vendredi 10 juillet 2015

A la découverte des animaux du désert .


Dans le désert implacable, les animaux, qui ont toujours existé, font preuve d'une endurance remarquable. 
Certaines espèces se sont, hélas, éteintes, d'autres menacées plus que jamais non pas par des prédateurs, mais plutôt par l'homme qui ne mesure pas l'étendue de ses dégâts et continue à le faire pour des sommes dérisoires en portant atteinte à la flore qui entraîne irrémédiablement la disparition de la faune. Parmi les poissons qui vivaient dans les oueds et certaines étendues d'eau, on retrouvait le barbeau d'Antinou qui a disparu en 1939. D'autres animaux, tels que la gazelle Dorcas, la gazelle blanche des sables ou de montagne, et le mouflon à manchettes subsistent encore mais les apercevoir, les filmer ou les prendre en photo relève de l'impossible. Des journées et des nuits entières d'observation sont nécessaires avec une passion et une patience pour peut-être réaliser cette envie. Des carnivores, plus connus tels que l'hyène rayée, le renard famélique, le chacal doré, le fennec sont présents et survivent dans un environnement hostile. Parmi les animaux moins connus mais qui ont totalement disparu, on dénombre le caracal berberorum (1892), le chat des sables (1858), le chat ganté (1780) et le lièvre du Sahara (1899). On rencontre souvent au cours de randonnées pédestres, le porc épic, le hérisson du désert, le ratel et le scorpion. Ce dernier est connu pour sa résistance légendaire. En effet, il peut rester plusieurs jours sans se nourrir et supporter des inhalations de gaz. La gestation de la femelle dure 18 mois. D'ailleurs, en 1960, lors de la triste explosion de la première bombe nucléaire française à Reggane, des scorpions furent placés à proximité de l'impact afin d'étudier l'effet des radiations. Les scorpions s'en sont bien sortis. D'autres rongeurs : gerboise du désert, goundi du Sahara, petite gerbille, mérion du désert, rat des sables, le dob, le varan, le scingue, la vipère à cornes sont souvent présents sur les routes qu'ils n'hésitent pas à traverser et parfois, aveuglés par les phares des véhicules, ils se plantent et sont écrasés par des conducteurs peu prudents. Des oiseaux aussi peuplent cette vaste région du Sahara, car les zones humides sont très prisées. On note le héron cendré, la tadorne, l'outarde, le hibou moyen duc, la buse féroce, le percroptère genre de rapace, le pigeon, la tourterelle, la huppe fasciée, le corbeau et le moineau. Tous ces animaux s'adaptent parfaitement à cette région aride où le mercure dépasse les 50°. Tous, hélas, demeurent méconnus du grand public. Le Sahara vit et respire. Leurs abris et leurs nids sont souvent tissés ou creusés près d'arbres tels que le takaout, le botm, l'acacia. Des plantes utilisés à des fins médicinales : le ratm, le ram'th connu pour son efficacité contre le venin, oum l'bina et le choux-fleur de bouhmama, le khoubiz, ghertoufa (camomille), utilisé dans le shampoing, le chih recherché par les grands amateurs de café. Le cèdre, le laurier-rose, le tamaris, la coloquinte, sont des mets de choix pour certains animaux, particulièrement le dromadaire. Randonneurs, à vos agendas et caméras.

Des manuscrits en péril 


 La wilaya d'Adrar dispose de milliers de manuscrits qui demeurent un patrimoine à préserver du dépérissement. Les zaouïas et les grandes familles de cette vaste région sont propriétaires d'un trésor inestimable constitué de nombreux ouvrages et vieux manuscrits datant de plusieurs siècles qui faute de conservation adéquate se trouvait dans un état de dégradation avancée. 
Le centre national du manuscrit implanté à Adrar depuis 2007 tente tant bien que mal à sauvegarder cette richesse d'une valeur inestimable.
En cette circonstance, une exposition du manuscrit et de panneaux relatifs aux travaux de restauration a lieu du 18 avril au 18 mai 2010. Un mois entier pour découvrir les différentes phases de conditionnement. Il s'agit en somme d'une conservation préventive qui garantit des conditions optimales pour la préservation du livre. Vient ensuite la conservation curative, c'est-à-dire, c'est le stoppage de la dégradation du manuel par une intervention directe avec un nettoyage à sec ou humide afin d'en éliminer détritus et poussière des fiches d'inventaires sont établies pour chaque khizanat, sorte de bibliothèque. On recense 59, au niveau de la wilaya. Ces fiches contiennent des informations sur les manuscrits existants : titre, type d'encre et d'écriture, pagination, date, état de conservation. 30 000 manuscrits existaient en 1908, aujourd'hui, il n'en reste plus de 12 000 répartis comme suit : 25% dans un état moyen, 30% dans un mauvais état et 45% dans un état vraiment critique. Les membres du personnel de ce centre qui ont bénéficié d'une formation à l'étranger sont conscients de la tâche qui les attend et sont prêts à relever le défi. Une affaire à suivre ! 

La mutinerie de Hassi Saka 

En effet, pour mieux situer le lecteur, il serait judicieux de rappeler les faits historiques tels qu'ils se sont déroulés et les situer dans leur contexte. 
Les montures de réserve de la compagnie méhariste du Touat, paissaient paisiblement dans la région de Hassi Saka, à 80 km environ au Nord-est de Timimoun.
Cinquante musulmans sont chargés de leur surveillance encadrés par huit Français qui furent retrouvés plus tard assassinés et tous les méharistes se sont volatilisés.
Le Figaro du 21 octobre 1957 en parle dans son édition en s'étalant sur les faits qu'il qualifie de mutinerie.
Cet événement allait marquer le début de nombreux combats menés par nos 63 méharistes de 1957 à 1962 et les autres groupes le gouvernement français n'en resta pas là et décide de mener une grande offensive en novembre 1957 sous le commandement du général Bigeard et de toute une division de plus de 1 500 soldats, 1 000 parachutistes, 200 légionnaires, 100 commandos, 100 méharistes motorisés, 11 avions de chasse et 6 hélicoptères. Une véritable petite armée pour damer le pion à ces prétendants mais c'était sans compter sur l'abnégation, l'intrépidité, la foi et le courage de nos vaillants combattants qui ont brillé durant les combats.
Les autorités françaises avant de déclencher cette vaste opération ont quand même mis plus de deux jours avant de se rendre compte de la disparition des méharistes et de l'assassinat de huit des leurs.
Mais le groupe de nos 63 méharistes forts de cette avance et de ce gain de temps considérable ont fini par rejoindre un autre groupe de l'ALN à Hassi Djedid. A Adrar, l'un d'eux en survivant raconte : “cette opération fut le fruit d'une longue préparation de plusieurs mois nous faisions partie de la compagne
MT composée de 120 soldats et le mois de février fut retenu pour déserter les rangs de l'armée française et rejoindre ceux de l'ALN. Au mois de mai, la visite de Si Omar, connu sous le nom de Ferhat Belaïd, allait sonner le déclic de l'opération prévue pour le mois d'octobre. Les plus vieux, sachant dès le départ, qu'ils pouvaient constituer un handicap pour leurs partenaires ont décidé de se sacrifier.
Les autres animés de bonne foi et d'une forte conviction de mener la vie dure à l'envahisseur sont restés.
Le 15 octobre c'est le jour J, juste après la descente des couleurs, au crépuscule on se charge d'exécuter les soldats français. Sitôt l'acte accompli nos méharistes se dirigent vers Hassi Chergui vers l'est à 90 km, s'ensuivit une longue marche de trois jours et deux nuits en emportant avec eux, 250 chameaux, 120 fusils, 3 mitrailleuses, des munitions, des vivres et de l'eau.
Au troisième jour, le troupeau de chameaux est repéré par des avions de chasse qui survolaient la région. Les deux avions sont abattus. Le quatrième jour, un autre avion qui parvint à décimer une partie du troupeau fut abattu à son tour. Sur les 250 dromadaires, seuls 18 ont survécu. La troupe finit par atteindre Hassi Tasselgha à 60 km au nord de Timimoun.
Une stèle fut érigée par les autorités françaises au lieudit Hassi Saka qui fut remplacé à l'indépendance par une autre portant les noms des martyrs de la région.
Cette attaque de Hassi Saka eut l'effet d'une bombe puisqu'en 1956, le pétrole est découvert à In Anemas et la Francecraint pour ses gisements menacés. Les compagnies pétrolières craignent pour leur propre sécurité demandent l'appui de l'armée qui se veut et se montre rassurante ridiculisée par une poignée de méharistes qui ont combattu l'ennemi et aujourd'hui ils méritent notre reconnaissance et notre admiration. 


