idée en tête, remette cela à l’année suivante.
C’est un monde qui vit en parfaite harmonie où le besoin d’aider son prochain est omniprésent, où les gens n’ont rien mais s’habillent de modestie, la visite de cette région est à recommander et sa source, « Ain Chafia » n’a pas encore fini de nous étonner et de nous surprendre.
A vos montures ! 
                                                                                           

Adrar : entre la viande de dromadaire et celle du «Si Daoun»


Si de nombreux habitants de la ville d’Adrar, à l’instar des autres de la wilaya ,optent pour la viande de dromadaire, ce quadrupède, bête légendaire connue surtout pour sa résistance ,sa sobriété et son endurance ,d’autres préfèrent celle du ‘si daoun ‘ issu d’un croisement ovino-caprin.
Néanmoins ,les connaisseurs ont une préférence pour le chamelon (el-hachi) qui est à la chamelle ce qu’est l’agneau à la brebis. Même si son poids varie entre 80 et 100 kilogrammes, sa viande tendre, une fois cuite, ressemble à s’y méprendre à celle du veau et son goût très apprécié fait du chamelon un animal très prisé et que les Sudistes n’hésitent pas à sacrifier lors des cérémonies de mariage ou de «ziarra» (fêtes religieuses). Conseillée pour une catégorie de malades parce que dépourvue de cholestérol, on a souvent vu les gens du Nord l’acheter et l’acheminer en avion afin de la déguster en famille : un régal ! Dans certaines régions d’Algérie, manger de la viande cameline est considérée comme un acte incompréhensible, voire répugnant, alors qu’on se lèche les babines après un bon plat d’escargots. Aujourd’hui, il faudrait se rendre à l’évidence que cette viande renferme beaucoup de protéines dont les consommateurs ont saisi les qualités nutritives et le prix attractif. En effet, la viande de dromadaire est cédée 700 da le kilo, hachée, elle ne dépasse guère les 900 da, ce qui contribue amplement à faire des économies. Soulignons qu’auparavant, elle était cédée à 300 da seulement.
Mieux, ne dit-on pas que le lait de chamelle est vivement recommandé pour les femmes qui éprouvent des difficultés à procréer. Il n’est pas rare de voir de gros camions à remorque chargés de dromadaires, rouler en direction de Tindouf et de Béchar. Parfois, le voyage s’effectue de nuit afin d’éviter les grosses chaleurs de la journée pour les hommes et le matériel roulant car ce «vaisseau du désert» comme on le surnomme ne se plaint nullement du soleil. Contrairement à l’abattage des ovins et des bovins, que tout le monde connait, celui réservé au dromadaire diffère par de nombreux points.
La pratique consiste à le saigner d’abord au niveau de la veine jugulaire jusqu’à ce que l’animal, ayant perdu tout son sang et ses forces, puisse être égorgé et dépecé. Les morceaux de choix gravitent autour de sa colonne vertébrale (sardana) et la graisse de sa bosse (derwa) très bonne au demeurant et conseillée pour ses vertus thérapeutiques. Une autre viande, ovine cette fois, fournie par une race locale, (si daoun) elle-même le fruit d’un croisement entre ovins et caprins, est très appréciée et son prix bien qu’en hausse (1000 da le kilo) incite la majorité des consommateurs à l’acheter. Certains gens du Nord continuent à se procurer la viande ovine du Nord dont le prix avoisine celui du nord (1400da).
Dans le domaine de la richesse culinaire de nos régions si la «rechta» et la «tchakhchoukha» s’avèrent de véritables délices, dans la wilaya d’Adrar, «khobz el guola et ennour» constituent de vrais régals parfumés d’herbes aromatiques du Grand Sud. Pour l’anecdote, les mets cités se mangent avec les doigts car l’utilisation de la fourchette et de la cuiller en est bannie.
                                                                                                          

Investissement à Adrar : de grandes opportunités

Oser s’aventurer, ou s’exposer durant la journée dans la région d’Adrar, cette partie de l’Algérie profonde où l’on recense les plus fortes températures (entre 46 et 48 degrés) durant la saison estivale, relève de l’exploit, de la vaillance et du défi. On a l’impression que le soleil qui tape fort est juste au-dessus de nos têtes. Se protéger de ses rayons qui vous transpercent, vous lézardent ne sert à rien, puisque la chaleur torride, lourde, écrasante, mordante, vous serre la gorge, dessèche votre bouche, et mortifie les crânes aussi.
Ceci n’empêche nullement les habitants d’Adrar de jeûner comme tout le monde dans ces conditions difficiles et insupportables et de vaquer à leurs occupations quotidienes. Les traditions ancestrales, ataviques; se perpétuant, ainsi pour l’adolescent, jeûner pour la première fois, fait l’objet d’un rite particulier. Une véritable cérémonie, est organisée. La veille du carême, notre jeune est conduit sur une terrasse, muni d’une glace afin d’observer le croissant. Sitôt ce geste accompli, ses proches se hâtent de lui faire porter des habits neufs .Ce soin est généralement laissé à la grand-mère .
