vendredi 10 juillet 2015

Le tapis de Fatis et les sites du Gourara.


Les régions du Gourara, Timimoune,  pour les profanes, a toujours constitué un pôle d’attraction qui se perpétue à travers les années .Connue surtout pour ses sites  merveilleux et son paysage féerique, cette partie de l’Algérie profonde recèle bien d’autres trésors, hélas, trop souvent, méconnus du grand public parce que, peut-être, mal exploités : il s’agit du tapis Zénète.
En effet, sa fabrication nécessite un apprentissage rigoureux, une expérience et une dextérité acquise au fil des ans.
La laine, matériau principal, est soigneusement prélevée soit, directement du mouton  par recours à la tonte, soit de la peau de l’animal une fois dépouillé.
Cette toison subit un lavage afin d’en éliminer la poussière et autres saletés .Séchée, la laine passe à l’étape suivante, le tirage, ou l’outil utilisé « le mchet »une sorte de planche de bois munie à son extrémité d’une rangée de gros clous.
Ainsi, la laine est passée à travers ce peigne métallique qui retient les saletés accumulées et permet d’acquérir une certaine souplesse à la laine .Celle-ci respire mieux.
Seconde étape : le cardage .De petites plaques rectangulaires parsemées de fines touches métalliques dont le rôle est de peigner la laine. Ces outils possèdent une poignée qui leur assure une certaine mobilité.
Tous ces outils sont de fabrication locale dont l’art et la manière sont transmis de génération en génération.
Ce cardage permet d’obtenir des bouts de laine de forme longue et conique qui seront utilisés ensuite pour être filés, grâce à une quenouille « meghzel »
Enroulée en grosses pelotes, la laine, ainsi travaillée, passe directement chez le teinturier qui s’apprête à lui donner toutes sortes de couleurs.
Pour cela, il utilise de grosses marmites ou bassines remplies d’eau bouillante mélangée savamment à un produit local ou artificiel qui déterminera la couleur souhaitée.
Elle est ensuite enroulée pour être utilisée par des mains agiles et expertes qui ne tarderont pas à la transformer, grâce au métier à tisser, en tapis, oreillers…
Le savoir-faire, l’aisance et la souplesse de ces tisserandes forcent l’admiration car le résultat confère au tapis sa qualité et sa valeur puisqu’il est exporté vers certains pays européens tels que la Suisse, la France…
Ici, il se négocie entre 4000 et 8000 da.
Le tapis de Fatis, ksar à une trentaine de kilomètres de Timimoune, est facilement reconnaissable à ses couleurs, rouge, blanc et noir.
C’est le plus prisé, le plus recherché aussi. Il existe d’autres modèles : »le makrout » ou losange le « Taza hart » 
qui sont typiques de la région de Timimoune .Le « goundou blanc « et « nejma » sont attribués à la région de Ménéa.
Durant le temps que dure le tissage du tapis, les femmes s’accompagnent de chants qui retracent les mélopées d’antan. L’outil utilisé pour tasser les fils de la laine est le peigne « el-kholala », pièce métallique munie de lames, une douzaine environ, d’une dizaine de largeur  et assemblées à leur bout par une poignée de bois. Les fils passés entre les trames, permettent d’obtenir des motifs différents, agréables à voir.
« El-aharache »est également le nom d’un tapis produit à Timimoune, du nom du ksar ou il est fabriqué.
Il mesure 1,80 mètre de long pour 90 centimètres de large .Cette reconnaissance du tapis Zénète est un élément incontournable de la culture algérienne.
Cette région du Gourara, connue surtout pour ses richesses musicales : »l » gnaoui et ahl elleil « qui connaissent un regain qui a largement dépassé les frontières mérite une meilleure approche et plus d’intérêt afin de revaloriser le métier à tisser qui demeure indubitablement ,un fabuleux trésor marquant l’identité et le patrimoine à la fois si fragile et si merveilleux que des mains de femmes ,habiles doigts de fée transforment en une chose qui vit ,qui caractérise ,consigne, estampe ,imprègne imprime inéluctablement l’histoire des générations .
Visiter cette vaste et belle région du Gourara nous invite également à découvrir le reste de la wilaya : le Touat, le Tidikelt et le Tanezrouft qui n’ont pas fini de nous étonner.
Depuis sa nomination à la tête d’Adrar, Mr Madani Fouatih, le wali ne ménage aucun effort, multiplie les visites sur le terrain à raison de deux sorties par semaine suivies de réunions quotidiennes avec les élus locaux, les membres de la société civile et son staff. 
Les projets doivent avancer et la feuille de route respectée au prix bien de sacrifice, d’abnégation et de suivi rigoureux et régulier.


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