Le festival du dromadaire

Bordj-Badji-Mokhtar ou BBM comme on préfère la surnommer est une daïra située à 800 km d’Adrar. Elle englobe aussi la commune de Timiaouine qui se trouve à 150 km plus loin à 950 km du chef-lieu. Pour rejoindre BBM, il faut traverser le redoutable désert du Tanezrouft, qui impressionne par son immense étendue désertique et son vide absolu.
Point d’arbre, point de rocher, seul un sable fin à perte de vue. Heureusement pour les habitués du trajet Adrar-BBM, la piste est balisée, une balise tous les 1 ou 1,5 km. Mais quand le vent de sable se lève, la visibilité devient médiocre et il est préférable de ne pas rouler, car tout écart pourrait avoir des conséquences dramatiques. Bon nombre d’automobilistes qui voulaient se montrer plus téméraires ont payé cette audace de leur vie. Une fois à BBM et afin de mieux faire connaître la région aux profanes, les autorités organisent un festival, appelé festival du chameau, car cette partie de l’Algérie profonde composée en grande partie de Touareg attache une importance capitale à l’élevage de ce quadrupède dont l’endurance n’est plus à démontrer. Le festival en lui-même permet aux visiteurs de se faire une idée précise sur cet animal. D’ailleurs, des conférences retracent et consacrent beaucoup de temps pour éclairer la lanterne des gens. Cet animal venant d’Asie aurait débarqué en Arabie Saoudite il y a seulement 2000 ans avant J-Christ. Là, il est domestiqué. Puis il arrive au Sahara où une longue collaboration avec les nomades va commencer. Le dromadaire mesure de 1,80 à 2 m de hauteur et pèse entre 300 et 600 kg. Les mâles sont 10% plus lourds que les femelles. Il est de couleur beige, gris ou caramel. C’est un animal adapté par excellence à la vie désertique. La plante de ses pieds, large est munie de coussinets élastiques qui servent de protection contre la brûlure de sable ; ils servent également (les coussinets) à amortir les chocs. C’est un ambleur, il mange de tout entre 4 et 5 kg par jour. Seul le laurier rose pourrait représenter un danger pour lui. Les Touareg font brûler cette plante et la font inhaler au dromadaire qui, ainsi éduqué, ne s’approcherait plus du laurier. Sa durée de vie varie de 40 à 50 ans. Il supporte des chaleurs de plus de 50 degrés et peut rester plusieurs jours sans boire. Mais lorsque l’occasion se présente, il peut avaler en l’espace de 10 mn plus d’une centaine de litres. Il est surnommé vaisseau du désert. Sa bosse entre 9 et 14 kg pleine de graisse est un véritable sac à provisions et son estomac un vrai réservoir. Ainsi, il puise toute sa force et son énergie de sa bosse qui nécessite plusieurs mois pour se reconstituer. Il se reproduit tous les deux ans et la gestation dure 440 jours. Le lait de la chamelle est très nourrissant et on raconte à Timiaouine que les femmes qui connaissent des difficultés de procréation le consomment et il paraît que les résultats obtenus sont très flatteurs. Le chamelon, petit du chameau, est allaité pendant 1 an. Le dromadaire, animal domestique, s’adapte parfaitement aux rudes conditions climatiques de cette région désertique, aux conditions difficiles qui se caractérisent par la rareté de l’eau et du pâturage. Conçu pour porter de lourdes charges, jusqu’à 200 kg, les Touareg l’utilisent pour leurs déménagement, le troc. Il leur rend d’énormes services et il est exploité pour son cuir, sa viande et son lait. Une bonne chamelle peut donner entre 12 et 18 litres de lait par jour. Lorsque le dromadaire pousse un cri, ont dit qu’il blatère. Quand le vent de sable se lève et souffle fort, il ferme et bloque ses marines empêchant ainsi toute éventuelle infiltration de sable. Ses yeux comportent de longs cils qu’il abaisse et le protègent. C’est le symbole de la culture nomade, il facilite leurs déplacements et demeure par excellence le pourvoyeur de la plupart des produits nécessaires à la vie du désert. En Algérie, le nombre de dromadaires est réduit et se chiffre à quelques milliers de têtes. C’est en Somalie, au Soudan et en Ethiopie que se trouve la plus grosse concentration des camelidés. Chez nous, il est recensé à Adrar, Béchar, Tindouf, Ghardaïa, El-Bayadh et Tamanrasset. Dans toutes ces régions, sa viande dont le prix demeure abordable, est très prisée et certains médecins conseillent sa consommation. La mise à mort dans les abattoirs diffère des autres animaux. A l’aide d’une tige pointue et bien aiguisée, la veine jugulaire qui se trouve sur la partie distale du cou est percée. Puis on termine le travail. Pour mieux situer le lecteur, nous reviendrons à cette manifestation. Dans la région de BBM et de Timiaouine, des courses de dromadaires sont organisées, un spectacle grandiose qui met aux prises les meilleurs représentants de chaque tribu : c’est la course du «mehri» où le but est de prouver son talent. 400 éleveurs y participent. Ce festival du dromadaire permet de se rendre compte des vastes projets entrepris pour valoriser cette région. Ainsi, une centrale électrique verra bientôt le jour à Timiaouine et la piste qui la relie à BBM ne sera plus qu’un vieux souvenir. L’enrobé est là pour la détrôner. A cette cérémonie assistent tous les habitants de cette vaste contrée qui se regroupent et vivent intensément ce grand rassemblement où le dromadaire est bien entendu l’attraction principale. Un riche programme culturel et sportif est tracé. Dans le même contexte, des groupes folkloriques ont animé les journées. On entendait au loin le karkabou et le tbel. Parallèlement, une exposition des arts traditionnels sur la culture targuie a reçu beaucoup de visiteurs très intéressés par les explications fournies sur les différents modes de vie, de mœurs des habitants de ces localités reculées. Il faut rappeler que Timiaouine se trouve à la limite de la frontière algéromalienne. Cette fête du jmel est placée sous le slogan «Djemel, culture des ancêtres et l’économie des générations futures». La poésie était aussi à l’honneur. 


Si l’histoire de Zaouit-Kounta m’était contée.


Pour ceux qui ne connaissent pas l’histoire de Zaouit-Kounta, il serait opportun et judicieux d’apporter quelques éclaircissements qui apporteront une meilleure approche à nos lecteurs.
 La zaouïa, située à soixante-quinze kms du chef-lieu Adrar,   est aujourd’hui une daïra qui compte deux communes.
Si, administrativement, elle est née du dernier découpage qui a fait d’Adrar une wilaya en 1974, son histoire remonte à plusieurs siècles déjà.
M’hamed el Kounti est un descendant direct de Okba ibnou Nafii, enterré à Biskra.
Son père Sidi Ali Ben Othmane ben Yahya enterré respectivement en Azzi et Fenoughil était parti pour « Oualata » en Mauritanie, chercher à approfondir ses connaissances théologiques et pratiquer le commerce.
Là, il se marie à une femme nommée Zoum Kounta .Puis sonna le moment du retour vers Touat de Sidi Ali. Son épouse, enceinte, ne fait pas partie du voyage et préfère rester avec sa famille.
Finalement,elle accouche d’un garçon prénommé M’hamed el Kouti,qui à son tour ,eut un fils appelé Ahmed el bakai qui fut à la tête  d’une grande tribu qui participa à l’islamisation des populations africaines.
Le cheikh Sidi ahmed el bakai erraguadi eut le mérite de fonder Zaouit –Kounta au 9ème siècle.Ses descendants : Sidi mokhtar cheikh ben cheikh ben sidi amar,disciple de cheikh ben abdelkrim el Maghili.
Lorsque le cheikh Sidi ahmed el bakai fonde la zaouia ,il commence d’abord par acheter des parcelles de terre ,trois exactement :la première parcelle appartenant à la tribu des Azziine (ksar de Azzi) ,la seconde en Ouled aziz et enfin la troisième au Makatba.
Le territoire de la zaouia se délimite à l’est par le kouinif(actuellement toit de Azzi ou stah Azzi) ,au nord par la gasba de Ouled Aziz, au sud par le ksar des Makatiba et enfin à l’ouest par Sfia .
En 1022 eut lieu l’extension de la zaouia par Cheikh erraguadi .Ce pseudonyme de « Ragguadi) ,cet illustre cheikh ,le doit à ses disciples :ckeikh émérite ,il ,lui arrivait parfois ,après les longues heures consacrées à ses étudiants de somnoler.
Mais dès que quelqu’un l’interrogeait il lui répondait de suite .Il somnolait mais restait éveillé .Dans sa tâche il se faisait aider par Abdallah bahadi.
Le cheikh dispensait des cours de « fiqh,du Coran,tout en assurant la restauration et l’hébergement de ses protégés. Bahadi, par contre ,s’occupait surtout du commerce entre Touat et Tombouctou.
En 1025, Moulay m’hamed ould si hamou les rejoint pour continuer ce qui était entamé.
La mosquée de Zaouit-kounta fut construite en 1060 par Sidi Ali (prénommé Allal) .Ben Ahmed ben raguadi suit la construction  la grande maison (dar lekbira)qui devint le tuteur de la zaouia.
Les Raguadida étaient surtout connus par le fez et la canne qui se trouvent encore conservés au niveau de la zaouia.
D’ailleurs, au niveau de la grande maison, existe une armoire d’époque dont la porte est faite en troncs de palmiers. Elle abrite des manuscrits datés du dixième siècle.
La majorité de ces manuscrits fut détruite, seules quelques feuilles subsistent encore. La « khalwa »abri ou se recueillait  le cheikh Sidi Ali existe toujours .Divisée en deux compartiments, le premier servant à la prière, le deuxième aux ablutions, celle-ci(la khalwa ) détenait un secret et un mystère : l’arrivée de l’eau.
A sa mort, lorsque son fils voulut percer ce mystère, il entame des fouilles qui entrainèrent la disparition de l’eau.
Rappelons tout de même que Zaouit kouta accueillait de nombreux étudiants du bled  mais aussi de pays frontaliers tels que le Niger, le Mali…
Les œuvres du cheikh sont nombreuses. On cite à titre d’exemple :Tibr el ouakad,chiffa el askam…
Aujourd’hui Zaouit kounta compte plus de 18000habitants et de compose de 33 ksour. La daïra abrite  plus de 30 écoles primaires, 7 collèges et 02 lycées.
La daïra peut s’enorgueillir d’avoir de l’eau disponible 24 heures sur 24 après l’initiative conjuguée du chef de daïra et des élus des deux communes.
Tout près de Zaouit kounta, une autre zaouia ,celle de Zaglou qui perpétue l’apprentissage du coran du fiqh.
La région de Touat renferme d’énormes richesses et de secrets, les connaitre nous permettrait indubitablement une reconnaissance à nos illustres chouyoukh.

Une chaleur caniculaire !