Une gandoura et un «cheche» (turban) d’un blanc immaculé sont choisis pour la circonstance. Puis, autour d’une table garnie de viande grillée et de fruits, l’adolescent se remplit la panse jusqu’à se gaver, en prévision d’une longue et rude journée où il faudrait tenir et résister.
A la rupture du jeûne, il est félicité par sa famille, ses amis l’honorent de quelques billets bien mérités.Du lait, des dattes et une délicieuse soupe connue sous le nom de «lahssa» font partie du menu.Les mains du jeune sont enduites de henné et ses yeux passés au «khol». On lui enfile aussi un anneau en argent .
Et voilà notre jeune homme devenu adulte
Le rituel du thé est incontournable, un thé aux trois lettres «J». La première lettre «J» (jmer ou braises), la seconde «J»(pour la jmaâ ou le groupe )et enfin la troisième «J» (pour le jarr ou le chant). Aux environs de 22 heures, direction la mosquée pour les prières surérogatoires (tarawih) qui durent environ une heure.Retour à la maison pour faire ripaille et sortir soit afin de rejoindre le centre-ville pour les grandes cités soit s’affaler sur le sable doux et fin des dunes dans les ksour.
Là, on parle, de tout et de rien, les téléphones s’invitent majestueusement à la soirée. L’un des présents s’éclipse discrètement pour aller chercher ce thé, breuvage qui vous assure énergie et force. Les femmes, une fois les tâches domestiques accomplies, se retrouvent entre elles, évoquant, les recettes du jour, les dernières séquences du feuilleton que personne ne rate.
L’heure du «shor» est aux alentours de trois heures trente, voire un peu plus .Si certains continuent à se gaver littéralement de couscous arrosé de soupe ou de lait caillé, d’autres par contre se contentent de quelques poignées de «sfouf», dattes concassées et gardées dans une «tadara», ustensile en osier, et de gorgées d’eau ou de lait.
Un verre de thé pour clôturer le tout et le tour est joué, le ventre bien rempli afin d’entamer la journée. Et on croise surtout les doigts pour qu’il n’y ait pas de coupures d’électricité : pas d’électricité, pas de fraîcheur, pas d’eau, pas de feuilleton. La vie tourne au ralenti ! Dur, dur est le Ramadhan à Adrar.Mais selon la direction de la Sonelgaz, cette année, toutes les dispositions ont été prises, changements de postes transformateurs, de supports vétustes et surtout de bouclage de lignes au niveau des points noirs recensés l’année dernière afin de mettre fin aux perturbations et les Adraris sont sûrs de passer un bon Ramadhan .
                                                                                           

Adrar : rites et coutumes du Ramadhan

Oser s’aventurer, ou s’exposer durant la journée dans la région d’Adrar, cette partie de l’Algérie profonde où l’on recense les plus fortes températures (entre 46 et 48 degrés) durant la saison estivale, relève de l’exploit, de la vaillance et du défi. On a l’impression que le soleil qui tape fort est juste au-dessus de nos têtes. Se protéger de ses rayons qui vous transpercent, vous lézardent ne sert à rien, puisque la chaleur torride, lourde, écrasante, mordante, vous serre la gorge, dessèche votre bouche, et mortifie les crânes aussi.
Ceci n’empêche nullement les habitants d’Adrar de jeûner comme tout le monde dans ces conditions difficiles et insupportables et de vaquer à leurs occupations quotidienes. Les traditions ancestrales, ataviques; se perpétuant, ainsi pour l’adolescent, jeûner pour la première fois, fait l’objet d’un rite particulier. Une véritable cérémonie, est organisée. La veille du carême, notre jeune est conduit sur une terrasse, muni d’une glace afin d’observer le croissant. Sitôt ce geste accompli, ses proches se hâtent de lui faire porter des habits neufs .Ce soin est généralement laissé à la grand-mère .
Une gandoura et un «cheche» (turban) d’un blanc immaculé sont choisis pour la circonstance. Puis, autour d’une table garnie de viande grillée et de fruits, l’adolescent se remplit la panse jusqu’à se gaver, en prévision d’une longue et rude journée où il faudrait tenir et résister.
A la rupture du jeûne, il est félicité par sa famille, ses amis l’honorent de quelques billets bien mérités.Du lait, des dattes et une délicieuse soupe connue sous le nom de «lahssa» font partie du menu.Les mains du jeune sont enduites de henné et ses yeux passés au «khol». On lui enfile aussi un anneau en argent .
Et voilà notre jeune homme devenu adulte
Le rituel du thé est incontournable, un thé aux trois lettres «J». La première lettre «J» (jmer ou braises), la seconde «J»(pour la jmaâ ou le groupe )et enfin la troisième «J» (pour le jarr ou le chant). Aux environs de 22 heures, direction la mosquée pour les prières surérogatoires (tarawih) qui durent environ une heure.Retour à la maison pour faire ripaille et sortir soit afin de rejoindre le centre-ville pour les grandes cités soit s’affaler sur le sable doux et fin des dunes dans les ksour.
Là, on parle, de tout et de rien, les téléphones s’invitent majestueusement à la soirée. L’un des présents s’éclipse discrètement pour aller chercher ce thé, breuvage qui vous assure énergie et force. Les femmes, une fois les tâches domestiques accomplies, se retrouvent entre elles, évoquant, les recettes du jour, les dernières séquences du feuilleton que personne ne rate.
L’heure du «shor» est aux alentours de trois heures trente, voire un peu plus .Si certains continuent à se gaver littéralement de couscous arrosé de soupe ou de lait caillé, d’autres par contre se contentent de quelques poignées de «sfouf», dattes concassées et gardées dans une «tadara», ustensile en osier, et de gorgées d’eau ou de lait.
Un verre de thé pour clôturer le tout et le tour est joué, le ventre bien rempli afin d’entamer la journée. Et on croise surtout les doigts pour qu’il n’y ait pas de coupures d’électricité : pas d’électricité, pas de fraîcheur, pas d’eau, pas de feuilleton. La vie tourne au ralenti ! Dur, dur est le Ramadhan à Adrar.Mais selon la direction de la Sonelgaz, cette année, toutes les dispositions ont été prises, changements de postes transformateurs, de supports vétustes et surtout de bouclage de lignes au niveau des points noirs recensés l’année dernière afin de mettre fin aux perturbations et les Adraris sont sûrs de passer un bon Ramadhan .
                                                                                                  

récit d’une Omra

Adrar : récit d’une Omra !

Lorsqu’on nous annonce l’accord de notre inscription pour l’accomplissement d’une ‘Omra, on n’ y a pas cru, parce qu’auparavant le doute persistait. Imaginez Adrar, La Mecque, une sacrée distance. Le départ est imminent et tout un dossier à fournir en plus du passeport, une condition obligatoire pour la candidature.
Dossiers solidement ficelés ,ils furent remis au premier responsable des œuvres sociales, qui nous précise qu’il ne faudrait surtout pas badiner avec la vaccination , acheter le carnet et procéder au change auprès de la banque :130 euros pour 15 000 DA.
Une fois toutes ces formalités accomplies, restent les bagages à préparer : vêtements et un second sac réservé aux ustensiles de première nécessité : cafetière, théière, marmite, quelques légumes et surtout dattes, thé, sucre et j’en passe. Certains emportent même de la viande séchée.
Il faut aussi songer à laisser des provisions aux enfants, pour les couples et s’accorder à asseoir des règles bien distinctes à appliquer.
Après quelques jours de répit, sous un soleil de plomb, ‘ramadhan’ sonne à nos portes et il faut changer son régime alimentaire, ses horaires de repos, ses habitudes et dire au revoir au bon sommeil qui, va nous manquer et ses traces se liront sur les visages aux yeux cernés.
Un mois de piété, de pardon, de clémence et de soumission, mais dans les marchés, c’est la flambée des prix, la valse des étiquettes.
Revenons à notre périple. Avant d’atteindre Alger, la capitale, il est nécessaire de passer par plusieurs étapes. D’abord la ville de Béchar, ville cosmopolite où la circulation routière à l’intérieur du tissu urbain est pénible contraignante ; un vrai casse-tête chinois qui vous rend dingue : une seule voie afin de rallier le centre-ville. Et ce phénomène risquerait de perdurer et les habitants en pâtissent.Passé Béchar, direction Oran, capitale de l’ouest algérien. Nous venons de franchir 1300 kms et il reste encore 400 bornes à faire. À la sortie de Saïda, un épais brouillard opaque gêne considérablement la circulation obligeant les automobilistes à allumer leurs feux de position. Brouillard qui n’allait se dissiper qu’à partir de Relizane , passage incontournable pour atteindre la fameuse autoroute. Heureusement l’autoroute Est/Ouest nous facilite le trajet, mais avec les imprudents de la route « ces chauffards » les dépassements à droite, la vitesse excessive on n’est pas encore sorti de l’auberge ! Bien que la vitesse soit limitée entre 80 et 120 kms. certains conducteurs vous dépassent allègrement à des pointes qui frôlent les 160 ,voire 180 kms ! Mais quand les gendarmes sont là, tout redevient normal comme par magie. Au niveau de Blida, l’encombrement se fait terriblement sentir et se faufiler et parvenir à destination de l’aéroport, il faudrait une certaine patience ! Une fois sur place, nous nous retrouvons confrontés face à un véritable dilemme. Pas de chariot disponible à l’extérieur et quand on aperçoit un, il est solidement agrippé par une personne qui vous propose de transporter vos bagages moyennant bien-entendu une somme. Péniblement on arrive devant le premier poste de contrôle où tous les bagages sont systématiquement passés au scanner et nous passagers, nous subissons une fouille corporelle.