La chaleur ,dans la wilaya d"Adrar dure sept mois sur douze ,du mois de mars au mois d'octobre .Adrar est l'un des points les plus chauds de la planète ;la température pouvant dépasser allègrement les 50 degrés en été ,voire plus .Même durant la nuit  ,le mercure atteint facilement les 34 ou 35 degrés .Les climatiseurs sont soumis à rude épreuve et parfois ,dans des cas extrêmes ,ils abdiquent et rendent l’âme surtout s'ils sont de mauvaise qualité .
Pour les familles démunies ,seul le ventilateur timoré brasse un air chaud qui incommode plus qu'il n'apporte de soulagement .Durs sont les mois de juillet et d'aout ;la chaleur vous agrippe dès les premières heures matinales et vous martyrise le crane qui sans protection (cheche ou casquette) risquerait l'insolation à coup sur !
Les courses sont expédiées tôt le matin ,les retardataires sont avertis car trouver des légumes et des fruits de bonne qualité l'après-midi est insensé et ubuesque à défaut de vous contenter de produits complètement ramollis par un soleil déchaîné qui vous brûle le visage et lacère votre peau .Adrar est tributaire  des régions du nord telles que Mascara ,Tiaret et n'oublions que les camions mettent une journée entière pour accomplir le trajet de 1300 kms.  Selon les autochtones ,cette chaleur est nécessaire pour faire mûrir les dattes mais au point où nous en sommes ce sont les corps qui subissent inlassablement les attaques répétées de cet astre solaire qui brille dans toute sa splendeur ,défiant quiconque sans que personne n'ose relever le défi et le narguer .
Pratiquement toutes les habitations d'Adrar comportent des terrasses qui servent le soir pour les regroupement familiaux entre femmes seulement .Les hommes sont souvent dehors avec des copains se livrant à des discussions qui n'en finissent pas .Sur les terrasses , les taches ménagères accomplies ,jeunes filles d'un coté et femmes d'un certain age de l'autre ,on s'affale ,les conversations vont des épisodes de feuilletons télévisés aux dernières recettes proposées et l'envie d'essayer ,histoire d’appâter la voisine et développer son savoir-faire .Les mamans quant à elles reviennent à l'ancien temps ,à la prochaine "ziarra"(manifestation religieuse célébrée en l'honneur du saint de la région ),aux convives qu'il ne faut pas oublier et surtout de cette chaleur qui les incommode et leur rend la vie pénible et difficile en cas de coupures électriques .Mais quand le vent de sable se lève ,c'est le sauve-qui peut général;on court se réfugier dans les chambres en faisant fonctionner la climatisation au détriment d'une facture souvent salée qui ruine le budget familial .Mais entre le confort et les dépenses ;il faut choisir .Oui , ne l'oublions pas ,parfois on n'a guère le choix !Il faut faire des sacrifices car il y a aussi le réfrigérateur ,le téléviseur et j'en passe !
Au niveau des ksour ,certaines personnes se réfugient durant l'après-midi ,dans les foggarate (conduites souterraines d'eau) pour se glisser dans les parois creusées et prévues à cet effet ,passant ainsi tout ce temps à l'abri car la température chute considérablement (seulement 25 ou 30 degrés )une aubaine !
Le soir ,les hommes s'allongent sur les "erg" où la température du sable est acceptable .La théière ne tarde  pas à faire son apparition ,le thé ,breuvage indispensable pour une bonne soirée ,est servi .Ainsi  ce moment dure  une partie de la nuit ,les plus téméraires ne rentrent qu'au petit matin pour un somme bien mérité .
Adrar repose sur une importante nappe phréatique mais l'eau n'est pas courante ,en effet ,elle est distribuée avec parcimonie ,pas plus de cinq ou six heures par jour .Les fuites d'eau  sont nombreuses ,les compteurs illicites  aussi .L'eau est souvent utilisée pour l'irrigation des lopins de terre "jnen" .Coulant quand elle est disponible ,elle est ainsi recueillie dans un "majen"(grand bassin) et répartie à travers le champ .Certaines familles reproduisent la même chose pour l'électricité ,des branchements frauduleux saignent les recettes de la sonelgaz qui ,malgré les contrôles opérés et les sanctions proposées au tribunal  ne semblent nullement décourager ces fraudeurs jusqu'au jour où l’irréparable se produira  .
La saison estivale c'est aussi celle de l'apparition des scorpions redoutés pour leurs piqûres .Si dans la journée ,ils s'abritent dans un endroit humide ou l’interstice d'une brique ,c'est surtout le soir qu'ils se manifestent à la recherches de proies éventuelles .Les scorpions silencieux peuvent être partout et s'attaquent à tout ce qui bouge ,alors gare à leur dard !A titre d'information ,le scorpion résiste bien au gaz liquéfié et durant la première explosion de la bombe atomique de Reggane le 13 février 1960 ;il était utilisé afin d'étudier son comportement et sa réaction et d'après les récits colportés ,il s'en est bien sorti .La gestation de la femelle dure 18 mois et peut jeûner pendant un an !
Dans les marchés ,il n'est pas rare de voir des gigots entiers de viande exposés à l'air libre avec tous les facteurs polluants que l'on connait .Les viandes blanches sont à éviter ,les yaourts sont à éviter durant cette période des fortes chaleurs car l'intoxication nous guette et risquerait de frapper à chaque instant.
La rentrée scolaire est à nos portes (le 7 septembre ) ,le soleil sera au rendez-vous .Les allées et venues de nos écoliers ,surtout ceux du primaire et du moyen ,en souffrent .Quatre fois par jour sous un soleil de plomb ,une chaleur lourde et pesante qui prend le dessus sur leurs petits corps frêles qui frôlent la déshydratation à chaque minute !Même au niveau des salles de classes ,deux climatiseurs s'avèrent insuffisants ;il fait toujours entre 44 et 46 degrés à l'ombre ,tenez vous bien!  
La population ne commence à respirer qu'à partir du mois de novembre ,dure ,dure est  chaleur caniculaire ! 
Adrar ne désemplit pas durant cette période ,les gens ont tendance  à craindre pour leurs appartements durant une absence prolongée car les cambriolages se multiplient et il n'est pas rare de voir des bandes organisées du nord  se mêler à celles de la région pour écumer les domiciles et disparaître dans la nature .Heureusement ,la sûreté urbaine  veille au peigne fin !
La wilaya d'Adrar recèle bien d'autres trésors (sites féeriques )qui méritent d’être visités mais attention à la période ;le mieux c'est de venir entre les mois de novembre et février .A bon entendeur !


Les enfants et le travail.


Sitôt les vacances scolaires terminées ,les enfants sont confrontés à une liberté totale suite à l'absence des parents qui ,agissant ainsi,   participent à leur indépendance ,impossible à contrôler par la suite .Certains sont affectés directement   aux écoles coraniques qui prennent le relais des écoles sous l’œil vigilant du "taleb",craint et appréhendé car avec lui ,on ne rigole pas .

Les travaux ou boulots qu'entreprennent ces enfants diffèrent d'un quartier à l'autre .  Il y a ceux qui ramassent et font  les poubelles et Mébarek est l'un d'eux .L' inspection des détritus commence en fin d'après -midi et le secteur retenu est bien défini au risque de ne pas empiéter sur celui des autres ,ce qui entraînerait des rixes à coup sur .La fouille est minutieuse et fructueuse mais parfois ,rien parce que d'autres ramasseurs sont passés par là .Une fois la tournée terminée ,retour à la maison où commence un tri ,car tout etre bien rangé pour être vendu le lendemain au plus offrant .
Plastique à part ,vêtements ,chaussures ,c'est fou ce que les gens jettent ;parfois les objets sont en bon état .
Certains comme Abdelkader ont opté pour une petite table confectionnée à partir  de planches qui servira pour la vente de cigarettes .Ce garçon âgé d'une quinzaine d'années est orphelin de mère , décédée à la suite d'une longue maladie.Son père n'a pas attendu trop longtemps pour se  remarier .La marâtre allait faire  voir de toutes les couleurs à notre adolescent  qui encaisse sans broncher au risque de déclencher la colère paternelle.Devant cette situation qui empirait quotidiennement ,l'école buissonnière s'avérait comme un véritable refuge et une escapade afin de se soutirer aux paroles acerbes et véhémentes de la belle-mère .
L'idée de quitter le logement familial germait dans sa tète et un beau jour ,sans crier gare ,sans prévenir personne ,il tire doucement la porte et s'éclipse pour ne plus revenir .
Le propriétaire d'un café l'accueille et lui réserve un petit espace pour installer sa table .Le matin ,il devait par contre ,se mettre sur la terrasse et commencer son boulot :vendre des cigarettes .Mais durant l'hiver ,le froid était rigoureux  .La tète recouverte d'un bonnet ,une petite veste de survêtement  pour se couvrir du vent ,Abdelkader se frotte les mains ,histoire de se revigorer .Paquets de cigarettes ,briquets,quoi tout l'attirail du fumeur !Afin de ne pas retenir les plus pressés ,il doit toujours avoir de la monnaie .Treize heures ,une petite pause s'impose ,un sandwich est avalé à la hâte et de nouveau ,il est devant sa table ,boulot oblige !
Qu'il vente ,qu'il pleuve Abdelkader est omniprésent .
Un autre jeune a trouvé une autre astuce pour glaner quelques sous :vendre des pastèques et des melons .Ahmed a connu un parcours en dents de scies .Des parents analphabètes ,des frères et sœurs en bas age ,il fallait agir avec dextérité et rapporter quelque chose  à la maison .Le fond pour commencer ,il ne l'avait pas ;sa mère dut se défaire de son unique bijou ,une bague en or héritée de la maman et qui allait servir à quelque chose au lieu de la garder au doigt .
Grace à l'argent de la vente ,des pastèques sont achetées et installées sur la charrette d'un ami de la famille qui s'est proposé à les aider :une aubaine !Six heures du matin ,Abdelkader quitte le logis pour déambuler dans les artères de la ville et entamer la vente à la criée .Allez ,pastèques sucrées à 100 da pièce ,venez goutter ,elles sont succulentes .Il est un peu plus de midi quand il s'immobilise enfin à l'abri d'un pour casser la croûte :un quartier de pastèque eu morceau de pain et de l'eau bien-sur !
La journée se termine vers 21 heures ,juste le temps de défaire sa charrette ,de donner à manger à la bête ,d'avaler une soupe et Abdelkader s'affale ,complètement avachi,un repos mérité car une rude journée l'attend encore demain .
Jamel c'est le prénom d'un autre garnement qui a eu une autre idée de se faire un peu d'argent .Ses parents lui ont dégoté un baby-foot et lui en garçon débrouillard a vite fait de le rentabiliser grâce à des parties à cinq dinars .La queue est longue et les enfants de la cité viennent à en découdre afin d'affirmer leur supériorité .
Jamel ,casquette vissée sur le crane ,le teint basané ,un tee-shirt et un pantacourt usés ne bronche pas .Il doit veiller au bon déroulement et éliminer les mauvais payeurs ,pas de place pour les vicieux .Heureusement sa forte corpulence lui permet de s'imposer sans difficulté .Les parties  ne se terminent qu'aux alentours de vingt et une heures .Ahmed rentre chez lui faisant le compte ,une somme rondelette ,pourvu que ça continue !

TIT, cité des miracles !