Rien n’est laissé au hasard ! Une fois le seuil de cette entrée franchi ,comble de l’ironie ,des chariots bien alignés se trouvent là et en grande quantité. Billets en main ,il faut vite se rendre au guichet numéro un pour l’enregistrement des bagages .Mais quelle fut notre surprise lorsqu’on nous avise du changement de destination. Initialement prévu pour El -Madina ,on se retrouve malgré nous partants pour Djeddah dans un mécontentement général. Retour à la salle d’embarquement, nous passons de fouille en fouille et de nouveau des queues interminables se forment et les gens s’impatientent. Police des frontières, personnel chargé de l’embarquement, douane, toute une panoplie de formalités auxquelles chacun se soumet dans la plus grande discipline.Et encore une autre fouille, cette fois-ci du personnel navigant saouédien. Pas de ciseau, pas de couteau et chacun subit également un contrôle magnétique. Finalement tout ce beau monde dont la plupart porte des gandouras, se trouve à l’intérieur d’un ‘Boeing 777′. Il est 19 heures 59mn quand le commandant de bord annonce la rupture du jeune. Trois dattes sont servies ,une gorgée d’eau et puis RIEN !!! Mais encore une fois, la solidarité des passagers algériens dépasse tout entendement : Dattes ,bourek, pain maison ‘matloue) eau minérale fusent de partout et cet élan eut raison de l’équipage ..Djeddah ,notre destination sera atteinte dans cinq heures environ. Pour le moment, l’avion est en pleine phase de décollage et après quelques minutes ,l’altimètre affiche les 6 000 mètres ,la température a déjà chuté. Vitesse de croisière, 900 kms, température extérieure, moins 49 degrés, altitude, plus de 11000 mètres ! Une visite de cet appareil s’impose. Commençons par les toilettes dont la propreté laisse à désirer .Après une heure de vol, une petite collation nous est servie. Du riz sans viande, des biscuits, un café, jus et c’est tout ! Pour le ‘shour’ chacun se débrouille. C’était sans compter sur le lien qui unissait les passagers : Poulet, fromage , frittes, fruits thé de la nourriture à profusion ; on nourrissait même les hôtesses de l’air !
Une fois gavé, chacun vaque à ses occupations, conversations, lecture de quelques versets coraniques ….
Cinq heures se sont écoulées et on annonce un atterrissage imminent, ceintures de sécurité attachées, ce gros porteur se pose avec quelques frayeurs. L’avion a d’abord glissé sur la droite puis sur la gauche avant de se rétablir. Un ouf de soulagement est poussé par tous une fois l’appareil immobilisé. Une fois dehors, un souffle chaud vous accueille à l’aéroport de Djeddah .Tous les passagers sont orientés vers une grande salle réservée à l’accueil. Drôle d’accueil ! Des queues interminables devant des guichets presque vides où seuls deux ou trois agents vous lancent des regards furtifs, l’air hautain, une attitude narguante qui vous gêne. Quatre heures quarante du matin, c’est l’heure de ‘el imssek’ Rien à l’horizon ! Nous avions sur nous une seule bouteille d’eau minérale qui fut répartie avec parcimonie. Une fois les formalités policières accomplies ,nous nous retrouvions de l’autre côté afin de récupérer nos bagages jétés à même le sol sans aucune surveillance ! Vite ,il faut se dépêcher pour embarquer. Complètement avachis,nous roulons maintenant en direction de ‘el mitak’,à 100kms de Djeddah,pour se purifier et mettre ces fameuses serviettes blanches. De retour de ces ablutions, une fois à l’intérieur du bus ,un saoudien de la compagnie des transports allume une cigarette. Nous sommes restés bouche bée, et lorsque la remarque lui fut faite, il se perd en excuses. Direction La Mecque ,que nous atteignons aux environs de midi trente (heure locale ). Nous sommes éveillés depuis pratiquement deux jours et cette chaleur lourde, pesante et écrasante commence à se faire sentir et la fatigue gagne du terrain. Après une longue attente qui nous paraissait interminable, les clefs des chambres nous sont remises et chacun s’affale en attendant la rupture du jeûne.
Une fois la prière du ‘maghreb’ accomplie, retour à l’hôtel.
Il faut se rassasier, se détendre un peu et filer vers la mosquée ‘el harem’ pour la prière ‘d’el ichaa’. Prière face à la ‘Kaaba’ vous donne la chair de poule et voir ce nombre impressionnant de fidèles venus de pays différents implorer Dieu, demander sa miséricorde, son pardon vous pousse à vous soumettre davantage. Sitôt la prière accomplie, il faut se soumettre et accomplir les rites de la ‘OMRA’. Rappelons que nous portons toujours nos serviettes blanches. Au centre de la mosquée là où se trouve ‘LA KAABA’, un néon vert indique le point de départ. Sept tours, sept circambulations sont nécessaires autour desquels, implorations ,’douaa’incantatoires sont récités et une fois au niveau de ‘MakamSidna Ibrahim’, lever la main droite et prononcer gloire louange au bon Dieu, Allah ouakbar ! Ensuite, c’est le rite de ‘safaoua el marwa’ qui nous attend, deux longs couloirs qu’il faut traverser sept fois avec des ‘douaa’. Une fois au niveau d’une petite lumière verte, une foulée s’impose, pour les hommes seulement ! À la sortie tu bois de l’eau de ‘zam-zam’ ,te couper quelques cheveux afin de pouvoir ôter les serviettes. La ‘Omra’ est terminée. Il est cependant possible de refaire une deuxième en observant certaines règles .Au moment de la rupture du jeûne, des bienfaiteurs installent des toiles cirées et déposent des boites remplies de victuailles : eau, jus, gâteaux, dattes et la demande est sans cesse croissante. L’eau ‘Zamzam’ coule à flot. Fraiche des bonbonnes thermos, elle demeure salvatrice et vous permet de vous désaltérer et d’étancher la soif de la journée oh combien dure et chaude. Seul inconvénient, au départ de la mosquée, pour remplir votre gourde ou votre bidon , l’eau vous est proposée par des jeunes de la ville au prix de 20 ,30 riyals voire plus. .Son transport à l’hôtel, si les jambes vous lâchent, coûte aussi une petite fortune.