A notre départ d'Adrar,il était un peu plus de seize heures .La route longue nous offrait un spectacle féerique .De part et d'autre ,tel un chapelet ,s'égrènent de nombreux ksour dont chacun renferme un secret et toute une histoire .
La présence de marabouts corrobore l'authencité des récits colportés de bouche à oreille .
REGGANE et la bombe atomique .
Tamentit,Boufadi,Fenoughil,Baamar,Aghil,Zaouit-Kounta ,In-Zegmir Sali et enfin Enfiss et Reggane qui relate tout un épisode ,hélas malheureux et tragique ,de la présence coloniale où furent commises  les pires atrocités humaines en déflorant flore et faune par l'explosion de la première bombe atomique le 13 février 1960 à El-Hamoudia,70 kms de Reggane .
De Reggane ,on vire carrémént à l'est. Sur une distance de 90 kms ,apparait Aoulef ,chef-lieu de la daira .Puis direction Tit ,l'enchanteresse ,cité des miracles .
Tit , l'enchanteresse !
Juste à l'entrée du ksar ,un énorme 'erg' s'impose se dressant majestueusement avec sa masse de sable ,bloquant ainsi le passage .Impossible de le détrôner ;il faut le contourner :une déviation de quelques centaines de mètres est obligatoire .Notre ami n'a pu se retenir et brandit sa caméra afin d'immortaliser ce colosse fascinant qui vous défie .Il s'est largement attardé en zoomant sur ce phénomène ;spectacle sublime .Un silence abyssal enveloppe Tit qui s'offre au visiteur dans un décor immuable et légendaire .Quelques 3000 âmes y vivent dans une ambiance fraternelle que beaucoup leur envie .
L 'eau ,source de vie .
L'eau est omniprésente et coule à flot .Il suffit  de creuser entre deux et trois mètres pour faire jaillir cette eau douce, fraiche en été et relativement tiède en hiver .
La cité repose sur la nappe phréatique albienne qui explique le nom de Tit (Ain)
Avec tout cette réserve contenue dans le sous-sol ,si l'eau dans les ménages est coulante ,elle n'est pas courante .
El erg 'Echaoueff'
Un 'erg' appelé 'Erg echaouef' (celui qui permet de voir) la domine et la nargue du haut de ses  80 mères .Il mesurait plus de 150 ;mais au fil des années ,l'érosion a eu raison de lui .D'ailleurs ,un japonais du nom de Kaboré  vient  régulièrement ,chaque année mesurer  sa hauteur .
Afrague ,pour lutter contre les vents .
Tit est constamment battue par les vents .Une préoccupation majeure pour l'Apc qui a ,dans le cadre du filet social ,mis en place une équipe afin de fabriquer des brise-vents genre de clôture faite de palmes appelée 'Afrague'.
Ils ne font que ça ;leur tâche consiste à tenir tête ,dans un combat perpétuel et sans relâche ,à cette avancée du sable .
Il s'agit de sauvegarder le tissu urbain et les 'jnane '(lopins de terre servant à la culture ).
Le pari n'est pas encore gagné mais leur volonté est  inébranlable .Car par une simple volonté de communautés ,ces hommes ont su s’opposer à cette sorte de fatalité en érigeant ce rempart de palmes .Ce qui est magnifique et mérite d’être mis en valeur.
TIT,ses quartiers et ses foggarate .
Tit est divisé en cinq quartiers :Boussaada,Gasba,Atik,Khalid ibn el walid et Gasbet echorfa (les nobles ).
Trois foggarate (Jennet erraouda,Djedida et Gasba) alimentent les champs où poussent des légumes destinés uniquement à la consommation locale .La-aussi ,la dépendance des camions du nord du pays (Mascara,Tiaret...) est quasi totale .


Leur présence  constitue une véritable aubaine pour la population .
Tit et sa variété de dattes .
La palmeraie est riche et les variétés de dattes (Tgaza,Tinasser,Tazerzai,Agazou,Ahartane,Tindeken ,Tikarbouche...sont très nourrissantes et très appréciées .D'ailleurs ,Tgaza et Tinasser sont exportées vers le Mali et le Niger .En contrepartie, des moutons et des dromadaires sont ramenés ,dans le cadre du trock.Si Tit figure dans le découpage administratif de la wilaya d'Adrar,ses habitants ont un penchant pour celle de Tamenrsset .Leur tenue 'Bazan' sorte de gandoura très ample les différencie de la gandoura d'Adrar beaucoup plus rétrécie .
L'artisanat,une véritable attraction !
L' artisanat constitue l'une des attractions de la cité qui recèle des éléments de vestige et des pièces artisanales atypiques qui témoignent du génie et de l'habileté des habitants de cette région .
Des paniers ,des 'tbag'(plats en osier) 'tadara'(genre de jarre) sont fabriqués à partir de palmes ou de tiges de bambous .
Le tannage du cuir permet d'obtenir des tapis ,des sandales  et meme des tentes qui ont contribué à la renommée de Tit .Un jumelage verra bientot  le jour avec une commune de Tizi-ouzou pour la confction des poteries .
L'art ne se perd pas ,en véritable globe-trotter ,il arrive et se perpétue .Cet apprentissage sera réservé uniquement aux femmes afin de résorber une partie du chômage .
La plupart des habitations sont construites en pisé(toub) mélange d'argile et de paille ).Le thermomètre dépasse parfois les 50 degrés en été et les pluies rares font de cette région ,une région ballottée par les vents .Lorsque celui-çi souffle ,la visibilité est quasi nulle et vous oblige à vous cantonner chez vous en attendant la clémence et le répit .
Tit et la foret pétrifiée.
Une foret pétrifiée n'est pas loin de la cité et sa visite est vraiment conseillée et recommandée .Une autre foret avec une végétation luxuriante appelée ' 'Sbat ' prolifère .Cette plante , appréciée des dromadaires,est très  demandée .
Durant la célébration des fêtes religieuses et particulièrement l'aid el adha ,les autochtones se retrouvent .L'organisation des repas où les gens font ripaille et les jeux revetent une importance particulière.
L'art culinaire et le sel gemme .
 .Le sel gemme est déniché à deux kms de la cité pour la préparation d'un plat à base de 'regguague' et de poulet très prisé et très convoité .
Un autre plat 'le baharouz' (couscous garni de bouzelouf) très demandé ;il demeure le plat et le mets favori de cette région .
Sport ,une pratique lunatique .
Quant au sport qui se pratique ,il ressemble étrangement au hockey sur gazon .Les cannes (clubs) sont fabriquées à partir de branches de palmiers et la balle en piassava (touffe de palmiers ).
Le jeu suscite un grand intérêt .Le thé préparé sur des braises demeure une boisson très consommée et répond à un rituel séculaire que des mains habiles  de verre en verre ,avec dextérité ,afin d'obtenir une mousse ,preuve d'une bonne décoction .Si en  hiver la foule se fait plus rare et plus discrète après la prière du 'ichaa' ,l'été foisonne et les noctambules rassurent par leur présence .Certains ne rentrent qu'au petit matin .D'autres ,sans doute complètement avachis ,s'étendent à meme le sol ,bercés  sans bercette fraicheur  apaisante .
D'ailleurs les mariés saisissent cette opportunité que leur offre la nature afin de célébrer leur union ;synonyme de fete où le tbel regroupe les habitants des ksour voisins tels que Akabli ,Ingher et Aoulef.
Un bon prétexte d'évasion ,de distraction et de défoulement.
Tenues , modernisme ,coiffure et transport .
Les habitants ont beaucoup changé et les tenues qu'arborent les jeunes filles le démontrent
 amplement .
Ici à Tit,le salon de coiffure n'existe pas et les gens se débrouillent comme ils peuvent grace au système 'D' .Le transport existe mais il demeure insuffisant .Les navettes reliant Tit à Aoulef sont irrégulières et souvent les horaires ne conviennent pas .
Le téléphone fixe et mobile vous permettent d'entrer en contact avec le monde extérieur ,faisant ainsi le bonheur des usagers .
L 'éducation ,une belle perspective !
Deux écoles primaires et un collège assurent la scolarité des enfants .D'ailleurs ,il y a autant de filles que de garçons sur les bancs scolaires .
Les filles n'hésitent pas à se rendre à Aoulef,50 kms plus loin, pour les études secondaires .
Tit compte déjà ses universitaires ,garçons et filles ,qui attendent de débusquer un emploi .Ils se rabattent  sur les possibilités d'offres de l'Anem.
H.T.A ,diabète et asthme !
Tit dispose également d'un dispensaire et d'une salle  de maternité .En 2000 nous confie le médecin ,il n'y avait rien ;les femmes accouchaient par terre .
Aujourd'hui ,la salle de maternité permet aux femmes une plus grande décence.
On rescence trois ou quatre naissances par mois .Un médecin ,deux infirmières et une accoucheuse rurale gèrent tout ce petit monde .
La pharmacie est la grande absente et les gens se rabattent inéluctablement vers Aoulef .Certains ont recours à un stock personnel pour les premiers soins .
Le H.T.A (hypertension artérielle) est très répandu surtout chez les femmes ,ce qui ne les empêche pas de vaquer aux tâches ménagères avec des pics de 24.
Elles s'en accommodent bien selon le médecin .La population n'est pas à l'abri du diabète et de l’asthme.
Le ksar de Tit dispose d'un stade et d'un terrain matico  où les jeunes s'adonnent et animent à leur manière d'interminables parties de football.
Le plan quinquénal,une valeur sure .
Tit a bénéficié dans le cadre du plan quinquénal de 150 logements ruraux ,de sept kms d'électrification de zones agricoles ,d'un chateau-d'eau avec forage et de cinq logements de fonction .
La baraka de Sidi Saleh .
Tit est enveloppée magiquement sous les pans du burnous du marabout Sidi Salah Baba Ould el Hadj d'après les dires des habitants de cette cité ,a fait surgir en une seule nuit du néant ,cent puits ,une mosquée et une grande gasba (genre de cloture qui entoure les habitations ).
Le secret est bien gardé et la baraka du cheikh est omniprésente .
Des échanges fructuants .
Chaque année ,on organise des échanges entre les ksour de Tit et celui d'Akabli où des familles entières se rendent chez les unes et chez les autres  en y séjournant  une semaine entière .
Cet échange contribue à tisser des liens solides et à raffermir les relations entre ces deux peuples .
Valeur et beauté de Tit .
.La valeur et la beauté de Tit tient d'abord de sa variété .Chaque élément qui la constitue est unique ,irremplaçable ,indispensable .
Face à ces cultures dont on se sent éloigné ,on a commis l'erreur de ne pas interroger leur passé , de ne pas en percer le voile des apparences afin de découvrir ,que derrière ces manifestations religieuses,sportives et culturelles ,derrière ces coutumes ,se dissimule un monde très éléboré,indivisible ,solide où vivaient et vivent encore ces peuples dans un cosmos ordonné et structuré avec une complémentarité du monde moderne .
La visite de Tit est à recommander .