UN DîNER À LA SAOUDIENNE
Durant notre séjour ,nous avons fait la connaissance d’un bijoutier saoudien qui a invité à diner chez lui. Rendez-vous est donc pris et il propose de nous y conduire.
Les coutumes changent. Première impression :pas de table ou de ‘meida’ comme chez nous ;une toile cirée est étalée à même le sol sur laquelle sont disposés les couverts. Pas de lait ,d’eau et des dattes. Nous avons insisté afin de respecter la tradition. La ‘samboussa ‘ ,sorte de bourak à la forme triangulaire ,ensuite le ‘khamir’ sorte de beignet sont servis au moment de la rupture du jeûne avec une tasse de café, un café à la couleur jaunâtre et au goût amer qui ne passe pas. Puis une chorba ou soupe défile suivie de verres de jus. À la Mecque ,les gens prennent le temps de rassasier ,un bon petit quart d’heure avant de se lever pour la prière. Au cours de la discussion, le propriétaire des lieux m’apprend que si l’électricité n’est pas chère, il faut compter 150 riyals par mois en pleine saison estivale (4 climatiseurs ,2 frigos ,en plus des autres accessoires )et seulement 60 ou 80 en hiver. La bouteille demeure chère par rapport à notre pays (16 riyals environ )
Le loyer varie entre 1 200 et 1 500 pour un logement mais 3 600 riyals pour un commerce
Après la soupe, c’est la ‘labania’ sorte de flan très apprécié par les enfants et très consommé. L e change parallèle demeure en dents de scies : entre 23 et 30 riyals pour 1000 DA, et entre 540 et 480 pour 100 euros selon le cours du jour bien entendu. La tenue vestimentaire des hommes se compose d’un ‘iqual’ cerceau noir, de la ‘ghotra ‘(châle blanc), ou ‘ chemagh’et la fameuse gandoura blanche .On peut également porter le ‘bichta’ burnous très léger.
EL MADINA ,SES RITES, SES SURPRISES !
Elle se trouve à 440 kms au nord de La Mecque. C’est une ville cosmopolite de différentes ethnies de plus de trois millions d’habitants. Son pôle d’attraction principal demeure bien-entendu la mosquée du prophète Mohamed (qsssl)un véritable bijou architectural qui accueille un nombre impressionnant de fidèles ,un million peut-être voire plus. Sa grande esplanade, une extension qui permet également aux fidèles d’accomplir les prières grâce notamment à la mise en place automatique de parasols géants qui vous protègent des rayons du soleil. Prières, visites guidées font partie du quotidien .Mais quand il s’agit du mausolée du prophète (qsssl)il faut s’attendre à un monde fou.
Une à fois à l’intérieur de la mosquée, des vendeuses ,des vendeurs ambulants vous proposent divers objets hétéroclites, mais gare à la descente de la police qui opère sans pitié et ramasse tout ce qui traine malgré les pleurs et les excuses. Une visite s’impose vers la mosquée de ‘Kouba’où s’acquitter de deux prières équivaut à une ‘Omra, car c’est la première mosquée construite par le prophète Mohamed(qsssl)et pour mieux rafraichir les mémoires ,la chamelle conduite par Sidna Mohamed (qsssl) choisit cet endroit pour s’asseoir et ce lieu fut retenu pour la construction de l’édifice religieux. Puis, direction vers le mont (djebel Ouhoud)théatre de batailles rangées entre les musulmans et les infidèles et mécréants.
RETOUR AU BERCAÏL
Une affiche placardée tout près de l’ascenseur par l’agence de voyage nous informer que le départ prévu pour Djeddah est fixé le jour suivant à deux heures du matin. Encore une nuit blanche ! C’est la ruée .Valises ,cabas disparaissent au fond de gros sacs blancs et rayés ,solidement ficelés .
Les bidons de 10 litres de ‘zamzam’ sont plastifiés, règlement oblige ! Un camion supplémentaire fut affrété pour le transport. Finalement les deux bus s’ébranlent. Difficile de sortir de Médine même à cette heure tardive à cause d’un encombrement de véhicules. Les bus s’élancent et roulent à 80 kms. Nous pensions qu’à ce rythme, le voyage va perdurer, mais une fois sur l’autoroute le chauffeur en gandoura et sandales accélère pour atteindre les 120 kms. Le compteur indique une vitesse maximale de 140 ,elle sera atteinte dans un moment .
4h30 arrêt, ablutions et prière collective
Il est un peu plus de sept heures quand les bus s’immobilisent sur le parking de l’aéroport de Djeddah. Vite il faut courir chercher un chariot et attendre le camion pour charger les bagages Une fois récupérés, la tâche s’annonce ardue et délicate .Toutes les valises seront emmaillotées doivent obligatoirement passer par une machine de plastification moyennant la somme de 20 riyals.
Peine perdue d’essayer de convaincre l’agent ,il faut payer un point c’est tout ! Puis, direction l’enregistrement, un passage redouté par les passagers à cause de l’excédent du poids. Pour un surplus, le prix à payer est de 45 riyals le kilo. Les formalités terminées, c’est l’embarquement à destination d’ Alger la blanche, capitale de notre patrie qui nous a terriblement manqué. Une fois sur place, rebelote il nous reste encore 1300 bornes à se taper !
S. A. T.

UN COMMENTAIRE

Lac,artisanat et le fort

 Entre le lac de Timimoun, l’artisanat de Fatis et le fort de Tinerkouk
Vers 16 heures, nous prenons la route en direction de Timimoun, elle se trouve à 200 km d’Adrar et à 1200 km d’Alger. Après 40 km, se dresse au loin la raffinerie de gaz de Sbâa. Une raffinerie qui alimente toute la ville d’Adrar et la centrale électrique. Et dire qu’il y a quelques années, personne n’imaginait que les ménages de cette ville utiliseraient son énergie. Aujourd’hui, le gaz est là et les Chinois aussi.
Reportage réalisé par Mohamed El HachemiNous continuons notre route pour rejoindre la daïra d’Aougrout qui renferme elle aussi un gisement de pétrole. Sur le bord de la route, un énorme pylône électrique. Le vent de sable de la veille a eu raison de lui. Il n’a pas pu lui résister et il s’est affaissé provoquant une grosse coupure de courant. Ici, quand le temps se dégrade et se déchaîne, le vent charrie des grains de sable qui vous piquent et vous étouffent. De chaque côté de la route, c’est le plat absolu sous un ciel azuré. Au loin apparaît le plateau de Tadmaït qui se prolonge et s’étale dans toute sa splendeur et sa grandeur jusqu’à Menéa (El Goléa). Puis apparaît Hougrout, la cité aux 12 ksour sur la RN 51, empruntée par de nombreux camions et bus à cause de son bon état. Deux heures plus tard, apparaît Timimoun, l’oasis Rouge qui a fait et qui fait rêver de nombreux nostalgiques. D’illustres visiteurs ont été ses hôtes. De l’ancien secrétaire général de l’ONU «Perez de Cuellar» à l’ancien président Chadli et, récemment, notre président Bouteflika. L’unique station d’essence vous accueille et les travaux en cours montrent bien qu’elle en avait besoin et que son extension était nécessaire. Des habitants nous apprennent que parfois, pour faire le plein, il faut s’armer de courage et de patience. Un seul pompiste pour le gaz-oil, l’essence et le gaz. Timimoun demeure une ville du passé qui tente désespérément d’émerger du sable et se hisser inéluctablement dans le présent. Timimoun, région féerique par excellence, continue d’exercer un charme fascinant sur ses visiteurs. Les vieux ksour pullulent et les anciennes forteresses, vestige d’un passé glorieux, se dressent encore aujourd’hui et témoignent d’une époque où le Gourara était le centre d’une brillante civilisation. Le mérite de l’architecture revient sans aucun doute à un capitaine français qui entreprit au début du siècle la construction de la porte du Soudan, la mosquée et le célèbre hôtel «Oasis Rouge» dans un style qui fait la particularité de la cité. Les paysages fantomatiques ont inspiré plus d’un cinéaste. Mohamed Chouikh, Rachid Bouchareb y a tourné Cheb et le célèbre Bertolucci a filmé dans la région Thé au Sahara. Aujourd’hui, le tourisme est à déplorer. Dès l’occupation française en 1900, les chaâmba, les chorfa, des gens d’El Bayadh, d’El Abiod Sidi Cheïkh, de Tlemcen et de Laghouat vinrent s’installer dans la région. Il y a quelques centaines d’années, les eaux du grand lac s’étendaient à perte de vue sur plusieurs kilomètres. Passage vers le Tanegrouft et l’Afrique noire par Tambouctou, porte vers El Goléa (Menéa) qui voyait des caravanes aller jusqu’à Gabes. Des tissus, du miel, du beurre transitaient vers Timimoun chaque année vers la fin du XIX siècle, destinés à la vente vers des contrées lointaines. Aujourd’hui, ce lac est enfoui mais la toponymie locale montre que tous les villages vivaient par et pour le lac. El Marsa (le Port) et Aguelman (le Lac) en témoignent encore. Tous les ksour sont électrifiés. Des écoles ont poussé comme des champignons au beau milieu du printemps. A Timimoun, les routes constituent l’épée de Damoclès. Autant des nids-depoule, des chaussées déformées qui rendent la vie difficile aux automobilistes. Rien n’a changé à Timimoun et pour mieux illustrer cette vérité Rachid nous confie : «Même mon grand-père, mort depuis des décennies, parviendrait, s’il retrouvait la vie, sans encombre à trouver son chemin pour rejoindre son domicile.» Avec des milliers d’habitants arborant des tenues aux couleurs multiples, Timimoun est connue pour ses nombreuses «ziarra» et sa troupe musicale de «Ahl Eleïl» chante sous l’émerveillement de tous, des airs ancestraux qui ont largement dépassé les frontières du pays. Les chants de «Ahl Eleïl» sont des psaumes