Traditions : Timimoun célèbre Ahellil

Gourara, cette région qui englobe la daïra de Timimoun connue sous le nom de l’oasis rouge offre un paysage hallucinant triptyque existentiel. C’est un désert où se conjuguent les hommes et leur histoire, la terre. Cette terre siège de guerres et de défis permanents, où la lutte est quasi permanente afin d’assurer, grâce aux cultures, une subsistance quotidienne. C’est dans cette partie de l’Algérie profonde du Gourara que se manifestent les chants d’une singulière délicatesse, de Ahellil. Timimoun organise cette année, du 25 au 30 décembre 2014, des journées consacrées exclusivement au chant Ahellil.
Son apparition
On ignore exactement l’époque, où ce chant fit son apparition ; cependant, certains manuscrits relèvent sa trace à partir du XIVe ou XVe siècle. Cette forme de chant qui se traduit par plusieurs façons à la fois poétique, musicale et chorégraphique, établit un équilibre entre les difficultés d’une dure existence.
Chant sacré du Gourara
C’est l’expression artistique la plus répandue, Ahellil proviendrait probablement, selon certaines sources, du mot arabe ‘tahlil’. Chanté en dialecte zénète il demeure le chant sacré du Gourara qu’on retrouve pratiquement dans toutes les cérémonies ; il est très apprécié et très convoité dans tout le territoire national et même au-delà. Il est généralement organisé la nuit, le jour étant consacré aux travaux des champs. Le chant dominant relate des thèmes religieux, dont le contenu est essentiellement focalisé sur les louanges et les supplications du prophète et aux saints locaux et autres .
Comment est-il chanté ?
Les participants forment un cercle, épaule contre épaule, reprennent en chœur des strophes, en donnant la réplique au chanteur soliste ou ‘Abechnew’ personnage central autour duquel convergent tous les regards et les chanteurs, car il n’a pas le droit à l’erreur, ce qui risquerait d’engendrer un conflit au sein des tribus et confréries. Les vers ne sont pas récités ou psalmodiés, ils sont chantés en glorifiant Dieu et son prophète et parfois de saints personnages comme Sidi-Abdekader Djillali qui vécut, pour le préciser, au XIIe siècle, connu comme étant le Saint-patron de la ville de Baghdad et fondateur de la plus ancienne des confréries, la Quadirya. Des poèmes panégyriques font également partie du récital .
Ahellil, chant exclusif du Gourara
On ne retrouve ce chant que dans cette région de Timimoun, baptisée, l’oasis rouge, à cause de la couleur utilisée pour la fabrication du pisé (toub). Cette ville doit son nom à son fondateur Mimoun, un berbère originaire du ksar de ‘Tibayaouine’. Le préfixe rajouté ‘tin’ indique l’appartenance qui nous entraîne à comprendre que Timimoun étant la ville de Mimoun. Alors que Tigourarine qui donnera plus tard Gourara ‘monticules.
Chants profanes, chants sacrés
Ce chant appartenait, dans sa forme primitive à une variété de chants profanes liés à l’érotisme et à la beauté de la femme. C’est avec le début de l’islamisation de la région en l’an 76 de l’hégire que les zaouia ont contribué à l’apprentissage et à la diffusion de l’islam. La forme la plus ancienne de Ahellil avant l’islamisation se nommait ‘izelouanes’ ; elle était célébrée en groupes mixtes ; néanmoins en public, seuls ont le droit d’y participer.
Ahellil au service de l’islam
Au début de l’islamisation du Touat (région d’Adrar) et Gourara (région de Timimoun), les missionnaires musulmans ont saisi l’importance de ces manifestations publiques et la foule qu’elles attirent afin d’introduire d’une manière progressive les paroles divines, ainsi que des notions religieuses qui apportaient les corrections nécessaires à celles empruntées auparavant .
On raconte qu’un saint local du nom de Sidi-Moussa avait une fille qui se prénommait “Lalla Daima”, qui, pour ne point sentir ni la fatigue ni les heures qui s’égrenaient fredonnait des airs, tout en actionnant la meule de grains. Son père remplaça ces airs par des paroles religieuses et d’une pierre deux coups, moudre le grain et apprendre les préceptes de l’islam.
Propagation du chant
C’est pendant les ziarate, sorte de rassemblement collectif, où l’on célèbre Dieu, son prophète et les saints locaux, que le chant Ahellil prend de l’ampleur, dont voici un petit extrait :
Seigneur, bien-aimé, notre Maître
Ta générosité jamais ne fait défaut, jette tes yeux sur moi,
Regarde-moi, Maître, à qui rien n’échappe !
Les principales régions où se sont développés ces chants se répartissent comme suit: Timimoun, Deldoul, Aougrout, Ouled-Aïssa, Ajdir, Talmine.
Ces chants évoquaient aussi l’histoire tourmentée de ces contrées ravagées à l’époque par la famine, les épidémies et les guerres tribales.
Déroulement du chant
C’est le flutiste qui donne le signal de départ, suivi du guenbri pour trouver l’accord à retenir en vue de lancer le chant. Ensuite, le soliste, à la voix merveilleuse très fine, assure la cadence, une cadence rythmée par des claquements de mains qui apportent résonance, harmonie, douceur et mélancolie. En cette occasion, Madani Fouatih, le wali, explique que la conservation de ce souvenir est la continuation du passé dans le présent car le souvenir servait notamment à immortaliser la gloire des hommes, une sorte de survivance active du passé dans le présent. Le wali attache une importance particulière à de pareilles manifestations que renferme la wilaya d’Adrar.
Depuis la prise des rênes de cet immense territoire, le wali en responsable immarcescible, infatigable multiplie les visites, suit de près le déroulement des différents projets qui assureront à Adrar une place prépondérante.
Un vent nouveau souffle et pénètre les coins les plus reculés du Grand Sud. Cette mesure concrète qui permet de conserver ces chants a accueilli un écho favorable au vu de ce qu’ils représentent, un véritable trésor inestimable, car ce trésor est une belle chose et les belles choses sont éternelles.

Aoulef ,cité de commerce .

Aoulef est une oasis de la région du Tidikelt,située à 250 kms d'Adrar,chef lieu de la wilaya et à 1400 d'Alger  ..Elle est composée de plusieurs localités :Oumanat ,Takaraft,Djedid,Gasbat Blal,Gasbat Maikhaf Roukina ,Zaouit hainoune et Habbadat .
Aoulef comprend trois paries bien distinctes :Aoulef chorfa,Aoulef arab et Timogten .
Sa création remonte à l'année 1690 par les les Mrabtine du Maroc .
Détruite en partie par de violentes pluies en 1965 qui n'ont pas cessé de tomber durant trois jours successifs ,elle fut rebâtie car les habitations en pisé (toub ou tin)s'effritaient au contact de l'eau et s'effondraient comme un château de cartes .Il fallait d'abord rétablir le réseau du système d'irrigation mis en place afin de sauver les cultures et surtout les palmiers qui constituaient une véritable richesse .

Aoulef fait partie de la région de Tidikelt (paume de la main ).L'existence de nappes phréatiques a largement contribué à la fixation des habitants qui optèrent pour un style néo -soudanais pour la construction de leurs demeures faites d'argile rouge afin de créer le contraste avec la couleur verte de la palmeraie .Ces logis n'ont pas de fondation ce qui entraîne leur fragilité ,leur toiture est soutenue par des rondins et des solives de palmiers .
Aoulef est connue pour ses foggarate destinées à l'irrigation des palmiers ;c'est un moyen très fiable pour l'exploitation et l'acheminement de l'eau ,véritable procédé ancestral qui a permis aux habitants de survivre dans cet environnement hostile qu'est le sahara .On recense plus de 120.000 .Par le passé ,cette richesse  allait être la source et l'origine de nombreux conflits avec les tribus voisines venant de Tamanrasset ,du Mali parfois même du Niger .Cette crainte ,cette appréhension d'en être dépossédé  a conduit les autochtones à se protéger en édifiant des remparts afin d’empêcher toute intrusion .
Le commerce avec Kidel  et Gao était florissant .Les caravanes qui arrivaient en Aoulef chargées de moutons ,de viande séchée ,de beurre de fromage sec ,repartaient avec des dattes ,du tissu ,du blé ,du sucre.
Les touareg n'étaient que des convoyeurs ,les gros commerçants qui détenaient ce circuit commercial étaient installés au Niger ,à Niamey et à Bamako.
Si en 1904 ,Aoulef ne dépassait guère 3700 habitants ,en 2014 par contre, la population bondit à plus de 30.000 âmes avec une densité qui avoisine les 10 habitants au km2.
La route actuelle reliant Aoulef à Reggane sur une distance de 90 kms lui aurait permis de reprendre son dynamisme régional et de connaitre un meilleur développement .
Son climat désertique ,sec et chaud , entraîne une très forte chaleur à partir du mois de mai .Plusieurs communes  voisines telles que Akabli et Tit dépendent directement d'Aoulef dont l'altitude est de 180 mètres .
Une autre région du Tidikelt .

REGGANE ,AU PASSE TRISTEMENT CELEBRE .

Reggane est une daira de plus de 20.000 habitants ,située à 140 kms d'Adrar.La ville est surtout connue par la zaouia de l'illustre cheikh Ereggani ,savant et érudit à qui la population vouait et voue encore respect et considération .Afin de l’honorer,une ziarra est célébrée chaque année le premier mai qui attire de nombreuses personnes venues des quatre coins du pays et même de l'étranger ,Mali,Niger ,Soudan ,France ...
Reggane est tristement célèbre à cause de la première explosion de la bombe atomique française .Son nom demeure attaché aux essais nucléaires .6500 français et 3500 algériens ont participé à la construction de la base militaire de Reggane qui allait servir plus tard à l'exécution de desseins machiavéliques .
La première bombe sous le nom de code 'gerboise bleue' d'une puissance de 70 kilotonnes ,soit quatre fois  celle de Hirochima allait être lancée le 13 février 1960 à El hamoudia ,70 kms de Reggane .Trois autres allait suivre :gerboise rouge le 1 avril 1960 ,gerboise blanche le 27 décembre 1960 et enfin gerboise verte le 25 avril 1961 .
Différentes pathologies sont apparues suite à ces explosions (cancer de la thyroïde ,poumon ,sein,maladies de la leucémie ,anomalies congénitales .Même les poussières radio-actives répandues dans les eaux souterraines et la flore constituaient un vrai danger pour la santé humaine et animale .Le général Pierre Marie Galois est le créateur de cette bombe ,et A.Pierre fut chargé de l'exécution du projet .
Reggane comprend plusieurs localités qui lui sont rattachées  administrativement :Tinoulef,Timadanine ,Taababt,Tinoufel,Enfiss ,Djeddida,Zaouit Reggani et Taourirt .

TAMENTIT AU PASSE GLORIEUX .

Tamentit est également une commune distante du chef-lieu d'une douzaine de kilomètres .Entre l'an 132 et 135 après J.C des tribus berbères judaïsées et juives ,fuyant les romains de peur d’être massacrées à leur tour comme ce fut le cas de leurs compatriotes (400.000 périrent)vinrent s'installer dans cette région du Touat où régnait l'accalmie et la paix .Au troisième siècle ,la population de Syrie judaïsée les rejoint ,suivirent plus tard (au 7ème siècle ) par des tribus de la péninsule ibérique .
Ces tribus fondent le ksar de Tamentit ,ensuite ceux de Tmassekh et de Tasfaout .Ces juifs ,en quête de repos entament la construction de  systèmes d'irrigation (foggarate),véritables sources artificielles issues de galeries creusées en pente très faible qui vont rejoindre la nappe  .Ces galeries sont marquées en surface par des regards pour faciliter l'entretien .Ils introduisent et domestiquent le dromadaire venu d'orient .
Ces tribus se sont mélangées aux autochtones ,aux esclaves .Elles  ont accueilli les musulmans ,surpris de trouver le peuple de la torah.
Toutes ces tribus juives seront massacrées plus tard par les musulmans qui gagnaient en nombre .
Tamentit ,région du savoir par excellence ,a vu l'existence de plusieurs zaouia et le passage de savants venant d'Irak,du Yémen ,de l'Arabie ,de l'Egypte et de la Syrie.
El Idrissi el Bekri ,Ibn Batouta et El Aichaoui ,tous de grands savants ont été les illustres hôtes de cette localité . 
On note encore récemment la visite de Nadir Maarouf ,Amine Zaoui qui raconte l'histoire de cette magnifique région dans son livre (le dernier juif de Tamentit).
On relève la chute d'une météorite d'un poids de 510kilogrammes au 14 ème siècle dans ce ksar .Elle est exposée au musée naturel de Paris .
Visister ces régions du Touat et du Tidikelt permettrait à chacun une escapade dans le temps et l'histoire et ainsi connaitre et découvrir la féerie de ces merveilleux sites à la beauté saisissante .

Le tapis de Fatis et les sites du Gourara.


Les régions du Gourara, Timimoune,  pour les profanes, a toujours constitué un pôle d’attraction qui se perpétue à travers les années .Connue surtout pour ses sites  merveilleux et son paysage féerique, cette partie de l’Algérie profonde recèle bien d’autres trésors, hélas, trop souvent, méconnus du grand public parce que, peut-être, mal exploités : il s’agit du tapis Zénète.
En effet, sa fabrication nécessite un apprentissage rigoureux, une expérience et une dextérité acquise au fil des ans.
La laine, matériau principal, est soigneusement prélevée soit, directement du mouton  par recours à la tonte, soit de la peau de l’animal une fois dépouillé.
Cette toison subit un lavage afin d’en éliminer la poussière et autres saletés .Séchée, la laine passe à l’étape suivante, le tirage, ou l’outil utilisé « le mchet »une sorte de planche de bois munie à son extrémité d’une rangée de gros clous.
Ainsi, la laine est passée à travers ce peigne métallique qui retient les saletés accumulées et permet d’acquérir une certaine souplesse à la laine .Celle-ci respire mieux.
Seconde étape : le cardage .De petites plaques rectangulaires parsemées de fines touches métalliques dont le rôle est de peigner la laine. Ces outils possèdent une poignée qui leur assure une certaine mobilité.
Tous ces outils sont de fabrication locale dont l’art et la manière sont transmis de génération en génération.
Ce cardage permet d’obtenir des bouts de laine de forme longue et conique qui seront utilisés ensuite pour être filés, grâce à une quenouille « meghzel »
Enroulée en grosses pelotes, la laine, ainsi travaillée, passe directement chez le teinturier qui s’apprête à lui donner toutes sortes de couleurs.
Pour cela, il utilise de grosses marmites ou bassines remplies d’eau bouillante mélangée savamment à un produit local ou artificiel qui déterminera la couleur souhaitée.
Elle est ensuite enroulée pour être utilisée par des mains agiles et expertes qui ne tarderont pas à la transformer, grâce au métier à tisser, en tapis, oreillers…
Le savoir-faire, l’aisance et la souplesse de ces tisserandes forcent l’admiration car le résultat confère au tapis sa qualité et sa valeur puisqu’il est exporté vers certains pays européens tels que la Suisse, la France…
Ici, il se négocie entre 4000 et 8000 da.
Le tapis de Fatis, ksar à une trentaine de kilomètres de Timimoune, est facilement reconnaissable à ses couleurs, rouge, blanc et noir.
C’est le plus prisé, le plus recherché aussi. Il existe d’autres modèles : »le makrout » ou losange le « Taza hart » 
qui sont typiques de la région de Timimoune .Le « goundou blanc « et « nejma » sont attribués à la région de Ménéa.
Durant le temps que dure le tissage du tapis, les femmes s’accompagnent de chants qui retracent les mélopées d’antan. L’outil utilisé pour tasser les fils de la laine est le peigne « el-kholala », pièce métallique munie de lames, une douzaine environ, d’une dizaine de largeur  et assemblées à leur bout par une poignée de bois. Les fils passés entre les trames, permettent d’obtenir des motifs différents, agréables à voir.
« El-aharache »est également le nom d’un tapis produit à Timimoune, du nom du ksar ou il est fabriqué.
Il mesure 1,80 mètre de long pour 90 centimètres de large .Cette reconnaissance du tapis Zénète est un élément incontournable de la culture algérienne.
Cette région du Gourara, connue surtout pour ses richesses musicales : »l » gnaoui et ahl elleil « qui connaissent un regain qui a largement dépassé les frontières mérite une meilleure approche et plus d’intérêt afin de revaloriser le métier à tisser qui demeure indubitablement ,un fabuleux trésor marquant l’identité et le patrimoine à la fois si fragile et si merveilleux que des mains de femmes ,habiles doigts de fée transforment en une chose qui vit ,qui caractérise ,consigne, estampe ,imprègne imprime inéluctablement l’histoire des générations .
Visiter cette vaste et belle région du Gourara nous invite également à découvrir le reste de la wilaya : le Touat, le Tidikelt et le Tanezrouft qui n’ont pas fini de nous étonner.
Depuis sa nomination à la tête d’Adrar, Mr Madani Fouatih, le wali ne ménage aucun effort, multiplie les visites sur le terrain à raison de deux sorties par semaine suivies de réunions quotidiennes avec les élus locaux, les membres de la société civile et son staff. 
Les projets doivent avancer et la feuille de route respectée au prix bien de sacrifice, d’abnégation et de suivi rigoureux et régulier.


TAMENTIT ,une cité mythique .

Tamentit qui signifie en berbère 'couvert des yeux' ou encore l'oeil et le sourcil' bien qu'une version soutienne que c'est 'l'eau de la source ' selon le dialecte local ,est situé à environ 12 kms au sud du chef-lieu Adrar et à 1700 kms d' Alger .
Un silence abyssal qu'entrecoupent de rares incursions de véhicules ou le braiment d'ânes enveloppe cette cité .Un pays redouté et redoutable des caravaniers qui y transitaient  dans la nuit des temps .Dissimulée derrière une vaste palmeraie comme toutes les cités et ksour du grand sud ,Tamentit n'a pas trop de choses à offrir à ses enfants .
Un océan de dunes de  sable à perte de vue ,un horizon insaisissable ,de l'ennui et un soleil en permanence .Les bambins se lancent dans d'interminables parties de foot au milieu de la poussière des dédales du vieux ksar ,presque en ruine .Une seule route ceinture le ksar à proximité du saint.Le centre d'artisanat recèle des éléments de vestige et des pièces artisanales atypiques qui témoignent du génie des habitants de cette partie de l'Algérie profonde .
Des pièces de v aisselle en céramique ,divers objets d'orfèvrerie et enfin des éléments de poterie ornent la grande salle du centre .Les poteries sont teintées en noir avec la mine de crayon d'écolier .Tamentit était jadis un endroit de rencontres de caravanes qui venaient de Tunis,de Béjaia pour aller vers l'Afrique noire en passant par le redoutable et terrifiant  désert du  Tanezrouft .Elle fut également un lieu de savoir et ksar de l'orfèvrerie,de l'artisanat et de la poterie.
Le grand cheikh  de la zaouia Sidi Mohamed Belekbir décédé il y a quelques années ,y avait fait ses études .Les arisants avec des mains expertes et agiles et un flegme dont seule la région connait le secret fasconnent divers objets hétéroclites .Tagherbit,grande 
assiette pour les dattes ,Zlafffa pour le couscous ,Tassefsif ,bocal ou broc pour l'eau.
L'artisanat constitue l'une des activités majeures de la région .A la question de savoir d'où ils tenaient ces métiers ,la réponse est sans appel,de nos aieux précisent les habitants .
Les foggara sont omniprésentes .Ce sont d'anciennes conduites d'eau souterraine destinées à irriguer la palmeraie .Ce sont les seules qui sont orientées dans le sens sud-nord ,contrairement aux autres qui essaiment les régions du Touat (Adrar et les environs ),Gourara (région de Timimpoune)et Tidikelt .(partie entre Reggane ,Aoulef et Ain Saleh).
La plus célèbre d'entres elles reste la foggara de 'Hennou' laquelle est alimentée par une source en passant sous le ksar de Tamentit à 800 mètres de profondeur .La foggara est un ouvrage  hydraulique qui réduit au maximum l'évaporation Une 'saguia' distribue cette eau par le biais de 'Kasria'(sorte de peine) vers d'autres rigoles plus petites par leur diamètre .
Une trouvaille extraordinaire qui continue d'émerveiller à ce jour et dont la réalisation est attribuée par les historiens tantot aux irakiens ,tantot à des tribus ayant peuplé la région depuis plusieurs siècles déjà,parfois à des chinois .