simples qui chantent Dieu et son Prophète (QSSSL) et l’amour impossible. Dès la tombée de la nuit, la complainte merveilleuse emplit les ksour. Les femmes rythment ces chants en mouvement, tournant le moulin de pierre (r’ha). Les constructions en dur côtoient étrangement les maisons en «toub» dont les plafonds sont faits de troncs de palmiers, de palmes et d’argile. Elles comportent toutes des terrasses, lieu de refuge durant la saison estivale. Il faut dire que beaucoup ne disposent pas encore de climatisation. Les cruches recouvertes de piassava (fibre de palmier) sont utilisées pour conserver l’eau fraîche. La région de Timimoun comporte beaucoup de sites magnifiques et enchanteurs qui exercent une étrange fascination sur celui qu’elle accueille. Lors de la célébration de la naissance du Prophète (QSSSL) durant l’après-midi, tous les habitants de la région et d’autres venus de contrées lointaines se regroupent à Zaouit Sidi-Belkacem où les danses sous un rythme effréné de bendir et de karkabou font fureur. Un spectacle qui vous destresse ! Chaque tribu déploie largement un étendard qui déterminera le vainqueur à qui revient l’honneur de l’organisation. Dans la nuit, tout ce petit monde repart en direction d’un autre ksar appelé «Macine». Une grande fatha est célébrée, accompagnée de versets coraniques et de louanges à Dieu et à son Prophète (QSSSL). De Timimoun, on prend la direction vers Tinerkouk. A 30 km, se trouve la grotte de Yeghzer qui représente un véritable mystère. Si en été, la température extérieure dépasse les 50 degrés, à l’intérieur, une fraîcheur vous accueille et vous oblige à vous couvrir au fur et à mesure que vous pénétrez dans cette enceinte magique. D’ailleurs, les gens viennent s’y réfugier car le mercure gravite autour des 20°. Une vraie aubaine pour ceux qui aiment roupiller. La tenue qu’arborent la majorité des habitants est sans conteste la gandoura et le cheche (turban). L’attachement à cet accoutrement s’explique par de nombreux avantages. En effet ce turban, long de plusieurs mètres, enroulé sur la tête, constitue un véritable rempart contre les rayons ardents du soleil. La cellule familiale n’a pas connu un éclatement particulier et on vit en pater familias où la turpitude est réprimée et les parents ne cessent d’haranguer leur progéniture sur la question. Le ksar de O/Saïd est réputé pour sa grande «kasria». Ce fameux distributeur d’eau que leurs ancêtres ont confectionné avec des moyens rudimentaires et qui assure une répartition en eau équitable et parcimonieuse. Toujours sur la route qui mène à Tinerkouk, apparaît le ksar «El-Kaf» qui regroupe plus de 500 habitants qui se démènent comme ils peuvent pour survivre, nous révèle Rachid. Pas de dispensaire, pas de magasins, pas de transport. Les gens sont obligés de se rabattre sur Timimoun pour s’approvisionner. L’eau est salée et la foggara, ancien système de drainage d’eau pour l’irrigation, est asséchée à cause de la proximité d’un forage. El Kaf vit l’isolement et l’enclavement. L’école primaire existe et les élèves du moyen se rendent inéluctablement vers le chef-lieu de daïra. Au loin, l’astre solaire se profile à l’horizon, se consumant pour disparaître et laisser place à la nuit qui vous fait rêver sous un ciel étoilé. Ici, pas de stress. A la tombée de la nuit, on arrive à destination de Tinerkouk ou de Zaouit Debagh. Cette appellation tire son origine d’un cheïkh surnommé Debaghi qui lui a attribué son nom. Quant à Tinerkouk, on nous confirme que les premiers habitants étaient des gens qui entassaient leurs provisions : Tdouk a donné Tinerkouk. Tinerkouk est une daïra qui compte plus de 4500 âmes venues de Metlili, Ouargla, El Bayadh, Labiodh Sidi Cheikh. Avant l’indépendance, on recensait une seule et unique école primaire dont les ruines demeurent encore, souvenir et passage de toute une génération. Aujourd’hui, plusieurs écoles primaires, deux CEM et un lycée font le bonheur des enfants et de leurs parents. A l’entrée de la cité, on ressent une certaine appréhension qui s’explique par un éclairage public défaillant et insuffisant. Chacun se rejette la pierre. Ici la djellaba et la gandoura sont de rigueur. Certaines femmes portent le voile, signe ostentatoire de la région des Hauts Plateaux. Les routes sont défoncées et les nids-de-poule nombreux. Le transport est insuffisant et les habitants connaissent de vraies déboires pour rallier Timimoun. L’environnement aussi est en péril. Une plante «drine» est quasiment arrachée pour servir de pâture aux dromadaires. Le gravier est ramassé par les femmes et vendu à des entrepreneurs. Ces actes constituent une grande menace pour la flore. Un appel est lancé. Autrement, le sable finira par engloutir toutes ces surfaces que nous avons ignorées et massacrées. Mais ce qui constitue l’attraction