Tamentit jouit d'un passé glorieux et dispose en effet d'un riche patrimoine :un véritable trésor en somme !
Ses composantes ethniques ont incontestablement contribué à la formation d'une grande diversité culturelle qui s'exprime à travers le chant ,la danse ou l'architecture .
On répertorie aujourd'hui près d'une quinzaine d'expressions musicales ,poétiques et chorégraphiques .Le 'tbal' appelé également 'echellali'du nom d'un grand poète ayant vécu dans la région ,le baroud ,la hadra ,la rakbia,la barzana le karkabou ,la touiza ....
Les bibliothèques traditionnelles ,témoin d'un passé prestigieux ,doivent etre sauvegardées et réhabilitées :un impératif,une nécessité .
Il faudrait encourager l'activité touristique par des investissements privés et le balisage du circuit pour découvrir la féerie de ce merveilleux site dont la beauté vous fait douter de la réalité ,est recommandé car l'aspect culturel  demeure l'une des plus grandes curiosités de cette région .
Le programme spécial sud pourrait indubitablement ,dans ce contexte ,donner un coup de fouet autant au tourisme qu'à la réhabilitation des patrimoines culturel et artistique .
L'agriculture se réduit à des champs exploités individuellement et dont la production saisonnière suffit
 difficilement aux besoins de son exploitant.
Elle demeure tributaire des camions du nord du pays .Meme la tomate connait le revers de la médaille à l'image de ksour qui tombent en ruines.
Tamentit continue à vivre au rythme des journées qui s'égrennent inlassablement en attendant mieux car l'espoir est une belle chose et les belles choses sont éternelles .


TIMIMOUNE célèbre le ‘SBOUE ‘ du prophète .

Le ‘sboue’ de Timimoune est l’une des festivités les plus en vue dans la région du Gourara .
Ce festival ,connu localement sous le nom de ‘sboue’ ,le septième jour après la naissance du prophète Mohamed (qsssl) ,se déroule   chaque  année .
Un événement culturel, religieux ,touristique d’une grande importance .Son aspect économique revêt également toute sa dimension .Les nombreux visiteurs ,coutumiers ou pas ,y affluent de toutes les contrées du pays  et même des pays voisins afin de participer à ce rite exceptionnel  célébré par la confrérie de Sidi Hadj Belkacem . 
Les tribus des Ouled el hadj Belkacem et Hamou zine  inaugurent les premières ,les festivités ,en faisant dons de vivres aux descendants du cheikh.
La veille ,en plus du rituel et la récitation des versets coraniques ,les pèlerins assistent la nuit ,aux déclamations des kassidate telles que el hamazia ,el borda ainsi que d’autres chants religieux .
En cette occasion ,le prophète est béni ,sa majestuosité  est louée et adorée .Dans une ambiance faite de chants ,de couleur et de chaleur  emplie de saveur ,les bonnes femmes ,parées de leur plus précieux tissu , aux yeux passés au ‘khol’ et aux lèvres frictionnées de ‘meswek’ (brou de noix) confectionnent de succulents  mets tels que le couscous aux quarante ingrédients ,’khobz  el  gola’ ,’khobz ennour ‘ ‘ ettanjia’ qui affolent ,emballent vos papilles réveillant en vous ,vos émotions gustatives  bien  enfouies  dans le subconscient.
Des festivités folkloriques ,baroud sont organisées  avec la participation des ksour avoisinants très sollicités pour l’occasion   .
Le coran ,les soixante versets , est ainsi revisité ,relu , du crépuscule au lever du jour où une grande ‘fatha’ est célébrée en vue de bénéficier de la bénédiction et    de la protection  divines .
Au lieu dit ‘el djbel’ ,des groupes folkloriques et de baroud offrent des spectacles exceptionnels ,mélanges de louanges à Dieu et à son prophète ;une démonstration d’originalité et de beauté dont seule la région de Timimoune détient jalousement le secret .
Le convoi s’ébranle par la suite vers un autre site appelé ‘el houfra’ et avant qu’il ne l’atteigne ,une halte est observée au mausolée du saint patron Cheikh el Hadj Belkacem .A leur arrivée ,les pèlerins invoquent avec ferveur Dieu en entonnant de vive voix la même formule répétée par leurs ancêtres : ‘Au nom de Dieu ,il n’y a pas mieux que le nom de Dieu ‘.
Le rite se poursuit sous les supplications des visiteurs ,les détonations du baroud avant de laisser place au traditionnel prêche où sont rappelées à l’assistance ,les qualités transcendantes du prophète Mohamed (qsssl).
Le ‘SBOUE ‘ de Timimoune est sans doute l’événement le plus captivant de toute cette partie de l’Algérie profonde .
D’ une beauté époustouflante ,la célébration du baptême du prophète ,exécutée conformément aux rites séculaires ,attire incontestablement et indubitablement  nombreux visiteurs .
Le jour du sboue ,les zaouia (confréries ) participantes se réunissent et chacune d’elle est reconnaissable à son singulier  étendard et à son groupe de baroudeurs .On retrouve les oriflammes de Sidi el hadj du ksar de Tabelkoza ,de Ouled Said ,de Sidi mhamed benyoucef dont le mausolée se trouve au ksar de Massine à cinq kms de Timimoune la flamboyante .
D’autres tribus voisines  y participent elles - aussi ,celles de Djedir et de Ouled Aissa ,de Sidi brahim ,et de Louajda .
Les rues sont noires de monde ,la circulation est dense et les nombreux véhicules venus de toutes parts encombrent les artères de la ville mais les autochtones dont l’hospitalité et l’amabilité légendaires ne sont  plus à démontrer font preuve de patience et de bienveillance .
La commune aux palmeraies étincelantes  se consacre solennement à la commémoration du ‘sboue’ : une cérémonie où règne ferveur et piété.
Les habitants participent chacun à sa manière à ce grand rassemblement ,chacun orne la devanture de son commerce ,de sa maison ,histoire de faire honneur aux spectateurs .
Les fusils clamaient, les gens les acclamaient ,les danseurs  se mettent à danser sous le rythme des ‘aghlal’ et des ‘bendir’.
La foule grandissait sans cesse et dans une grande allégresse ,prônait l’unité , la paix et la repentance .
Au beau milieu de l’après-midi du sboue ,tout le monde converge vers un endroit situé à 3 kms de Timimoune plus précisément à Houfrat  ouled  belkacem .Pas une place de libre !Tous attendent l’arrivée imminente des tribus locales que nous avons citées plus haut .Elles sont reconnaissables à l’étendard qu’elles déploient et brandissent .La première tribu qui parviendra à le planter avant les autres ,se verra décerner le titre tant convoité de tribu de l’année et remettra en jeu son titre l’année prochaine .Il s’agit en outre d’une course effrénée qui nécessite des jeunes bien aguerris ,qui , à la suite d’un effort colossal essaieront , par tous les moyens pacifiques ,de glaner ce précieux trophée .
Une ambiance formidable règne et on oublie pour un instant ,toutes les tracasseries endurées .
 Un spectacle à ne pas rater !Les you-you fusent de partout ,agrémentant  gaiement cette ambiance .Des troupes folkloriques constituent l’attraction principale de cette journée .
Dans des gestes immarcessibles ,arborant de belles gandoura blanches ,des hommes dansent armés de fusils .Leur danse dure soulevant l’engouement général de la foule ,puis dans un fracas étourdissant ,la poudre tonne provoquant un immense  nuage de poussière et de fumée sous les applaudissements nourris  des spectateurs  complètement conquis et abasourdis .
Cette joie et cet enthousiasme qui se lisent les visages radieux rassurent et dans un élan de solidarité ,chacun se laisse bercer ,emporter dans un mouvement impétueux et éclectique .Le soir ,tout le monde se retrouve pour faire ripaille .
Les demeures de Timimoune restent ouvertes en cette occasion ,et tous ,sans exception aucune ,s’installent à même le sol afin de prendre part aux repas .
Des groupes de huit ou dix personnes dégustent ce couscous encore chaud et fumant .Les plats se vident car la température a considérablement chuté ces jours –ci et il faut se réchauffer comme il se doit .
Le thé ,boisson incontournable ,est servi et le rituel des trois verres n’échappe pas à la règle :trois verres qui vous rappent la langue constituant un véritable digestif .
La célébration du sboue  est une tradition bien établie et bien ancrée dans la région .
Dès que l’on s’éloigne des sentiers battus de la haine ,de la vanité ,Timimoune demeure une destination de rêve où vivent des femmes et des hommes en parfaite symbiose avec la nature où le respect des traditions ,le sens de l’accueil et de l’hospitalité légendaire rappelle que nous vivons tous sur la même planète où l’harmonie devrait régner afin de permettre à chacun de prendre le temps de savourer chaque moment ,chaque instant .
C’est un univers sans limite où l’expression naturelle de la joie spontanée créent une certaine effervescence, et vous donne rendez-vous avec l’histoire ,celle de l’Algérie qui demeure en toute circonstance ,un vaste creuset de civilisations comme le précise Mr Madani Fouatih Abderrahmane ,le Wali ,qui affiche pleinement son attachement et sa détermination à l’encouragement de pareilles manifestations religieuses , culturelles ,sportives .
C’est dans ce contexte que le premier responsable de la wilaya d’Adrar en véritable homme de terrain ,ne lésine ni sur les moyens ni sur les milliers de kilomètres parcourus à travers l’immensité de ce vaste territoire dont le redoutable désert du Tanezrouft en fait partie, sachant pertinemment  que la commune de Timiaouine à titre d’exemple se trouve à 950 kms du chef –lieu .
Ceci ne décourage nullement le wali et son équipe qui ne reculent devant rien afin de veiller au bon déroulement des projets retenus pour le bien-être du citoyen qui constitue l’intérêt principal de toute action entreprise .