insolite de Tinerkouk, c’est bien son fort. Il est à noter que la présence coloniale n’eut lieu qu’à partir de 1916. Ce fort fut construit dans les années 50 grâce à une main-d’œuvre bon marché. Il servait de lieu de regroupement des militaires. Après leur départ, il fut abandonné et entièrement enseveli sous le sable. En 2003, la décision de le faire ressurgir, le mettre à nu, fut prise et on découvrit avec stupeur que tout était bien conservé. Les plafonds fabriqués de troncs de palmiers tenaient toujours. Tout était intact. Même le donjon qui abritait la grosse citerne qu’un puits alimentait et qui était destinée à desservir le fort était là, avec ses supports, ses tuyaux. De l’autre côté, une piscine. Le fort fut restauré et la grande cour témoigne de sa grande beauté. Des escaliers vous conduisent sur des terrasses qui forment un passage, lieu de guet et d’observation. La vue est imprenable, offrant un paysage psychédélique qui livre Tinerkouk dans toute sa féerie, mythique et fascinante. Au pied de ce majestueux fort, se trouve la première école primaire citée plus haut. Le président de la République a visité ce fort en 2004. Sitôt la visite effectuée, nous rejoignons le ksar de Fatis. Fatis est un ksar de plus de 3000 habitants. Son sol regorge d’eau et la palmeraie luxuriante en témoigne. Ici la plupart des habitants ont recours à un stratagème pour obtenir des fruits et des légumes. En effet, il suffit d’entourer un lopin de terre d’une clôture faite de palmes appelée «afrag», de semer et de s’en aller. Le moment venu, ils reviendront pour la récolte. Pas le moindre souci d’irrigation. Parfois, l’eau effleure le sol ! Fatis est surtout connue et réputée pour la qualité et la beauté de son artisanat (tapis, oreillers, tbag, gandoura...) toute une panoplie que des mains habiles ont su tisser en y mélangeant des couleurs chatoyantes. Le rouge et le blanc prédominent. Jadis, la population construisait à l’entrée du ksar des dépôts en toub destinés à entreposer des denrées. Tandis que, eux, préféraient habiter à l’intérieur. Aujourd’hui, ces dépôts sont en ruine, vestige du temps. La ziarra de Sidi Bassidi donne lieu à une grande «fatha» et le couscous est servi durant une semaine. D’ailleurs, une semaine commerciale est organisée, bon prétexte pour de multiples achats qui font le bonheur de ces marchands venus de loin. Ici à Fatis, le signal TV est faible et les habitants se rabattent inéluctablement sur la parabole. Pas de pharmacie, pas de médecin, seul un infirmier vaque au milieu d’un dispensaire. Pas de transport non plus ! Puis l’escapade terminée, nous quittons Fatis, pour nous diriger vers un autre ksar Tabelkoza, réputé pour la qualité de ses dattes et l’abondance de son eau. Entre les dédales des ruelles et les maisons en «toub» s’érige tel un monument la demeure de celui qui nous offrit l’hospitalité. Un vrai petit château. «Si dans d’autres régions du pays, raconte le propriétaire, les femmes, devant se rendre en pèlerinage, s’affairent aux tâches domestiques, ici dans notre ksar, les femmes qui ont la chance de se rendre à La Mecque sont considérées comme de vraies reines. Elles ne font rien, elles se consacrent uniquement à la prière et à la lecture du Coran. Ce sont les hommes qui s’occupent de tout (cuisine, vaisselle...). C’est ce qui le caractérise des autre ksour. La société de la région de Timimoun n’a rien mais a tout. Vous trouverez toujours quelqu’un pour vous offrir son toit et en guise d’hors-d’œuvre, une bonne bouchée de «sfouf» (dattes séchées et concassées). La région est surtout réputée pour son hospitalité, son couscous et son «khoubz el gola» dont la préparation nécessite la dextérité et l’habilité des mains. Une pâte à base de blé, légère et onctueuse est étalée sur une cruche (gola) dont on a pris le soin de préchauffer avec des palmes. La pâte cuite, elle est réduite en morceaux et arrosée d’une sauce pimentée. On prend le soin de laisser absorber et on sert avec la viande. Un vrai délice pour le palais. Un autre mets très apprécié «khoubz ennour» est également répandu dans la région. Il y a plusieurs manières de cuire, de griller la viande mais quand elle est servie ici, l’idée de régime disparaît et on a aussitôt tendance à faire ripaille. Chaque ksar regorge de secrets et de légendes, d’hommes et de femmes qui ont écrit son histoire. Les gens vivent en toute quiétude, en toute sérénité, en pleine osmose. Ici, le stress s’estompe. Lorsqu’on est assis sur l’erg, en pleine contemplation et admiration pour cette nature merveilleuse et féerique, sirotant un thé mousseux on découvre la flore dans toute sa splendeur. Une beauté à vous couper le souffle, une beauté surnaturelle qui vous transporte loin des tracasseries de la vie quotidienne. Une thérapie qui a fait ses preuves. 
M. El-H.