RITES ET COUTUMES DU RAMADHAN EN ADRAR.



Oser s’aventurer, se hasarder, s’exposer  durant la journée dans la région d’Adrar, cette partie de l’Algérie profonde où l’on recense les plus fortes ,plantureuses , températures (entre 46 et 48 degrés ) durant la saison estivale, relève de l’exploit, de la vaillance et du défi .
On a l’impression que le soleil qui tape fort est juste au-dessus de nos têtes .Se protéger de ses rayons qui vous transpercent ,vous lézardent  ne sert à rien puisque la chaleur torride, lourde, écrasante, mordante, vous serre à la gorge , dessèche votre bouche, martyrise le bitume et  mortifie les cranes aussi .
Ceci n’empêche nullement les habitants  d’Adrar de jeuner comme tout le monde dans ces conditions difficiles, climatériques  et insupportables  et de vaquer ,s’adonner  à leurs occupations, entrains  quotidiens.
Les traditions ancestrales ,ataviques ,plésiomorphes ; se perpétuent ,se pérennisent, se maintiennent ,  se répètent au fil des siècles et pour l’adolescent, jeuner pour la première fois, fait l’objet d’un rite ,d’une vénération ,d’un culte ,d’un attachement particuliers .Une véritable cérémonie ,commémoration ,réjouissance ,est organisée.
La veille du carême, notre jeune est conduit sur une terrasse, muni d’une glace afin d’observer le croissant.
Sitôt ce geste  accompli ,ses proches se hâtent ,se dropent  de le changer et lui faire porter des habits neufs .Ce soin est généralement laissé à la grand-mère .
Une gandoura et un ‘cheche’(turban) d’un blanc immaculé, sont choisis pour la circonstance .
Puis, autour d’une table garnie ,de viande grillée et de fruits, l’adolescent se remplit la panse  jusqu’à se gaver,se baffrer ,se goinfrer, en prévision d’une longue et rude journée où il faudrait  tenir et résister.
A la rupture du jeune, il est félicité par sa famille, ses amis qui l’honorent de quelques billets bien mérités.
Du lait, des dattes et une délicieuse soupe connue sous le nom de ‘lahssa’ font partie du menu.
Les mains du jeune  sont enduites, recouvertes  de henné et ses yeux passés au ‘khol’ .On lui enfile aussi un anneau en argent .
Et voilà notre jeune homme devenu adulte .
Le rituel du thé est incontournable ,inéluctable , un thé aux trois lettres ‘J’ La première lettre ‘J’ (jmer ou braise )la seconde ‘j’(pour la jmaa ou le groupe )et enfin la troisième ‘J’(  pour le jarr ou le chant ou la conversation )
Aux environs de 22 heures, direction la mosquée pour les prières surérogatoires  (tarawih) qui durent environ une heure.
Retour à la maison pour faire ripaille et sortir soit afin de rejoindre le centre-ville pour les grandes cités soit s’affaler sur le sable doux et fin  des dunes  dans les ksour .
Là, on parle, on papote, on tergiverse,  de tout et de rien, les téléphones s’invitent majestueusement à la soirée.
L’un des présents se dérobe s’éclipse  discrètement pour aller chercher ce thé, breuvage qui vous assure énergie et force
Les femmes, une fois les tâches domestiques accomplies , exécutées se  retrouvent entre elles, évoquant ,échafaudant , se remémorant  les recettes du jour, les dernières séquences du feuilleton que personne ne rate.
L’heure du ‘shor ‘est retardée aux alentours de trois heures trente voire un peu plus .Si certains continuent à se gaver littéralement de couscous arrosé de soupe ou de lait caillé ,d’autres par contre se contentent de quelques poignées de ‘sfouf ’dattes concassées et gardées dans une ‘tadara’ ustensile en osier, et de gorgées d’eau ou de lait .Un verre de thé pour clôturer le tout et le tour est joué, le ventre bien rempli afin d’entamer la journée .

Et on croise surtout les doigts pour qu’il n’y ait pas de coupures d’électricité : pas d’électricité, pas de fraicheur, pas d’eau pas de feuilleton ; la vie tourne au ralenti !!! Dur, dur est le ramadhan en Adrar.
Mais selon  la direction de la sonelgaz , cette année, toutes les dispositions sont prises ,changements de postes transformateurs ,de supports vétustes et surtout de bouclage de lignes au niveau de points des points noirs recensés l’année dernière afin de mettre fin aux perturbations et les Adrari sont surs de passer un bon ramadhan .

Qui est Hadja Messaouda DAHOU ?


Dénicher et trouver la demeure de la défunte Hadja Messaouda  Dahou n était pas fastidieux et difficile .Il suffit juste de prononcer ce nom magique pour avoir réponse à votre question .On  m’avait dit auparavant  qu’elle avait habité en plein centre –ville  tout près de l’avenue ‘bouda’, connue  surtout pour son marché quotidien et ses magasins achalandés.
Le quartier bruyant grouille de monde à cause des bus qui s’y trouvent ;un quartier populeux qui vit de jour comme de nuit .Finalement je tombe sur un jeune adolescent qui m accompagne ,s’ arrête pour héler un copain .Omar ,crie t-il ,vient vite ,le monsieur cherche la maison de tes parents .Là ,je tombe sur son neveu ,un quinquagénaire ,la tète dissimulé d’un chèche ,m invite à pénétrer chez lui.
Une fois admis  à l’intérieur   ,je vais droit au but :qui est Hadja Messaouda  Dahou ?
Sa vie et ses origines .
Hadja Messaouda  bent  taleb de son vrai nom MEZOUAR,  d’origine de Ouargla, est née en 1911 à OUINA ,petit ksar situé à 8 kms d’Adrar .Inscrite dans les registres de l’état civil en 1926 ; sa vraie date de naissance demeure celle que nous avons indiquée en premier.
Hadja Messaouda  grandit  sans encombres dans une famille pieuse tournée entièrement vers la religion ,la soumission divine ,la piété  et la modestie .Elle étudia le coran sous l’œil intrépide de son père qui exerçait comme ‘Taleb’ à l’école coranique du ksar de   Ouina  .Elle fréquenta aussi l’école des  analphabètes  ou elle se montrait très studieuse  ,ésotérique ,éclectique ,comme si elle voulait avoir sa revanche sur le temps ,un temps qui allait lui permettre de gamberger ,de cogiter sans picosser sur les choses de la vie.
Hadja Messaouda quitte Adrar pour Béchar.
Hadja  grandit, se marie et fonde un foyer. Elle s’installe à Béchar et travaille à la base militaire .Son mariage est un échec, ce  qui ne la décourage nullement, et décide de rester dans cette ville qui l’a apprivoisée .Elle vaque à ses occupations quotidiennes, animée par une foi inébranlable. Elle commence, dès le début de la révolution armée, à s’intéresser à cette cause nationale et jure de damer le pion à l’occupant. 
Elle agissait et opérait avec une autre ‘moujahida’  Mme Khoumani Messaouda, dans l’axe Adrar, Tindouf, Béchar.
Retour au bercail.
En 1970 ; son frère Tahar, resté en Adrar, décède, laissant derrière lui des enfants en bas âge, sans ressources, dont le sort risquerait de valdinguer .Hadja   , sans  attendre décide de rentrer en Adrar avec une seule idée en tète, s’occuper de ces orphelins. A cette époque   , j’avais   10 ans m’explique Miloud, son neveu, sans elle, je ne serais jamais devenu ce que je suis : Miloud  ,ancien fonctionnaire de l’éducation ,est aujourd’hui en retraite ,une retraite qu’il savoure amplement avec ses enfants.
Hadja Messaouda  est recrutée  comme femme de ménage à la daïra et travaille d’arrache-pied  pour subvenir aux besoins de sa nouvelle famille qui allait beaucoup compter pour elle.
Parcours exemplaire.
Dès son jeune âge   ,Hadja a milité au sein du F.L.N. et a fondé la première association féminine de l’UNFA .Elle a également participé à de nombreux séminaires en France et à travers le territoire national comme le prouvent les macarons méticuleusement par son neveu Miloud.
Connue  pour ses talents de musicienne elle a crée une troupe destiné a sauvegarder les patrimoines   culturel, traditionnel et artistique de la région du Touat, Gourara et Tidikelt.
Sa voix rauque et glischroïde met en valeur ses atouts pour le chant de ‘kassidate’ de l’illustre poète populaire  Echellali.
De ses doigts agiles et experts, elle savait fignoler, avec appétence, des photos de martyrs, tissés grâce à une broderie fine .Ses œuvres sont exposés au musée des moudjahidine  en Adrar.
A titre d’anecdote, on raconte que de sa première campagne, Mr Bouteflika se trouvait en Adrar   .Hadja se trouvait  aux premières loges   , elle l’interpelle : Si ABDELKADER EL-MALI, bonjour et bienvenue. Les gens, étonnés se retournent vers cette femme qui a osé élever la voix .Bouteflika la fixe du regard, la reconnait l’applaudit et décide de descendre de la tribune pour la saluer .Elle monte à son tour et l accolade est fraternelle, sincère.
Hadja Messaouda ; malade.
Cinq avant qu’elle ne quitte ce monde, Hadja, dont la vue baissait progressivement, décide de se faire opérer .Son opération est un échec et les conséquences sont désastreuses et catastrophiques, résultat elle perd la vue.
Puis sa santé dépérit elle se plaint régulièrement de maux d’estomac et ses jambes la font terriblement souffrir.
Un an avant son décès ,Hadja Messaouda ne bouge et ne parvient plus à se mouvoir .Elle   , femme active, aujourd’hui réduite à devenir infirme : dur à avaler .Elle possédait un lopin de terre et arborait fièrement son dynamisme et son énergie pour cultiver quelques légumes En somme, une
   Occupation  saine qui égayait ses journées.
Hadja n’a jamais eu d’enfants, ce sont ceux de son frère qui l’ont rendue heureuse, épanouie.
Hadja Messaouda DAHOU meurt le 21 janvier 2014 à l’âge de 103 ans : qu’elle repose en paix.